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                                                                                   ... l’homme ne vit pas pour lui-même séparé des autres. Les hommes vivent les uns pour les autres, et lorsqu’une défaillance s’inscrit dans une lignée génétique, dans un code génétique, ce n’est pas parce qu’il faut créer cette lignée génétique-là, pour que les âmes ayant failli, puissent rencontrer les corps qui leur permettront d’épurer le karma. C’est tout simplement, et à un niveau beaucoup plus abstrait, dans une dimension beaucoup plus large, la matière qui doit être purifiée.

    Pour purifier la matière, les âmes acceptent tous les problèmes, ce que l’individu ne sait plus lorsqu’il se trouve dans son corps. Il ne sait plus qu’il a accepté de purifier la matière, de purifier le corps du monde, de purifier le corps de l’humanité. Alors, ayant oublié, il se demande de quel mal il est frappé.

    Il existe davantage de karma collectif que de karma individuel. Non pas parce que l’homme vit uniquement d’après la loi de la collectivité, comme je viens de le dire, mais parce que si un homme fait une erreur, des millions d’autres hommes font la même erreur, et c’est à cause de cela qu’il y a correspondance. C’est à cause de cela qu’une donnée peut devenir un code génétique et s’exprimer sur toute une génération ou toute une famille.

    Le karma collectif, ou, disons la purification collective, est quelque chose qui s’opère de façon beaucoup plus magistrale que la purification individuelle. Si l’homme n’avait que la purification individuelle il serait déjà libéré. Seulement on ne vit pas égoïstement sur sa petite planète. On vit pour un être que l’on compose et qui s’appellera plus tard un logos, un être planétaire, un être cosmique. Chaque petite cellule doit découvrir cette responsabilité qu’elle assume sans problème, sans défaillance, quand elle demeure dans les plans invisibles, à l’état d’âme, mais dont elle perd cette connaissance lorsqu’elle tombe dans le plan physique. Chacun perd la connaissance de l’universalité que l’on compose.

    Un être cosmique qui s’incarne, va créer inévitablement des humanités et des formes diverses, depuis les minéraux, en passant par les poissons, les roses, les palmiers et les êtres humains et plus tard même les anges.

    En même temps qu’il crée ces choses qui paraissent extérieures et différentes de lui, ces choses ne sont pas différentes de lui. Vous ne pouvez pas dire de votre cellule, la cellule qui est sur votre doigt en ce moment, qu’elle n’est pas de vous, et elle ne peut pas dire qu’elle n’est pas vous-même. Cette cellule c’est vous et elle le sait aussi. C’est pour cela qu’elle a une intelligence et c’est pour cela qu’elle a un développement. Car de la même manière que les hommes assument le développement pour cet être cosmique qu’il compose, la cellule assume et assure le développement pour l’individualité que vous représentez.

    Dans le cheminement initiatique et le parcours de l’occultiste, ce phénomène est connu. C’est ce qui donne lieu à l’alchimie. L’occultiste essaie de dégager le pouvoir de sa matière, le pouvoir de sa cellule, pour que chacune de ses cellules soit un être réalisé comme lui-même peut l’être en disant « Je ». Il faut que chacune de ses cellules résonne du même « Je », de cette capacité à être auto consciente et puissante. Si vous comprenez exactement le rapport de votre conscience avec votre corps, votre cellule, vous comprenez exactement le rapport qui existe entre cet être cosmique, ce logos et vous-même.

    Il faut comprendre que toute la vie est représentée comme une succession d’emboîtements, comme des poupées russes, la plus petite s’emboîtant dans une plus grande, s’emboîtant dans une autre encore plus grande, jusqu’à ce qu’on en arrive à ne plus pouvoir mesurer la grandeur de la dernière poupée. C’est ce qui permet d’exister à la vérité qui dit que : « Tout ce qui est en bas est comme ce qui est en haut et tout ce qui est en haut est comme ce qui est en bas ». Sinon il n’y aurait pas de relation entre le bas et le haut.

    Au niveau de votre vie individuelle, vous devez donc savoir qu’il existe cette même analogie entre vous et le logos qui est à naître, que vous êtes, que nous sommes nous tous, depuis le plus petit des êtres humains jusqu’au plus grand Maître, jusqu’au plus grand Bouddha.

    Lorsque l’on parle de la purification de cette matière, il faut s’attendre à ce que des âges, des décennies entières soient utilisées pour purifier cette matière, pour la dynamiser, pour la retrouver. Quand je dis retrouver, je parle du feu, de la puissance qui est dans la matière. Donc, pour retrouver cette puissance il faut supprimer tout ce qui empêche cette puissance de s’exercer.

    L’homme a le pouvoir, puisque l’intelligence lui a été donnée, d’accélérer toutes les purifications. Et c’est à cause de cela que sont nées des disciplines comme la médecine. Par la médecine l’homme a le pouvoir d’accélérer la purification de façon que les étapes, le partage du fardeau en quelque sorte soit plus court, pour qu’un individu ne vive pas le handicap, la difformité, toute sa vie. Cela, la médecine le découvrira, et cela, est son but, car c’est le pouvoir qui a été donné à l’homme. On peut l’appeler médecine, mais en fait c’est tout simplement l’intervention de l’homme dans la vie de l’homme.

    http://conscienceuniverselle.eklablog.com/23-05-88-le-karma-familial-


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  • Suite de l'article, "Tu n'as pas besoin d'un Dieu au-dessus de la tête"

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  •  Omnia Pastor - Tu n'as pas besoin d'un Dieu au-dessus de la têteLes gens viennent à la spiritualité avec une somme immense de fantaisie et d’illusion. Tout d’abord, il vaut mieux aimer Dieu que de ne pas l’aimer au cas où il existerait. Ensuite, lorsque l’on est assez convaincu de son existence, il y a le jugement et le nouveau monde qui vient. Alors il ne faut pas rater le train, il faut faire les efforts qu’il faut, monter les vibrations, développer les chakras pour appartenir à la nouvelle vague et avoir la chance de voir le Messie, le grand événement du siècle, n’est-ce pas !

    On a fait de ce Messie une véritable star, et l’on attend le Messie comme on attendrait une grande idole sur la terre. Mais quelle erreur et quelle bassesse dans les sentiments, dans cette idée. Monopoliser les foules dans l’espoir de voir le Messie, d’accueillir le Messie est une immense bassesse. Ce n’est pas un acte de libération, au contraire, c’est un acte de superstition. Exactement comme un sorcier de tribu dirait à tous ses concitoyens : demain  le grand esprit va venir et vous juger tous. Alors devant chaque case vous aller déposer des offrandes pour que le grand esprit soit content et qu’il demeure dans votre tribu.

    C’est exactement le même comportement. Ce n’est pas parce que l’on va dire aux gens en présence des grands mots et parfois même des mots philosophiques que l’idée est plus évoluée que l’idée tribale. C’est la même. Simplement l’homme qui part en ville avec cravate et attaché caisse ne s’aperçoit pas toujours qu’il a un os en travers du nez ! Il préfère regarder simplement son attaché-case et tout calculer avec sa machine à calculer ! Ouvrir son frigo et prendre un plat surgelé, ouvrir la télévision et regarder des films.

    C’est une vie qui peut être comparée à une vie tribale. Celui de la tribu part aussi chaque matin dans la brousse gagner son pain. Il n’y va pas en cravate mais il y va avec la lance ou les flèches empoisonnées. Il y va chaque jour gagner son pain, comme l’homme blanc de la cité. Lui aussi chaque jour il va s’informer de la météo, il ira consulter le sorcier ou ses rhumatismes. Les deux hommes dans les mêmes cas vont faire les mêmes choses, poussés par les mêmes motivations, les mêmes désirs, les mêmes impératifs, les mêmes besoins, les mêmes peurs.

    Alors que tu sois en cravate ou en pagne, tu es toujours le même homme, tu es toujours le même fils de Dieu, rempli de peurs, parce que tu ne sais pas qui est véritablement Dieu. Alors comme tu ne le sais pas tu te l’inventes et comme tu es comme un enfant, tu te l’inventes rempli d’autorité, de principes, de lois. Il n’y a que toi qui fais la mesure, parce que toi, à toi seul, mais toi tout entier tu es Dieu.

    Alors tu n’as pas besoin d’un Dieu au-dessus de la tête qui pèse et qui mesure et qui décide d’enterrer ou de ressusciter. Tu es ce Dieu-là. 

    La conférence en transcription

     

     


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  • Gerta ItalChaque soir, j'allais au sanzen (bref entretien avec le Maitre). Le Rôshi, conscient tout comme moi de mon prochain départ, me forçait avec une intensité croissante à pénétrer dans le domaine de l'Un. Comme à sa question : De quelle façon sentez-vous la «seule main»?(Gerta Ital travaille sur le koan : quel est le son d'une seule main qui applaudit); je répondis : « L'Un est la forme et aussi l'absence de forme. La "seule main" est tout. Je suis cette main ». Il s'écria, et sa voix tonnait comme de l'airain : « Il n'y a pas de « je », il n'y a que l'Un ! »Le soir suivant, comme je m'agenouillais devant lui, il ne posa pas de question, mais dit aussitôt :

    « Il n'y a pas de Gerta Ital, il n'y a pas de Rôshi, il n'y a que l'Un ! » 

    Quand, après le zazen, je rentrai vers dix heures dans ma chambre et allumai le poêle à pétrole dont j'étais redevable à la bonté du Rôshi, après la dépression spirituelle que j'éprouvais maintenant à chaque sanzen avec le Maître, je restai encore longtemps plongée dans ses paroles. Mon corps n'était plus que l'ombre de lui-même. Mais peu m'importait ; j'aurais préféré ne plus avoir de corps, qui constituait toujours un obstacle, le détruire par l'esprit, afin d'être totalement libre.

    Le 8 novembre la « percée » se produisit. La veille au soir, le Rôshi avait de nouveau posé la question :

    « Comment éprouvez-vous le son de la seule main »? » et je répondis, approfondissant la question : «L'Un vit de lui-même. Il vit sa vie en moi, en tous les êtres. » Le Rôshi prit une inspiration profonde, comme toujours lorsque "Cela" parlait à travers lui. Quand il parla finalement, sa voix était très douce, pourtant l'effet de ses paroles n'aurait pas pu être plus électrisant que si un éclair de lumière m'avait traversé et rempli de feu. (Et cela quoiqu'elles ne signifiassent rien d'autre que ce qui avait déjà été exprimé bien des fois, en réponse à mes propres paroles) :

    « II n'y a pas d'intérieur. Il n'y a pas d'extérieur. Il n'y a que l'Un ! »

    Je ne sais pas pourquoi c'est justement ce mot qui donna la solution du kôan, après que du point de vue spirituel tout fût devenu clair depuis longtemps déjà. Souvent, quand on prend connaissance des expériences d'un élève, on s'aperçoit que pour celui-ci, qui se tourmentait jusqu'à l'anéantissement avec son kôan, il suffit parfois d'une occasion insignifiante pour que les dernières barrières disparaissent.

    Pour moi ce furent les paroles : « Il n'y a pas d'intérieur. Il n'y a pas d'extérieur » qui permirent d'abattre les barrières ébranlées depuis longtemps.

    Pendant la nuit, je continuai de méditer sur ces paroles et c'est alors que cela se produisit : Il n'y avait plus de kôan, plus de différences, même le moi n'existait plus. Il n'y avait que l'Un. Après avoir dormi trois heures à peine, je me remis de très bonne heure au zazen et l'expérience de la nuit se reproduisit. J'atteignis plus rapidement qu'auparavant la profondeur du samadhi, mais ensuite il s'étendit à l'infini. Pendant que j'écris cela, je me pose la question : l'expression « à l'infini » est-elle bien celle qui convient ? Oui et non. Non, surtout parce que ce mot signifie pour nous une chose, même si cette chose est indéfinie. Mais cela ne convient pas. En ce qui me concerne,

    cela ne se manifesta pas comme une vision. Ce n'était pas non plus un ravissement. Si je tente d'exprimer ce que je ressentais, en toute simplicité et sans fioritures, je ne peux que dire : il n'y avait plus rien et moi aussi je n'étais plus rien.

    Mais ce néant n'était qu'un néant apparent. C'était la vie elle-même. Et cette vie m'absorbait. Cette vie était le Tout dans l'Un. Mais la participation à ce « Tout en Un » est justement ce qu'on ne peut décrire, ce qui se refuse à être exprimé en paroles. Rien (ce qu'on en dirait ne peut convenir, car même l'expression que j'avais employée auparavant, « béatitude pleine de paix, qui serait peut-être la plus adéquate, ne permet de rendre qu'une partie du tout. Mais comment pourrait-on décrire en paroles l'Être sans forme, l'Être en tant qu'état, la Vie en tant que vie en soi, trouver les mots susceptibles non seulement de désigner, mais aussi d'exprimer l'Être lui-même ? Ce n'est pas possible et j'échoue dans cette entreprise, comme d'autres ont échoué avant moi.

    Ce matin-là je ne pensais cependant pas à tout cela. Rien ne pouvait me retenir. Je devais aller trouver le Maître et me joignis au zazen du matin qui était réservé en principe aux moines vivant dans le zendô.

    Lorsque, frémissante d'émotion, je pénétrai dans la pièce du sanzen, le Maître sut aussitôt ce qui s'était produit et, comme je me mettais à genoux devant lui, il me questionna vec douceur et affection sur le « son de la seule main ». Ma façon de répondre dût être celle de quelqu'un de complètement bouleversé, ébranlé jusqu'au tréfond de son être. Par bribes, d'une voix saccadée qui semblait venir d'un autre monde, pendant que tout mon corps vacillait comme avant un effondrement final, je lui racontai en balbutiant mon expérience de l'Un. Il hocha la tête et s'écria radieux :

    « Only one hand ! only one hand ! » (Seulement une main, seulement une main !).

    Je levais les yeux vers lui ; son visage était rayonnant et avant de lever la main pour prendre la clochette et l'agiter pour indiquer la fin du sanzen, il me fit encore un signe de tête.

    J'étais à peine capable de me relever et fus sur le point de tomber pendant que je faisais la dernière prosternation, la sueur me coulait le long du corps, je chancelais comme prise d'ivresse en sortant de la chambre du sanzen et en allant dans le couloir jusqu'à ma chambre, où je me laissais tomber sur le lit qui n'était pas encore rangé. Pendant plus d'une heure je continuai de trembler, comme par un grand froid, avant de pouvoir me calmer. Les lignes que j'écrivis alors dans mon journal sont irrégulières, comme si je les avais écrites dans un train en marche.


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  • SomasekhaSomasekha est née au Cambodge.

    Lorsque la guerre éclata, elle dut quitter son pays à l'âge de cinq ans. Accueillie en France, elle y grandit, fit ses études de droit et devint juriste. Très jeune, elle fut animée par la quête du sens de la vie et du bonheur véritable. Elle put ainsi accompagner et soigner nombre de personnes pendant huit ans. Au cours de cette période, lors d'un voyage, surgit " l'évidence cachée " " Par un bel après-midi hivernal, alors que je me promenais dans les rues et les jardins d'Amsterdam, le voile se déchira ; le sentiment d'être un individu séparé s'évanouit. Il n'y avait alors plus de temps, ni d'intérieur ni d'extérieur. Plus de sujet ni d'objet. Ce que je croyais être le monde apparaissait sous un jour nouveau et dans une fraîcheur insoupçonnée. Au-delà de la frontière duelle, il se révèle comme étant la radiance naturelle de la conscience infinie ; l'expression libre de sa joie, de son extase,  de son amour inconditionnel. L'amour est le chant de liberté de la conscience ; son parfum de vie ; son sourire divin. Il embrasse toute chose ; il est toute chose. Dans l'espace ouvert et clair de cette évidence, il y avait plénitude et éveil à la beauté de la vie. Plénitude d'avoir retrouvé sa terre originelle ; Plénitude de paix et d'amour ; Plénitude du Cœur. " Aujourd'hui, Somasekha partage le parfum du coeur au travers de rencontres et de séminaires qu'elle anime.

     

     

     

     


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  • Mais pourquoi la libération est-elle si difficile à obtenir ? Pourquoi ce combat ? Qui s'accroche à quoi ? 

    Mais pourquoi la libération est-elle si difficile à obtenir ? Pourquoi ce combat ? Qui s'accroche à quoi ?

    Vous vous agrippez à votre existence apparente. Toute votre vie vous avez été conditionné à survivre, à proroger l'espèce, à prolonger une apparente lignée. Personne ne veut mourir. Voyez le grand message des médias, qui vous enjoint de travailler à réussir votre vie.

    C'est ça le grand jeu : l'infini se manifeste à travers vous en tant que personnage onirique dans un grand drame appelé vie ; hypnotisé dans la croyance que vous êtes un individu séparé, vous imaginez de ce fait devoir négocier avec l'existence. Ce qui entre autres choses est tout à fait effrayant. Dès l'enfance, vous pouvez vous sentir menacé par l'existence. Il s'installe ce sentiment que vous êtes mortel et vulnérable et, à partir de là, vous êtes puissamment motivé pour maintenir le statu quo, pour vouloir que tout cela continue et en faire le meilleur chemin dans ce qui semble être une existence séparée et à en tirer le meilleur parti possible. Quand cela ne semble pas marcher, certaines personnes commencent à poser la question “Qui suis-je ?”, et c'est alors qu'une grande difficulté surgit, parce que la réponse cette question semble être en opposition directe avec tout ce que vous avez toujours cru. Vous, en tant qu'entité séparé, n'avez aucune faculté de choix et aucun libre arbitre. Vous êtes simplement en train d'être vécu par l'infini, pour découvrir que vous êtes l'infini. Ce sont là des concepts si menaçants et si déroutants que la plupart des gens les rejettent.

     

    Tony Parsons – Ce qui est – Editions Accarias – L'Originel p. 103-104

     


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  • Jean-Michel Jutge« L’année de mes 21 ans, je devais vivre une expérience qui changea radicalement et de manière irréversible la perception que j’avais du monde. Après une séance de Hatha Yoga bien menée, au cours d’une méditation, mon regard plongea à l’intérieur de la colonne vertébrale. Ma vision se concentra sur une sorte de tunnel avec, au fond, une lumière qui fut immédiatement projetée vers moi. Je sentis un picotement très fin s’élever du bas du dos et atteindre la tête en quelques instants. Plus le temps passait, plus le picotement devint intense, avec pour effet d’augmenter considérablement ma sensibilité. Au-dessus de ma tête, une petite colonne faite d’énergie et de conscience prit forme. Le monde me parut soudain d’une netteté jamais vue et un grand nombre de phénomènes eurent lieu ce jour-là. En présence d’autres personnes, ou lorsque mon regard se posait sur elles, l’environnement se transformait littéralement sous mes yeux, dans sa forme, ses couleurs, son intensité, dans sa consistance. Il apparaissait alors tel que l’autre le voyait. Pendant plusieurs heures d’affilée l’énergie devint de plus en plus forte jusqu’à ce que je sois pris dans un océan de lumière et d’énergie, le corps littéralement en feu. Puis ce fut l’embrasement total et je perdis toute conscience du corps ; je crus que j’étais en train de mourir. Puis, je n’eus plus conscience que de lumière, une sensation de dilatation infinie, suivie d’une sensation de rapetissement jusqu’à n’être plus rien sinon un point. Au bout d’un certain temps, je repris lentement conscience du corps. Il se dessina alors devant mes yeux des volutes lumineuses de grande intensité, de couleur bleue et blanche, animées d’un mouvement de fuite. J’eus soudain comme une révélation sur mon état, je sus quelle était ma destinée et ce que je devais faire.Le flot continua d’augmenter, sans cesse, et tout se mit à vibrer, autour de moi et en moi, d’une intensité inimaginable. Au niveau de chaque chakra, et entre eux, se développa une sensation de chaleur, de plus en plus intense. On aurait dit qu’un liquide bouillant les traversait… Devant la violence du phénomène je me mis à prier Dieu, alors que j’étais athée. Je poussais alors un gros soupir. Dès cet instant, toute la situation changea. Immédiatement, un jet de feu bouillant jaillit par le sommet du crâne, retombant de chaque côté de mon corps pour l’envelopper d’une " aura " et d’une lumière d’or merveilleuse pendant que, simultanément, coulait dans la colonne vertébrale toute cette énergie.Le monde me paraissait alors merveilleux, le nectar qui coulait dans mon dos était d’une délicieuse jouissance. Mon corps s’était mis à rire et à pleurer de joie, alternativement, à trembler dans une crise qui, de l’extérieur pouvait ressembler à de l’hystérie. Je me découvrais d’une essence divine, le sentiment d’être réalisé. La suite est trop riche en événements pour être décrite en quelques mots, mais depuis ce jour, ma vie n’a rien de comparable à ce qu’elle était auparavant Si le phénomène en tant que tel, dès l’instant du soupir, est rentré dans un état d’équilibre complet, plus difficile a été son intégration au monde. Je me confrontais à mes proches qui ne comprenaient pas ce qui m’arrivait. Le nouvel être que j’étais se sentait porteur d’une véritable mission à accomplir, sentiment alimenté par les révélations multiples qui ne cessaient d’apparaî­tre. Je venais de naître au monde, et j’ai vraiment eu l’impression de devoir tout réapprendre avec un nouveau regard.La manière dont j’abordais l’existence se faisait avec une conscience inversée, comme si j’avais toujours vécu dans le miroir, et que tout s’était remis à l’endroit. Pendant un peu plus d’une année, je vivais une succession d’expériences et d’états de conscience que je ne contrôlais pas toujours mais qui rendirent difficile la vie dans laquelle je m’étais engagé jusque là. Une année d’étude où j’étais ballotté entre la découverte d’un monde et d’un univers fascinant et la nécessité d’accomplir un retour vers les tâches qu’exigeaient mes études, les travaux à l’hôpital la matinée, les cours dans les amphithéâtres l’après-midi, les travaux d’étude dans ma petite chambre d’université le soir, ce qui m’occupait à peu près 12 heures par jour, et des états de Samadhi qui saisissaient chaque occasion pour se manifester.Même si un éveil de Kundalini est maîtrisé et pris en charge par le Divin comme ce fut mon cas, il ne demeure pas sans conséquence sur la vie d’un individu et peut le rendre " atypique " et inadapté à la vie telle que la société veut nous l’imposer. La recherche de cet éveil ne peut se faire de manière anodine, et le chercheur qui s’engage sur cette voie doit pouvoir en peser à l’avance toutes les conséquences.Par ailleurs, les formes de Kundalini sont multiples, leur développement et leur résultat pouvant varier d’une forme à l’autre. Certaines sont peu recommandables car plus orientées vers le pouvoir de l’esprit, de par leur nature, plutôt que vers le développement de l’être ; mais pour un chercheur sincère, développant une qualité pure, les dangers sont peu importants, pas plus que ce qui peut nous arriver quotidiennement. Toutefois, un apprentissage préalable et le respect de certaines règles sont nécessaires.Il est difficile de présenter mon cas comme une généralité car ce ne fut pas un accident, cet éveil a été sollicité par un pouvoir supérieur. C’est pour cela qu’il fut soudain, puissant, complet, et qu’il atteignit son point d’équilibre au bout de huit heures. Toute personne qui le vit ainsi, même si cela déclenche au préalable une grosse frayeur, ne court aucun danger. De même, lorsque je transmets l’énergie pendant un cours de yoga, par exemple, se transmet en même temps la composante divine qui fera en sorte que l’énergie se développera de manière équilibrée. Pas de danger non plus. En revanche, un risque de perturbation importante réside dans une approche forcée par une technique particulière. Tous les désordres physiques, énergétiques ou psychologiques sont alors amplifiés de même que les états positifs, pouvant entraîner exaltation et dépression importante. Le développement de l’énergie est alors sauvage car sans intelligence. »

    eveilimpersonnel.blogspot.fr/2007/08/un-ocan-dnergie-jean-michel-jutge.html


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  • Le plus beau jour de ma vie – ma nouvelle naissance en quelque sorte – fut le jour où je découvris que je n’avais pas de tête. Ceci n’est pas un jeu de mots, une boutade pour susciter l’intérêt coûte que coûte Je l’entends tout à fait sérieusement : je n’ai pas de tête. Je découvris instantanément que ce rien où aurait dû se trouver une tête, n’était pas une vacuité ordinaire, un simple néant. Au contraire, ce vide était très habité. C’était un vide énorme, rempli à profusion, un vide qui faisait place à tout – au gazon, aux arbres, aux lointaines collines ombragées et, bien au-delà d’elles, aux cimes enneigées semblables à une rangées de nuages anguleux parcourant le bleu du ciel. J’avais perdu une tête et gagné un mondeTout cela me coupait littéralement le souffle. Il me semblait d’ailleurs que j’avais cessé de respirer, absorbé par Ce-qui-m’était-donné : ce paysage superbe, intensément rayonnant dans la clarté de l’air, solitaire sans soutien, mystérieusement suspendu dans le vide, et (en cela résidait le vrai miracle, la merveille et le ravissement) totalement exempt de « moi », indépendant de tout observateur. Sa présence totale était mon absence totale de corps et d’esprit. »

     

    Voir son visage originel de José Le Roy, Editions Almora.

    Quel était ton visage originel avant la naissance de tes parents ? est souvent considéré comme le koan le plus important. Il est en tous les cas le plus répandu. Ce koan a trouvé un prolongement, ou un écho, remarquable chez Douglas Harding et son « homme sans tête ».

    José Le Roy, familier de l’oeuvre de Harding, retrace dans ce livre l’histoire du célèbre koan depuis sa naissance supposée dans la Chine du VIIIème siècle jusqu’à nos jours, à travers la manière dont des instructeurs, passés ou plus proches de nous temporellement, ont su l’utiliser.

    Le koan zen « Voir son Visage originel » a imprégné le tchan chinois et le dzogchen tibétain avant de s’épanouir dans le zen japonais mais il trouve sa place, sous d’autres formes, dans de nombreuses traditions. Connaître son « Visage originel » « équivaut à connaître le parfait éveil ». Douglas Harding « a mis le Visage originel au cœur de sa méthode de transmission spirituelle (appelée la Vision sans tête) » rappelle José Le Roy. Il est sans doute en Occident celui qui a poussé le plus loin l’investigation de ce koan.

    L’ouvrage propose quatre parties. La première aborde l’histoire de l’expression « Visage originel » depuis son apparition dans le bouddhisme. Dans la deuxième partie, José Le Roy propose « une réflexion philosophique sur le lien entre le Visage originel et notre vraie nature et interroge le pouvoir d’éveil de l’expression elle-même. La troisième partie, pratique, évoque les manières de prendre conscience de ce Visage originel. La dernière partie est consacrée à la déesse indienne Chinnamasta, « celle qui a la tête coupée » et propose une étude comparative entre la pensée de Lévinas et celle de Harding.

    Le koan s’inscrit dans une approche non-dualiste, directe, libre de croyances, conditionnements et présupposés.

    « La vision du Visage originel est une vision non-duelle, au-delà du sujet et de l’objet, au-delà de l’intérieur et de l’extérieur. L’expérience du satori nous fait sortir de la vision habituelle du monde et nous fait vivre un mode d’existence nouveau. La non-dualité nous conduit à dépasser les paires d’opposés comme vide et forme, nirvana et samsara, absolu et relatif, éveil et non-éveil, et également les notions de bien et de mal. (…)

    Cette vie au-delà du bien et du mal ne signifie pas pour autant que le zen ne se soucie pas de moralité, ou que les maîtres zen ne se soucie pas de moralité, ou que les maîtres zen agissent de manière égoïste et irresponsable, bien au contraire. La découverte du Visage originel, qui est l’éveil à notre vraie nature, nous ouvre à la compassion et à la bonté. En effet, la vie n’est plus centrée alors sur l’individu et son visage dans le miroir, mais sur l’espace d’accueil inconditionnel que nous découvrons au-dessus de nos épaules et qui est libre de l’ego, et vraiment désintéressé.

    Douglas Harding disait souvent qu’en perdant sa tête, on trouvait don cœur, ce qui est très juste. En perdant son attachement au personnage auquel nous nous sommes si longtemps identifiés, une nouvelle vie s’ouvre à nous, beaucoup plus aimante. »

    L’acéphalité sacrée que l’on retrouve dans beaucoup de courants traditionnels évoque avec puissance la liberté totale de l’être affranchi de la personne.

    « Ce que le koan cherche à nous faire comprendre, insiste José Le Roy, c’est que notre identification au visage est une erreur, une folie. (…)

    Celui qui se perd dans les images corporelles devient lui-même une image, aveugle à sa propre identité ; il devient une ombre aux royaumes des ombres. L’âme doit revenir à elle-même, s’arracher à la séduction du corps et de son propre visage, et remonter jusqu’à sa nature divine.

    Où trouver l’éveil merveilleux de notre face véritable ? »

    Ce livre simple et profond introduit avec force au sens initiatique du visage et du masque.

    Editions Almora, 43 avenue Gambetta, 75020 Paris, France.

    www.almora.fr


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  • Là,Nous pouvons effectivement croire que la vie n'a pas de sens divin. Il est vrai que le divin a pris des formes au cours de l'histoire qui ne prêtent pas forcément à lui donner beaucoup de crédits. Les religions ont été beaucoup du côté de manche et pas toujours de l'amour et de la compassion. Peu d'églises ont résisté à l'attrait de la possession. La vie divine s'est vécu souvent par procuration, et puis il y avait cette histoire de péchés, de fautes, de morales, de rédemption et une vision du moi, de l'ego comme étant un mauvais objet auquel nous étions identifiés. L'histoire du divin ne laisse pas beaucoup d'espace à la liberté. 

    L'homme a voulu cette émancipation et cette liberté, il a ouvert la route il y a plus de deux siècles et s'est désenchaînés de la tutelle des croyances et des religions. Ce fût selon moi un vrai inspiration divine. L'homme retrouvant sa liberté pouvait vivre ses libres choix. Deux siècles de matérialisme plus tard, l'homme vide de sens peux interpeller sa nature essentielle et poser une nouvelle fois la question, qui suis-je ? Il n'attends plus qu'une institution ou une église lui réponde. Vide de carcans religieux, vide d'une nourriture qui dépasserait sa condition d' "homo œconomicus", il est là, nu. Un épais brouillard dans sa tête se dissipe peu à peu, des résurgences, des saisies sont encore là,  bien que partielle, elle joue toujours à vouloir reconstruire un monde qui n'existe plus ; Il est là, nu, nu et debout. Il ressent tout au fond de lui quelque chose, un appel ? Pas vraiment. Une vibration plutôt. Il se rend compte que cette vibration a toujours été là, et qu'il n'y prêtait pas attention, trop occupé à gérer sa place dans le monde, à gérer son image, ses désirs, ses souffrances. Mais aujourd'hui il est nu, il n'a plus rien. Cette vibration plus présente encore, lui fait dire "ENFIN". Et c'est là dans cette nudité que le nouvel homme naît, qu'il peut toucher à l'abondance de l'univers. Là il n'est plus seul, là il n'a plus peur, là il peut soigner ses blessures, là il peut ressentir la beauté du monde, là il peut aimer, là il peut créer, là il est un roi, là il est riche de toute la création, là il n'est séparé de rien ....

    " Lorsque nous incarnons cette vérité, notre vie devient une bénédiction. Une compassion, une compréhension, une liberté joyeuse touche tout ce que nous rencontrons. Un rayonnement d'amour émane de nous comme des poussées de végétation jaillissant à travers les fissures du ciment. Nous devenons comme ces vieilles théières chinoises. Quand une théière est aimée et utilisée par une famille chinoise pendant un siècle ou plus, il est dit qu'il n'est plus nécessaire d'y mettre du thé, la théière fera la reste.

    Comme la théière, nous devenons, nous-mêmes la source. Délaissant l'ambition ou la peur, nous revenons dans notre vraie demeure. Sans imiter qui que ce soit nous devenons simplement qui nous sommes. Notre être est à l'aise, notre cœur s'ouvre. La joie et la liberté de l'esprit emplissent nos journée. " Jack Kornfield - Après l'extase, la lessive  p.436 Pocket Evolution - 

     

     


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  • Shrî Nisargadatta Maharaj
    Shrî Nisargadatta Maharaj ? Un personnage hors du commun. Il reçoit à l'entresol de sa maison. Une échelle de meunier conduit au sanc­tuaire. La chambre ne contient guère plus de 20 personnes à la fois. Près de l'étroite baie grillagée, Maharaj vit, assis en tailleur. Il fume des beedies, 4 ou 5 bouffées et la cigarette est vivement jetée dans un pot en cuivre. L'encens se consume à foison. Sa Présence fait surgir un espace : l'océan. On est au coude à coude, mais jamais d'oppression, malgré l'exiguïté des lieux. Maintenant, le public est plongé dans un mutisme méditatif : les questions sont encore volutes, le cri du cœur chemine dans le silence.

    La spontanéité de Maharaj peut nouer les langues, épaissir l'émotivité jusqu'à l'état de sang caillé. Jamais je n'ai rencontré un guru qui dégage une telle puissance vitale ! Ses yeux sont de feu noir, ils vous percent sans vous jauger, leur acuité est totale.

    Son énergie existe, une énergie libre. Une aisance si physique qu'on en subit la contagion : on se sent hissé vers une respiration plus large, vers une détente, mais en même temps, on perçoit ses propres aspérités, on se découvre des courbatures centenaires.

    L'homme est vivant en diable : il scande sa réponse (les mots crépitent) en martelant sa cuisse du plat de la main. Il peut lever les bras au ciel et les agiter comme deux sémaphores, ou bien exploser de rire, littéralement. Il peut encore houspiller l'assistance qui, du coup, en avale langue et quant-à-soi.

    « Posez des questions, nous sommes là pour parler, pas pour dor­mir ! Sinon, allez-vous-en ! »

    De telles sorties incitent les auditeurs à se terrer comme des lapins quand le tonnerre tire le canon, ou à aplatir le padmâsana (1) jusqu'au chapati (2). Soit. Pourtant, où est l'agressivité ? Où est la hargne ? Je n'en ai trouvé miette.

    On le dit « réalisé ». Il dit « Je suis ». II ne dit rien d'autre. Il ne vit rien d'autre. « Il est ». Il a la vigueur du fait nu : Une vérité si incandescente qu'elle effraie. Maharaj n'est pas un tiède. « Je ne suis pas ce corps », dit-il, « Je suis ».

    Ce sont des mots Ce sont des mots sans verbalisme. C'est la transmission d'une expé­rience et celui qui parle, c'est le Témoin de cet état.

    (1)  padmâsana : la position du lotus.

    (2)  chapati : crêpe indienne (notes de la rédaction).

     

     Chez Nisargadatta Maharaj par Alain Porte

     

     

    Question: Avons-nous la permission de demander comment vous vous êtes réalisé ? 

    Maharaj: Dans mon cas, ce fut quand même très simple et facile. Avant de mourir, mon Gourou, m’a dit : « Crois-moi, tu es la Réalité Suprême. Ne doute pas de mes paroles, ne sois pas incrédule. Je te dis la vérité. Sers-toi en. » Je ne pouvais pas oublier ses paroles et en n’oubliant pas – je me suis réalisé.

     

    Q: Mais qu’étiez-vous en train de faire?

    M : Rien de spécial. Je vivais ma vie, exerçais mon commerce, voyais ma famille, et je consacrais chaque moment libre à me rappeler de mon Gourou et de ses paroles. Il mourut aussitôt après et je n’avais que sa mémoire sur laquelle me rabattre. C’était suffisant.

    Lorsque j’ai rencontré mon Gourou, il m’a dit: «Tu n’es pas ce pour quoi tu te prends. Trouve ce que tu es. Surveille l’impression «Je suis», trouve ton Soi réel. » Je lui ai obéi, parce que j’avais confiance en lui. J’ai fait ce qu’il m’avait dit. Je passais tous mes temps libres à me regarder en silence. Et quelle différence cela a fait, et combien vite ! Çà n’a pris que trois ans pour réaliser ma vraie nature. Mon Gourou est décédé peu après que je l’ai eu rencontré, mais cela n’a fait aucune différence. Je me suis rappelé ce qu’il m’avait dit et j’ai persévéré.

    Q: (un visiteur différent) – Dites-moi s’il-vous-plaît, quel est le plus court chemin vers la réalisation ?

    M : Aucun chemin n’est court ou long, mais quelques personnes sont plus sérieuses et d’autres moins. Je peux te parler de moi. J’étais un homme simple, mais je faisais confiance à mon Gourou. Ce qu’il m’a dit de faire, je l’ai fait. Il m’a dit de me concentrer sur «Je suis» - je l’ai fait. Il m’a dit que j’étais au-delà de tout ce qui est percevable et concevable – j’ai cru. Je lui ai donné mon cœur et mon âme, mon attention entière et tout mon temps libre (je devais travailler pour garder ma famille en vie). La foi et l’application sérieuse m’ont amené à réaliser mon Soi en moins de trois ans. Vous pouvez choisir n’importe quelle façon qui vous convient, votre sérieux déterminera la vitesse du progrès.

    Q: Cela a dû être la grâce et le pouvoir de votre Gourou ?

    M : Ses paroles étaient vraies et ainsi elles se sont réalisées. Les mots vrais se réalisent toujours. Mon Gourou n’a rien fait ; ses paroles ont agi parce qu’elles étaient vraies. Quoi que j’aie pu faire venait de l’intérieur, sans demande et sans attente.

    Q: Le Gourou a débuté un processus sans n’en prendre aucune part?

    M : Dis-le comme tu préfères. Les choses arrivent comme elles arrivent – qui peut dire pourquoi et comment ? Je n’ai rien fait délibérément. Tout est venu de lui-même – le désir de laisser aller, d’être seul, d’aller à l’intérieur.

    Q : Vous n’avez donc fait aucun effort ?

    M : Aucun. Croyez-le ou non, je n’avais même pas hâte de me réaliser. Il m’a seulement dit que je suis le Suprême et puis il mourut. Je ne pouvais tout simplement pas ne pas le croire. Le reste s’est produit de lui-même. Je me suis vu changer – c’est tout. À vrai dire, j’étais étonné.

    Mais un désir de vérifier ses paroles se leva en moi. J’étais tellement certain qu’il ne pouvait avoir menti, que j’ai senti devoir réaliser l’entière signification de ses paroles ou bien mourir. Je me sentais assez déterminé, mais sans savoir quoi faire. Je passais des heures à penser à lui et à son assurance, sans argumenter, mais seulement en me rappelant ce qu’il m’avait dit.

    Q : Que vous-êtes-t-il arrivé alors ? Comment avez-vous su que vous êtes le Suprême ?

    M : Personne n’est venu me le dire. Ni même de l’intérieur. En fait, c’était seulement au début quand je faisais des efforts, que je passais à travers d’étranges expériences ; voyant des lumières, entendant des voix, rencontrant des dieux et déesses et conversant avec eux.

    Dès que le Gourou m’a dit : «Tu es la Réalité Suprême», les visions et les transes cessèrent et je devins très calme et simple.

    Je me sentis désirant et sachant de moins en moins, jusqu’à ce que je puisse dire dans un étonnement complet: «Je ne sais rien, je ne veux rien».

    Q : Étiez-vous réellement libre de désir et de connaissance, ou vous faisiez-vous passer pour un jnani (maître ascensionné) d’après l’image qui vous fut donné par votre Gourou ?

    M : On ne me donna aucune image, pas plus que j’en avais une. Mon Gourou ne m’a jamais dit à quoi m’attendre.

    Q : Plus de choses peuvent vous arriver. Êtes-vous à la fin de votre voyage ?

    M : Il n’y a jamais eu de voyage. Je suis, comme j’ai toujours été.

    Q : Quelle était la Réalité Suprême à laquelle vous étiez supposée parvenir ?

    M : Je n’étais pas désappointé, c’est tout. J’étais habitué à créer un monde et à le peupler – maintenant je ne le fais plus.

    Q : Où demeurez-vous alors ?

    M : Dans le vide au-delà d’être et de non-être, au-delà de la conscience. Ce vide est aussi plénitude ; ne me plaignez pas. C’est comme un homme qui dit : «J’ai fait mon travail, il n’y a plus rien à faire».

    Je ne vois aucune différence entre vous et moi. Ma vie est une succession d’événements, tout comme la vôtre. Je suis seulement détaché et vois le spectacle passant comme un spectacle passager, tandis que vous demeurez collé aux choses et vous vous déplacez avec elles.

    Ayant réalisé que je suis un avec, et cependant au-delà du monde, je suis devenu libre de tout désir et de peur. Je n’ai pas raisonné que je devrais être libre – je me suis retrouvé libre – subitement, sans le moindre effort. Cette liberté de désir et de peur est demeurée avec moi depuis lors. Une autre chose que j’ai remarquée est que je n’ai pas besoin de faire d’effort ; l’action suit la pensée, sans délai ni friction. J’ai aussi trouvé que les pensées deviennent auto-suffisantes : les choses tombaient en place doucement et correctement. Le changement principal fut dans l’esprit ; il devint immobile et silencieux, répondant rapidement, mais sans perpétuer la réponse. La spontanéité devint un mode de vie, le réel devint naturel et le naturel devint réel. Et  par-dessus tout, une affection infinie, un amour, sombre et tranquille, rayonnant dans toutes directions, enveloppant tout, faisant devenir tout intéressant et joli, significatif et prometteur.

    Q : Vous donnez une certaine date à votre réalisation, signifiant que quelque chose vous est arrivé à cette date.  Que s’est-il produit?

    M : L’esprit cessa de produire des événements. L’ancienne et incessante recherche s’arrêta – je ne voulais rien, n’attendais rien – n’acceptais rien comme m’appartenant.

     

    «Quand je regarde à l’intérieur et vois que je ne suis rien, c'est la sagesse.

    Quand je regarde à l’extérieur et vois que je suis tout, c'est l'amour.

    Et entre les deux ma vie s'écoule»

    Nisargadatta Maharaj

     

    Comparaison UCEM Shri Nisargadatta Maharaj

     

     


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  • Honorer la chuteLes succès que nous rencontrons, quels qu'ils soient sont en général unilatéraux. Nos aspects les moins développés, nos ombres comme les appellent Jung, viennent ensuite à la lumière. Ce sont les parties de nous-mêmes les plus à vif et les moins contrôlées. Certaines vérités ne peuvent être apprises qu'à travers un déclin, mais elles apportent plénitude et humilité dans l'abandon. Dans les moments de plus grandes vulnérabilité de notre cœur, nous approchons des mystères non-égotiques de la vie. Nous avons tous besoin de périodes fécondes, de temps de jachère, d'instants, où nous sommes ramenés plus près de l'humus de la terre. Comme si quelque chose en nous ralentissait et nous rappelait. Une connaissance et une beauté plus profonde peuvent alors émerger.

     

     

     

     

    Jack Kornfield - après l'extase, la lessive - collection pocket evolution - p. 204


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  • L'ego spirituelEric Baret: ".... Trop souvent la spiritualité, la méditation est devenue quelque chose de plus à acquérir. On veut être riche, on veut être bon et on veut être « spirituel », on veut devenir le Bouddha ... alors que le Bouddha c'est justement de ne rien être, c'est d'arrêter de s'approprier des qualifications et retrouver ce qui est là à l'origine des choses ? Ce n'est jamais un devenir mais c'est ce qui est présent. Donc je ne pense pas qu'on puisse transmettre ça mais on peut ... on va dire ... bavarder autour de ça. Le son de la pluie est plus épuré et plus direct que toute formulation métaphysique ou spirituelle."

    Je me sers de ce petit extrait d'Eric Baret comme introduction, et je vous invite à écouter cette traduction d'Eckhart Tolle youtube l'ego spirituel Eckart Tolle. Pour ma part, je peux tenter d'expliquer ma perception.  Si depuis si longtemps, je cherche, je conçois qu'en moi, il y a un appel. Il existe aussi l'hypothèse que ma démarche spirituelle ne serait qu'une réponse pour rendre viable un ego fragilisé, incapable de se satisfaire des conditions de l'existence humaine, une forme d'opium. Je laisse cette hypothèse de côté, non par facilité mais par impossibilité de donner une réponse absolue, et aussi que l'image que j'ai de moi-même, ma propre pensée réflexive sur mon ego me renvoie une définition de moi-même autre. Mon ego, dans la définition de lui-même, ne se définit pas ou plus dans une volonté d'agir et de réaliser sa volonté. Aussi raffiner que cela puisse paraître, tout cela cependant n'est que de l'ego.  

    Pour tous les chercheurs la difficulté de cette prise de conscience, se résume à :" Ok, ma quête spirituelle ne doit être l'objet d'une saisie de l'ego, et une identification de l'ego, c'est bien beau tout cela, mais qu'est-ce que je fais maintenant ...quel agir, ". Sans cette identification de l'ego à la démarche, je suis quoi ? Je retombe dans mon ego d'avant, comme si tous mes efforts, mes lectures, mes méditations n'avaient servi à rien, cet ego infantile fruit direct de mon histoire familiale et de mes identifications parentales. Eckart Tolle, propose de laissé monter ces états intérieurs et d'en prendre conscience, travail de purification. Cependant, il est un être éveillé et c'est cet éveil qui permet que l'ego ne filtre plus ou bloque l'inconscient et que l'inconscient ne détermine plus l'ego. Pour ma part, j'agis ainsi : je laisse mon ego vivre, prendre du plaisir à la vie, je connais la nature de mon ego, j'essaie de ne pas être dans la saisie et de lâcher prise dès que je sens de la saisie, donc je vis. J'ai fait entre 1990 et 2001 une analyse freudienne, ce qui m'a donné une certaine souplesse dans ma personnalité, et un desserrement du surmoi, et plus de confort dans ma vie. En gros, je ne me donne pas trop de contraintes et j'aime prendre du plaisir aux choses de la vie. Ensuite il y a la présence, le Soi, le bien-aimé, la nature essentielle, Dieu, ce vide emplit à ras bord, l'absolu, toutes ces images, représentations de l'éveil, et bien je me tiens à leurs côtés, je m'assois ou pas, je leurs lance un regard furtif, un sourire s'inscrit en moi, une détente, un accueil et c'est tout. "je" ne peux rien faire d'autre, rester dans cette proximité de la présence, et peut-être un jour ou pas cette présence m'embrasera. 

     


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  • Jean Klein - Qui suis-je ? La quête sacrée. Extrait La découverte de votre nature réelle ne peut se réaliser par la mémoire. Elle arrive par l'attention multidimensionnelle qui a lieu naturellement lorsque la mémoire est absente. Cette attention innée est écoute. Lorsque vous êtes dans l'écoute, vous vous sentez dans la vastitude, dans l'immensité où il n'y a personne qui écoute ou qui regarde. Dans l'écoute seule.  ... L'écoute est une ouverture à la vie sans référence au déjà connu. La découverte réelle ne survient que dans l'instant immédiat. Nous ne pouvons jamais comprendre l'inconnu à travers le connu. Dans l'écoute inconditionnée nous sommes ouverts à toutes les possibilités et dans l'absence de restriction survient la perception directe. ....L'écoute n'est pas un processus cérébral, ce n'est pas une fonction, c'est un sensibilité ouverte, libre de toute anticipation, accomplissement ou réussite. Ce n'est pas une attitude que l'on assume, pas plus qu'elle n'est confinée aux oreilles, de même que lorsque vous comprenez quelque chose et que vous dites "je vois", cela n'a rien à voir avec les organes de la vue.

    Comment parvenir à cette sensibilité globale ?

    Si vous laissez votre attention aller jusqu'à votre oreille, vous sentirez qu'elle est constamment en train de saisir. C'est la même chose avec l'oeil, le mental et tous vos organes. Lâchez prise, et vous découvrirez que tout votre corps est un organe de sensibilité. L'oreille est simplement un canal pour cette sensation globale. Elle n'est pas une fin en soi. Ce qui est entendu est également ressenti , vu, senti et touché.

    Jean Klein - Qui suis-je ? La quête sacrée - Editions le Relié Poche - collection Sagesse p.123-124


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  • Dans l'épreuveLes épreuves servent de révélateur. J'avais la naïveté de croire que l'on pouvait s'éveiller confortablement, par l'étude, et un travail assidu de méditation. Par deux fois à 15 jours d'intervalle, je viens d'être l'objet d'évictions qui me conduisent à vivre dans l'incertitude de pouvoir retravailler un jour, et les risques d'être financièrement en difficulté dans les années qui viennent. Lors d'une méditation avec une amie hier soir, je pouvais voir avec lucidité, cet ego et ses pensées qui produisaient mille scénarios d'action, de réparation, de revanche etc ...Ces pensées qui venaient de nulle part pour se dissoudre telles de pâles fusées d'un quelconque feux d'artifice, quelques secondes plus tard. Toute cette énergie psychique inutile, qui me tienne séparée du réel et de ma nature essentielle. Cette nécessité interne de projeter dans un futur des actions illusoires, cet être en moi si friable, si peureux, qui ne supporte d'être remis en cause dans son intégrité, dans son rôle et sa fonction sociale. Tout était si clair, j'étais si lucide que je pouvais par moments vivre cette situation comme témoin et plus comme sujet. Je me suis dit, encore un ou deux chocs comme celui-là et je m'éveille, tant il est difficile de percevoir sa nature essentielle dans le confort, et l'assurance. Tout chemin initiatique nous met en danger, en déséquilibre. Lorsque le temps est venu pour l'âme, pour notre nature divine de faire valoir sa volonté, il se produit des déplacements en interne. Si les représentations que j'ai de moi-même, ne bougent pas, il est impossible qu'un espace se crée pour que puisse éclore cette unité. Car ce "je", ce "moi" est par essence le fruit de la dualité. Vivre cela est souffrance même si j'ai la chance d'en comprendre la nécessité, et d'appréhender cette situation comme un enseignement, comme une initiation. Peut-être devrais-je encore plus me dépouiller ou être dépouillé ?

    Il y a plus de trois années que j'ai eu cet engagement vis-à-vis de moi-même, où j'ai invoqué ce qu'il pouvait y avoir de plus divin en moi. Cela se résume en ces quelques mots : "que ta volonté soit faite".


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  • Il y a une formSi doux, si prochee de convergence vers ce but ultime auquel je consacre mon énergie. Mon environnement extérieur va évoluer, vers quoi ? je ne sais pas dans la forme, cependant j'ai la perception que ce ne peut être que vers une plus grande disponibilité à la vie. Cette vie si pleine, si riche, que je perçois. Cette recherche de l'unité, et cette personne, Philippe, qui poursuit encore d'être ce qu'il est, et dont la fin est escomptée. Ce qui est impressionnant, c'est ce rapport à soi-même. De plus en plus je perçois, ces mécanismes du mental comme nés de nulle part et n'allant nulle part, et cette identité comme étrangère. J'ai relu les derniers articles que j'ai écrits et je vois lorsque cette identité est à l'oeuvre, elle analyse, compare, étudie, prospecte, postule, imagine ... Et puis il y a "Frida qui est belle comme un soleil", et puis il y a "autre", que je ne peux nommer, tant il est pur, tant il est amour, tant il est proche, tant il est doux, il anime en profondeur mon être, et je me recueille en son sein. Plus l'identité ancienne se tait, plus il apparaît, c'est à lui que je m'adresse aujourd'hui, pour le remercier de ce lien si fort qui emplit ma vie d'une présence qui fait que je ne suis jamais seul. Il est d'une grande discrétion, il porte une poche d'amour pur, il est en moi, il est moi. Je ne veux le quitter, je m'en approche, je suis si près. C'est comme si cette poche d'amour pur, je devais m'y fondre, et rire, d'un rire qui efface toutes les erreurs passées.

    J'entre, il me semble, dans une nouvelle ère, qui mettra définitivement à l'épreuve Philippe l'ancien, que je comprends et que j'aime, il n'avait pas vu, il n'avait pas senti qu'il y avait "autre". "Autre" est là, aujourd'hui, il prend place dès que les mécanismes de la dualité s'effacent. Philippe l'ancien porte un discours infini sur le monde et les gens, "Autre" se laisse évoquer par quelques mots rares et choisis, son espace est le recueillement, son jardin est le silence. 


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  •  De ses 2389 m, le sommet du Monte d’Oro « étincelait la fenêtre » de ma chambre malgré la nuit… je songeais avec nostalgie à l’éDavid Ciussiveil, à cet inaccessible sommet de « la plus haute conscience d’Etre »… Depuis ma tendre enfance, j’étais aimanté par le « religieux » ; j’y consacrais tant d’attention ! Mais ce soir-là, j’étais tranquille…, je contemplais la puissance et le mystère de la voûte céleste, je me sentais vulnérable mais amusé par l’obstination de ma quête. Comme tous les soirs, je remerciais la vie, mon existence et la création tout entière. Puis, plongeant comme à l’accoutumée dans les profondeurs de mon intimité, je me suis endormi dans une qualité de présence mystérieuse témoignant d’insondables et inouïes beautés célestes. J’étais spectateur du spectacle de mon esprit, étoiles filantes, lunes, soleils, galaxies se donnaient en spectacle puis… sans que je fasse le moindre effort…, mystérieusement, la vie m’a pris dans ses bras, d’une étreinte fervente, affectueuse, intime et pacifiante. Depuis, enlacés l’un à l’autre, cette union n’a jamais cessé. 

    Cela faisait trente ans que j’étais sur le chemin. Chacune des “expériences de conscience” qui m’était donnée de vivre me faisait “monter au ciel” mais quelques jours après, c’était “l’enfer”... je n’avais pas le mode d’emploi pour redescendre… et le retour au quotidien était difficile. Pendant quinze ans, j’ai été l’élève d’une tradition indienne, je reconnaissais mes expériences intérieures en lisant les Vedas. Je “méditais” trois heures par jour... J’étais déterminé, passionné, ardant et sincère dans ma recherche mais il n’y avait pas de contact, de vérification, de friction, de validation, d’encouragements avec un Maître que je pouvais consulter simplement. Ce jeu des montagnes russes m’obligeait, me structurait, s‘incarnait dans ma chair et densifiait ma présence ; mais à cette époque, je ne le savais pas. J’ai du explorer toutes les impasses de la naïveté spirituelle et des croyances aux pouvoirs extériorisés. 

    Les trois dernières années, les “initiations diurnes et nocturnes” se succédaient à un rythme soutenu sans que cela fasse la moindre vague au niveau de ma “personnalité journalière” : pourtant les épreuves du quotidien n'épargnaient pas ma situation professionnelle, sociale et financière. Les défis de la perte et du détachement allaient bon train... C’est alors que j’ai eu la surprise de découvrir qu’il y avait des Sages en Occident. J’ai donc côtoyé : Yvan Amar, Stephen Jourdain et Jean Klein.
    Les rencontres avec ces phares m’ont éclairé, permis un dialogue parfois décapant mais toujours authentique ; tout devenait lumineux, évident, 
    J’intégrais des qualités lumineuses du diamant, mais « je » n’étais pas pur, ni transparent... l’éveil était toujours un concept. Puis vint cette nuit chez un Ami très précieux.... (Je précise que le monte d’Oro est en Corse) 

    "Je suis devenu le mystère, conscience au cœur du pur diamant de mon esprit, présence telle que l’on ne peut ni la perdre, ni s’en absenter, ni douter, ni s’illusionner ”. Dans ce bing bang de mon esprit, je me suis senti aimé infiniment, depuis toujours, témoin innocent du dévoilement du secret de l’éveil. Tout était dénoué, réconcilié, apaisé, simplifié, immaculé. Je suis la continuité consciente des expériences naturelles de la veille, du rêve et du sommeil profond."

    "Je suis conscience pure, pure présence sans pensée, je suis infiniment cela, omniprésent éternel et, en même temps, je ne suis pas cela … sublime présence qui ne laisse pas de trace ; elle se renouvelle totalement, incluant le passé, le présent, le futur, dans la totalité de sa gloire, maintenant. Maintenant renouvelé et renaissant, maintenant effacé et présent, maintenant, maintenant, maintenant … »
    La splendeur et la beauté de cet instant englobent ma présence d’une aurore diaphane, des milliers de lever et de coucher de soleil ne seraient que pâle parure devant la splendeur et la magnificence de cet embrasement. Au centre de mon être coule discrètement le mouvement du retour des océans vers la source…, les nectars et les parfums s’exhalent et se fleurent du printemps de l’Eden juste ensemencé par le geste créateur… Je me sens béni et baptisé par l’esprit du silence qui parle de l’origine de toutes les langues humaines… ; je suis le temple et la lumineuse clarté qui ensoleillent l’univers et les galaxies... ; je suis l’architecture et la chorégraphie ; je vois le geste sublime du sculpteur qui modèle, cisèle et incruste de pierres précieuses chaque particule de sa création… je rends grâce…. et ma joie pleure..A ce moment, j’éprouve une douce et glorieuse gratitude envers la tradition de tous les maîtres qui ont initié ce chemin de la plus haute vigilance.

    L’évidence de l’éveil, que j’avais tant espéré, prenait enfin racine dans mon esprit émerveillé baignant dans la grâce d’être baptisé par les mains divines.
    La conséquence immédiate a été de me laver de toutes mes illusions et croyances pour accéder à la valeur la plus intime de notre humanité. 
    Je me suis expérimenté comme l’Hologramme du mystère, unifiant le microcosme au macrocosme, les oppositions, la diversité, l’indifférencié, l’intérieur et l’extérieur. Je suis ici et maintenant, tout cela simultanément, conscience individuelle, universelle et indifférenciée.
    Toute la valeur de “je sais, je ne sais pas”, que j’ai expérimenté au début de ma quête spirituelle prend alors tout son sens. 
    Vivre “je ne sais pas” étant le mystère, ne rend pas ignorant ni niais, mais donne l’omniscience intérieure et déconditionne radicalement la personnalité connue, la personnalité duelle, identifiée à un rôle personnel. 
    Assister à ce sublime jaillissement de la source de notre origine offre aussi la vision du « tout ici - tout en soi », auto connaissance sublime, intelligible, ludique et innocente des lois de la nature et des lois de l’âme humaine. Cela apporte une joie ineffaçable et un sentiment de paix cosmique qui révèlent la nature divine de toute chose.

    Au cœur de mon individualité, le mécanisme du « magicien-ego » est vu, l’illusion a perdu son pouvoir de fascination, elle ne surimpose plus un objet mental dans mon esprit immaculé. 

    La métamorphose initiée, l’esprit devient immédiatement le témoin et le serviteur du Mystère Vivant, s’écrivant maintenant de toute éternité.
    Ici s’actualise et se découvre l’élève. Le mystère de la pédagogie de la joie devient progressivement visible. Son mode d’emploi se révèle et s’actualise chemin faisant. Pour illustrer mon propos, souvenez-vous d’un film de Spielberg où Indiana Jones doit traverser un précipice pour trouver l’arche d’Alliance. Il doit enjamber le vide et faire confiance à son intuition. Au moment où il pose le pied dans le vide, le pont apparaît sous ses pas. C’est de cette façon que je réapprends à fonctionner dans un nouveau rapport au réel et à témoigner que vous êtes tous libres, en paix, et que vous êtes tous aimés infiniment.

    Vivre la joie d’être le paradoxe "je suis cela, je sais et je ne sais pas" en même temps, est une prise de risque ludique qui donne tout le parfum et la saveur à l’esprit de la découverte, montrant tout le potentiel de créativité et d’intelligence dont l’être humain est capable. La création a une confiance inébranlable envers sa créature.
    Oui, l’éveil fait table rase de toute identification à un ego spirituel en manque d’admiration. L’éveil offre tout, mais ne donne aucun pouvoir extérieur. Il donne la pédagogie du mouvement du retour à toutes choses, passage amoureux si intime et si infime qu’aucune extériorité ne peut s’y faufiler. Finie la frénésie de la recherche et du chercheur perdu, le monde présent glorieux et sacré devient le terrain de jeu de l’explorateur ravi.

    Toutes les innombrables expériences d’unité vécues pendant la journée ainsi qu’au cœur des rêves lucides trouvent enfin un sens et la continuité pédagogique, comme un fil qui relie les perles d’un collier. Ce fil si fin et discret est le support des différents états de conscience. Ce fil est constamment présent dans tous les phénomènes du monde des apparences. Il est la conscience naturelle donnée à chacun même si le sujet l’ignore. Ce fil porte le principe de l’apparition, du maintien et de la disparition du monde phénoménal. Tout cela, en même temps, simultanément, dans chaque être ou chose.
    Dans le champ individuel, l’éveil donne la clef de la vérité, du réel et du glorieux instant terrestre.

     

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    Irina TweedieNée en Russie en 1907 (-1999), Irina fut élevée à Vienne et à Paris, puis elle s'établit en Angleterre. Troublée par le décès prématuré de son mari en 1954, elle cherche à donner un sens à sa vie. Sa quête l'amène en Inde où, en octobre 1961 à Kanpur, dans la plaine du Gange, elle rencontre un maître soufi dont elle devient immédiatement disciple. Ce maître lui demande de tenir un journal de ses observations. C'est de ce journal que fut tiré ce livre dix ans plus tard. Cette rencontre fut un bouleversement. Alors commence une longue aventure : elle restera un an et demi auprès de son gourou, dont, selon la tradition, on tait le nom. Elle revient trois ans plus tard. Après le décès de son maître en juillet 1965, elle va s'installer dans une retraite de l'Himalaya. (...)


    Question – Pouvez-vous en dire plus sur ce que la mort de votre guru signifia pour vous ?

    Irina Tweedie – La vie spirituelle de chacun d’entre nous est le drame de l’âme. C’est la crucifixion et la résurrection. Ce qui est crucifié, bien sûr, c’est l’ego. La résurrection c’est – j’hésite à le dire – l’Eveil, peut-être. Mais l’Eveil de quoi ou de qui ? Une fois que vous êtes devenu Un, il n’existe pas de « je ». Donc qui est là pour être Eveillé ?

    Nous, soufis, sommes des mystiques. Le mysticisme ne peut être expliqué. Nous parlons de Dieu comme du Grand Bien-Aimé. Nous sommes des amants, et Il est le Bien-Aimé, ou Cela est le Bien-Aimé. Quelqu’un m’a demandé l’autre jour : « Pourquoi disons-nous « Il » en parlant de Dieu ? » Pour moi c’est psychologiquement plus parlant de penser à Dieu en tant que « Il », en raison de l’union avec le Bien-Aimé en méditation profonde. Pour vous, ce sera peut-être « Elle ». Cela n’a pas d’importance.

    A une époque, j’essayais beaucoup d’éviter d’utiliser le mot Dieu , parce que cela limite beaucoup. Dans l’une de mes conférences, je parlai ainsi de l’Absolu », et au moment des questions, une petite femme âgée s’est levée à l’arrière et a demandé : « Madame, qu’est ce que l’Absolu ? ». Depuis, j’hésite à dire ce que Dieu est. Il est préférable de ne pas le nommer…

    Mais il y a des moments de méditation profonde dans lesquels vous et Cela êtes l’amour, Cela vous aime. Cela vous répond. Cela nous apporte une satisfaction absolue. Mais qu’est-ce qui vous apporte cette satisfaction ? Qu’est-ce qui vous répond ? Dieu est le Néant. Mais ce Néant vous aime. Vous êtes aimé et il y a une béatitude incroyable et absolue. Le mental ne peut le connaître. Ces choses ne peuvent être véritablement expliquées. On doit en faire l’expérience. C’est pour cela que nous essayons de méditer – pour atteindre ce moment, ce contact avec cette part éternelle en nous. Cela est la seule vérité. Mais en parler est impossible.

    Question – Pouvez-vous parler de l’éthique spirituelle ?

    Irina Tweedie – Selon l’éthique des soufis, ce que vous faites peut être vu par tout le monde. C’est comme si vous viviez dans une maison de verre. Il n’y a pas de secrets. Cela n’est pas facile, tout ce que vous faites, vous ne le faites pas pour vous-mêmes, mais pour les autres. Si j’aide un être humain, en ce sens que si je suis inquiet à propos de quelqu’un, je vais rester debout toute la nuit pour prier. Il se peut que je souffre d’inconfort si je dois visiter quelqu’un qui ne peut pas venir me voir. Il se peut que je ressente de l’inconfort et parfois du désarroi. Mais tout cela n’est pas que physique. Donc mon corps leur appartient.

    C’est très simple. On n’est pas spécial. On n’est pas magnifique. On comprend mieux, c’est tout. Mais chacun d’entre nous est capable de cela. Et je vous souhaite tous de pouvoir au moins toucher avec des doigts délicats l’ourlet du vêtement de la vérité. J’espère que vous le ferez, parce que la vie devient alors une telle symphonie, une telle musique.

     

    Bibliographie :
    - L'abime de feu, Ed. Charles Antoni-L'Originel, 2002.

    Entretien avec Irina Tweedie.

    Revue Terre du Ciel, no 42, Février-Mars 2003.

     

    Présenté par Charles Antoni, directeur des Editions L'Originel
    Source (et suite) du texte : Eveil impersonnel

     


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  • propos recueillis par Bruno Solt


    Marigal, chercheur en physique nucléaire, c’est un esprit rationnel. Elle n’était pas prédisposée à vivre une expérience spirituelle. Pourtant, telle une grâce, « cela » lui est arrivé.

    Il est des voix claires, voix de femmes qui sont autant d’invitations au voyage intérieur. Voyage sans itinéraire au cours duquel se révèle la véritable nature humaine. Parmi ces témoignages on pense au journal d’Etty Hillsum, à celui d’Irina Tweedi. Pour Marigal, quelques heures dans un « état de grâce » inattendu furent le point de départ d’une quête personnelle qui, restée jusque-là à l’arrière plan, a pris soudain une forme concrète. Elle raconte son itinéraire intérieur dans un livre, Voyage vers l’insaisissable, témoignage d’une incroyable beauté dans sa simplicité.

    Nouvelles Clés : Au cours de votre vie, rien ne semblait vous destiner à vivre tout ce que vous racontez dans votre livre.

    Marigal : Enfant, j’avais vécu à plusieurs reprises des expériences de modification d’état de conscience. Je ressentais ce processus comme normal. C’était dans l’ordre des choses.
    Le jour où cela s’est à nouveau imposé en moi, je disposais de temps pour m’y consacrer pleinement.
    Un dimanche d’automne à la campagne, quelques amis sont à la maison et, le repas terminé, certains se préparent à faire une promenade dans les bois, d’autres à passer l’après-midi à bavarder devant le feu de cheminée. Je suis dans la cuisine pour effectuer quelques rangements avant de les rejoindre lorsque, soudain, je prends conscience que quelque chose est changé, différent. Tout est net, clair, limpide, immédiat, comme si un voile avait été enlevé, comme si une vitre avait disparu. Je n’ai plus l’impression de regarder autour de moi, le centre du regard a disparu, « je » ne suis plus dans le regard.

    Soudain un voile s'est ouvert, comme si une vitre avait disparu... Je ne suis plus dans le regard... Tous les sens sont clairs, éveillés, sensitifs, l'action a lieu "au bout des doigts" ; la main perçoit les sensations. L'oeil voit, l'oreille entend, mais le mental est silencieux ; il enregistre sans commentaire, sans interprétation, sans prolongement, et la perfection du geste va de pair avec cette absence de raisonnement... Silence profond intensément présent... amour infini qui émane de sa propre nature, irradie de lui-même, de toute chose et de toute vie.

    Les autres, le monde qui m’entoure, le personnage que je suis participent d’une même vie, d’une même substance, sans séparation, sans rupture, dans un même mouvement fluide et harmonieux. Les gestes coutumiers se déroulent d’eux-mêmes, simples, faciles, portés par le silence intérieur intensément présent. Silence et amour infini qui émane de sa propre nature, irradie de lui-même et de toute chose. L’apparence du monde n’a pas changé, mais le monde vit autrement, habité par ce silence et cet amour qui sont le cœur de toute chose et de toute vie. Le personnage (que je suis) n’a pas changé, mais « je » n’est plus dans le personnage, remplacé par ce silence et cet amour qui rayonne et chante à l’infini. J’en suis totalement abasourdie. Je ne comprends pas ce qui a pu se passer : comment l’esprit, sans se diviser, peut-il aller dans deux directions différentes, se rejoindre lui-même et se retrouver UN, Infini à l’infini, béatitude dans la lumière ?
    Et pourtant, c’est tout à fait clair, aussi simple et évident que d’ouvrir et fermer les yeux.
    Cela dure quelques minutes ou quelques heures, et j’essaie de comprendre ce qui se passe, de sentir la manière dont je fonctionne dans ces moments-là.
    Au début, dès que je regarde le processus, il disparaît ; mais en essayant de l’observer d’une façon plus légère - du coin de l’œil - j’arrive à l’apprivoiser. Et, avec un peu d’habitude et de persévérance, cette ouverture est là pour de longs moments : moments de perfection, d’harmonie totale, de félicité qui m’aideront à reprendre pied quand tout, y compris moi-même, semblera se disloquer, voler en éclats ; garde-fou précieux et efficace face aux paradis les plus merveilleux et les enfers les plus abominables. Car si l’on est gratifié des plus grandes béatitudes, on rencontre aussi d’innombrables forces obscures, agressives et terrifiantes, sans formes définies, sans images mais pourtant très concrètes, qui pourraient rivaliser avec tous les démons, dragons et monstres racontés ici ou là, qui cherchent à vous écraser, vous rompre, vous anéantir. Ce serait la terreur absolue si, alors que le corps, le cerveau et la sensibilité passent par toutes sortes d’horreurs, l’esprit en éveil ne restait immobile, intouché.
    Lorsque cet état de conscience s’est imposé en moi, j’ai simplement ressenti un besoin extrême de l’approfondir en me disant qu’un être humain normal doit vivre ainsi. Vivre cet état béatifique où rien ne manque. Tout est à sa place ! Il n’y a rien à ajouter, ni à enlever. Tout prend du relief. C’est une façon différente de se situer dans la vie. À l’époque, j’étais entourée de personnes qui s’intéressaient au bouddhisme, à l’hindouisme, mais aussi à la mystique chrétienne.
    Bien souvent elles parlaient de réalisation, de transcendance, d’effacement de l’ego... autant de concepts qui me paraissaient étranges et ne m’interpellaient guère. Enfant, il me fallait peu de choses pour être émerveillée et je pense que l’on naît avec cette faculté plus ou moins développée. À ceci s’ajoutait une hypersensibilité qui aurait pu être jugée presque maladive. Ce sont ces capacités d’émerveillement et de sensibilité à la vie qui expliqueraient le mieux la préparation à ce bouleversement intérieur...
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    http://eveilimpersonnel.blogspot.fr/2007/08/voyage-vers-linsaisissable-mari…


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  • Qui veut l'Eveil ?Je ressens que cette question permet d'ôter certains voiles. J'ai lu récemment une contribution sur CaféEveil  que je ne partage pas sur de nombreux points. Je vais essayer de m'en expliquer. Pour l'auteur, prendre conscience de la nature de l'Eveil peut créer une peur profonde qui proviendrait d'une protestation virulente de l'Ego, pressentant sa fin proche ou programmée dans cette recherche. L'auteur voit aussi la possibilité de l'Ego de se fragmenter en deux, l'un désigné Moi-peureux, l'autre Moi-aspirant au Soi, engageant ainsi une lutte fratricide car étant tout deux de la même essence. Dans ces tensions duelles, une troisième instance du Moi appelé Moi-Lucide, arriverait à prendre conscience du conflit à le relativiser et à le mettre à distance en en comprenant les mécanismes.

    Je suppose que ce vécu est celui de l'auteur et j'en comprends bien le mécanisme déductif. Cependant je ressens le piège terrible de cette compréhension. L'Ego et le Soi sont de même essence, l'un est la graine, l'autre est le fruit. Je serai tenté de répondre ainsi à la question : "Personne ne veut l'Eveil". Celui-ci est le fruit du processus d'incarnation du divin dans la matière, cette matière divine sans conscience s'embrase et découvre sa nature originelle par le processus et l'Esprit prit dans cette matière se reconnaît et s'identifie à sa nature essentielle.

    Le combat que j'évoquais dans l'article précédent, est un phénomène du processus dans la dualité. Le processus pousse et fait croître les paires d'opposés dans un premier temps, puis la perception de l'inutilité du combat apparaît, l'apparition du Moi-lucide en est un prémisse, l'Ego se dilate, se détend, se transforme et petit à petit porte, intègre les qualités de l'âme, de l'unité. L'unité se laisse percevoir par fragment, par petit temps d'extases successifs. Certains font le grand saut d'un coup, et ne se réidentifient plus à l'Ego duel, qui reste un second plan en eux. Pour d'autres le passage est progressif, fait d'aller et retour.

    Hier, dans le tramway, j'ouvrai un livre que je dois rendre à la bibliothèque municipale - Tch'an Zen - Textes fondamentaux chinois - édité chez Hermès en 1970.

    Extrait de Wan Ling Lou 

    Comment atteindre l'Esprit de Bodhi ?

    La Bodhi n'est pas une chose à atteindre. Si en ce moment même vous pouviez vous convaincre de cette inaccessibilité, avec la certitude en fait que rien ne peut jamais être atteint, vous auriez déjà l'esprit de Bodhi. La Bodhi n'étant pas un état, ce n'est pas une chose à quoi vous puissiez atteindre ......

    Tout est dit

     


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  • fighter la dualité
    Le titre est provocateur et absurde, mais la question peut se résumer à ce titre paradoxale. Consciemment l'ego a compris qu'il n'avait rien à espérer en tentant de satisfaire ses besoins primaires. Il est vrai aussi que l'ego est une sorte de double bâtard de l'âme. Né de la volonté divine d'évoluer dans la matière, il existe dans un plan de dualité où tout ce qu'il tente de saisir se transforme en plomb. L'unité dont parle les êtres qui ont vécu l'Eveil, ne peut être une volonté de l'Ego, quoique cela pose question. Les bouddhistes disent que dans le Samsara, il n'y a aucun bonheur véritable, dans la dualité tout naît et meurt, il n'y a pas de permanence. Comment être saisi comme Yolande Duran, comme Stephen Jourdain, par ce silence, par ce vide empli à ras bord, par cet amour infini, inconditionnel, par cette transparence qui donne à n'être séparé de rien, unit à tout, d'être dans cette communion éternelle. Parfois je souhaiterais m'endormir profondément, las de cet être déterminé que je suis, et pour qui tout en le respectant, je n'ai ni surprises, ni passion ...las de ces scénarios qu'inlassablement mon mental reconstruit, las des craintes de cette congruence appelée "moi".

    Il y a cette forte intuition du domaine de l'âme, du plan de l'unité, du divin, ce n'est pas en "Moi", c'est comme si ce "Moi", percevait, intuitait qu'il existait autre chose que lui-même. Autre chose dont il fait partie, qui est tout autour de lui, et donc qui est lui aussi. L'Eveil, c'est ce changement de plan de conscience. Comment le provoquer ? Prière, méditations, invocations ... tout cela semble bien inutile. Parfois, j'ai le sentiment que la conviction de cette présence tout autour de moi, et en moi, pourrait déclencher le changement. C'est en cela que la phrase de Stephen Jourdain me parle. Il dit, alors que depuis des heures il essayait de percer le mystère, de cette phrase de Descartes, - je pense donc je suis, Dieu est -, "comme si j'avais défoncé le fond de mon intériorité pensante, comme on défoncerait une feuille de papier journal ...je me suis retrouvé dans une dimension de moi-même dont ; je n'avais aucune notion qui était ma véritable dimension ...". Mon unique quête est de trouver cette unité, et je dois me démêler avec cette conscience actuelle qui se saisit de cette quête, et qui pense qu'il faudrait plutôt faire ceci ou faire cela, et ne plus faire ceci ou cela. Alors que tout cela n'a probablement pas beaucoup d'importance.

    Globalement, j'ai conscience d'être dans une volonté de bien pour le plus grand nombre, mais la dimension Amour hors intérêt de l'égo, n'est pas dominante, elle est sous-jacente dans mon regard de la nature et des êtres vivants.

    Et pourtant, parfois, tout me paraît si près.


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  •  

    Giffie


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    C’était le soir, j’étais dans ma chambre, allongé dans l’obscurité, et je tournais et retournais dans ma tête depuis un long moment, probablement depuis une demi-heure, la petite phrase du Cogito de Descartes: “Je pense, donc je suis”. Il m’avait semblé, dans les jours précédents, entrevoir une prodigieuse vérité dans cette petite phrase, et j’essayais de retrouver cette vérité entrevue dans un éclair. Je réfléchissais depuis très longtemps, en me répétant inlassablement: “je pense, donc je suis”, et en faisant chaque fois le voyage depuis la réalité vivante qui en moi-même correspondait à “je pense” et “je suis” jusqu’à ce que ces mots, pour les charger, dans la petite phrase, de leur vrai sens. En m’efforçant de penser le Cogito avec ma vie. C’était un travail très difficile, j’étais épuisé, le déclic qui m’aurait révélé la signification mystérieuse de la phrase ne se produit pas, mais, à un certain moment, un autre déclic, que je n’attendais pas, a dû jouer. [Un ressort secret qui devait être enfoui dans la conscience humaine depuis la Création, qui attendait son heure et que je viens d’effleurer par hasard.]. Et l’événement s’est produit, avec une soudaineté surnaturelle. 

    Et tout d’un coup je me suis retrouvé dans un avant, un commencement insoupçonné de moi-même, veillant d’une veille sans limite, me sachant — et me sachant me sachant — et me sachant me sachant me sachant: à l’infini, et m’éprouvant totalement identique à cette veille, cet abîme d’auto-conscience, qui n’était point chose qui m’était donnée, mais au contraire qu’essentiellement je ne subissais pas, faisais moi-même brûler. 

    [Et puis vlan! Quelque divinité, dans le royaume métaphysique, a tripoté un bouton, je me suis retourné comme un gant, et déjà cette chose insensée était là au milieu de moi, comme un membre vivant à la place d’une prothèse.] 

    A brûle-pourpoint, je glisse dans une lucidité sans nom, achèvement inouï de l’aurore qu’on nomme conscience de soi. Cette lumière n’est pas un état passivement subi: c’est un acte que désormais je sais accomplir. Elle n’est point non plus, à proprement parler, une expérience que je fais: elle est moi, elle est exactement Steve Jourdain.


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  • Ramana MaharshiA seize ans, l'adolescent futur Ramana Maharshi fut saisi par l'angoisse de la mort. Il s'allongea à même le sol : qu'est-ce qui se passe quand on est mort ? Le corps meurt, les pensées aussi... Que reste-t-il, enfin ? Grâce à une concentration intense dont il dira qu'elle dura plusieurs heures sur cette question totalement vitale : qu'est que la mort ?, il connaitra tout à coup l'illumination qui changera totalement sa vie.

    « Environ six semaines avant mon départ définitif de Madura, il se produisit dans ma vie un grand changement. Ce changement fut soudain. J'étais seul dans une des pièces du premier étage, dans la maison de mon oncle. Je n'avais été malade que rarement, et ce jour-là ma santé était excellente; mais je fus pris soudain d'une violente peur de la mort. Rien dans mon état ne la justifiait, et je n'essayai pas d'en découvrir la raison; je me contentai de l'éprouver. Je me disais: « Je vais mourir », et je me demandais que faire. Il ne me vint pas à l'esprit de consulter un médecin, ou l'un de mes amis. Je sentais qu'il me fallait résoudre moi-même le problème, et sur le champ.

    « Le choc causé par la peur de la mort forçait mes pensées à l'observation intérieure, et je me répétais mentalement, sans réellement formuler des paroles: « Maintenant que la mort est là, que signifie-t-elle ? Qu'est-ce que c'est que mourir ? C'est ce corps-là qui meurt! » Et aussitôt je dramatisais le fait de la mort. J'étais couché, les membres raides comme si j'étais mort réellement.

    J'imitais la situation d'un cadavre pour donner à mon enquête une réalité plus grande. Je retenais ma respiration, et serrais les lèvres pour qu'aucun son ne put s'en échapper, pour m'empêcher de prononcer le mot « je », ou tout autre mot. « Bon! me disais-je, ce corps est mort. On l'emportera complètement rigide au lieu de sa sépulture, où on le brûlera et le réduira en cendres. Mais suis-je mort par cette mort de mon corps ? Mon corps est-il « moi » ? Il est silencieux et inerte, mais je sens la pleine force de ma personnalité, et j'entends même la voix du « moi » au fond de mon être. Je suis donc un esprit qui transcende le corps. Le corps meurt, mais l'esprit, transcendant le corps, ne peut être touché par la mort. Ce qui veut dire que je suis un esprit immortel. »

    « Ces pensées n'étaient pas obscures et ternes. Elles jaillissaient en moi telles d'éclatantes vérités, que je percevais directement sans que mes activités cérébrales fussent en jeu. Le « moi » était donc quelque chose de très réel, la seule chose réelle dans mon état présent, et toute l'activité consciente de mon corps se concentrait sur ce « moi ». Depuis cet instant, la puissance fascinante de ce « moi » se plaça au cœur même de toute mon attention.  

    « La crainte de la mort avait disparu, et pour toujours. L'absorption dans le « moi » se poursuivit sans interruption. D'autres pensées passaient et disparaissaient, pareilles à diverses notes de musique, mais le « moi » demeurait comme la note fondamentale, sous-jacente à toutes les autres notes, et se confondant avec elles.

    http://temoignagesdeveil.free.fr/ramanamaharshi.htm


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  • Que doit-il se passer pour toucher l'éveil ?Un nouveau pas a été franchi, il m'est presque impudique d'écrire, tant ce qui s'approche est beau, ce qui s'approche est grand. J'ai compris l'Eveil, et le sujet "je", accepte d'en payer le prix. J'ai quelques fils à couper, quelques pièces à réparer, et je serais là à attendre que cela Soi. Il y a une force à l'intérieur, une force  d'une force omnipotente et universelle qui est là, et qui est "ma" nature essentielle. "Je" veux l'épouser. Je n'ai effectivement plus besoin d'être quelqu'un. Je n'ai jamais senti cela aussi prêt. Il n'y a pas à chercher, car c'est là, il n'y a pas à apprendre. Il y a eu à comprendre. Comprendre ce que nous sommes, ce que nous avons toujours été. Lorsque je retourne mon regard intérieur, que vois-je ? Ces multiples pensées qui vivent leurs courtes vies, et celles-ci sont contenues dans un contenant, contenant qui peux, qui doit s'ouvrir à cet univers, qui doit s'ouvrir à Lui, à la nature essentielle. Qui doit se reconnaître, qui doit se connecter, qui doit dans cette reconnaissance embraser ma conscience, et l'éveiller. 

    Le bois est sec et rangé, j'aperçois la flamme pas très loin, j'ai de quoi la porter et l'emmener, et lorsque la flamme sera au pied du bois sec, j'attendrais, car "je", ne peux embraser la conscience, et dans cette attente vide de toute attente, la nature essentielle se révèlera à elle-même.

    «L’ego ne peut disparaître s’il est vu comme réel. Il est comme votre propre ombre. Il la voit le suivre partout où il va, et il veut s’en défaire. Il s’enfuit, mais elle s’attache à ses pas. Alors il creuse un trou profond et essaye d’enterrer son ombre, remplissant le trou de sable; mais l’ombre reste à la surface et s’attache toujours à lui. Il ne peut s’en défaire que s’il ne se regarde plus, lui, l’origine de son ombre. Alors elle ne sera plus un sujet de souffrance. Les chercheurs de la Délivrance sont comme l’homme de cette parabole. Ils ne voient pas que l’ego n’est que l’ombre du Soi suprême. Tout ce qu’ils doivent faire, c’est se tourner vers le Soi qui est leur ombre véritable.» 
    Ramana Maharshi in Patrick Mandala, Le Son du Silence, Présence de Ramana Maharshi, Ed. L’Originel, 2006, p. 96. 


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  • Wei Wu WeiL'éveil est un rajustement. Cet état d'Eveil est toujours présent et constitue notre nature normale, permanente et véritable --ainsi que ne cessent de nous le dire les maîtres de toutes les doctrines -- mais l'expérience consciente nous en est refusée de par une déviation de la subjectivité vers un concept qui, en tant que tel, n'existe pas, et qui est notre objet apparaissant dans la conscience comme son propre sujet. Jusqu'à ce que ce spectre soit exorcisé en étant mis à nu, la subjectivité se trouve entravée, et nous ne pouvons la connaître telle qu'elle est en fait.

    "La Voie Négative" Ed. "La Différence" 1977. (Extraits)

     


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  • Quelle est la raison de l’existence de la souffrance dans la vie ?

    Il faut comprendre, et toujours dans cette vision planétaire, que l’homme a pour charge d’anoblir la matière, la matière qui lui a été donnée à l’origine, qui est née dans cette grande explosion de vie. Chaque atome réclame sa part initiatique, sa part d’illumination, que ce soit l’atome qui constitue la cellule d’un orteil, la cellule d’un foie ou tout simplement un brin de cheveu. C’est le devoir de l’homme, de la conscience en fait.

    Comme je l’ai déjà expliqué, la conscience divine, lorsqu’elle décide de rencontrer la matière, c’est pour trouver au cœur de la matière la puissance et le rayonnement de cette puissance, et que, l’associant à sa capacité à être consciente, cette conscience soit réellement un point divin.

    Mais pour arriver à ce point de fusion entre la matière et l’esprit, il faut que toutes les particules de matière données à l’origine soient purifiées.
    Prenez la combustion comme exemple. Pour créer une combustion, il faut un bout de bois et une flamme. La combustion qui va être issue du bout de bois et de la flamme en rapport, est à comparer avec l’évolution de l’homme, l’activation de ses feux, l’activation et l’élévation de sa conscience. Le bout de bois est primordial pour la combustion, seulement il n’est qu’un bout de bois.

    Que va-t-il se passer lorsque la combustion va avoir lieu, lorsqu’elle sera terminée ?


    Il restera une sorte de déchet que vous appelez des cendres, et bien avant que cela soit des cendres on verra apparaître la braise. Et la braise, c’est la souffrance, donc un passage. Ce n’est pas un état, ce n’est pas une condition, ce n’est pas une fatalité, ce n’est pas quelque chose d’inévitable. C’est un passage, un passage qui est nécessaire pour que la combustion puisse dégager les cendres et retourner au feu primordial.

    Bien sûr il y a la flamme et l’on pourrait s’arrêter à cette flamme qui brûle. Mais cette flamme qui brûle est prisonnière de la bûche, elle ne peut pas s’échapper de la bûche, elle reste proche et accrochée à la bûche parce qu’elle dépend d’elle. Tout le devenir de la flamme se trouve dans l’échappée qu’elle pourra faire du plan physique pour redevenir, en fait, un feu cosmique qui avait pour un temps besoin d’une bûche afin d’activer ses valeurs, activer son rayonnement et sa puissance.

    L’homme est autant la flamme, que la braise, que la cendre qui va rester. Ce qui fait que, lorsqu’il est cendre il est la personnalité. Si l’homme s’attache à ce qui est éphémère, à ce qui pourrait disparaître sous l’action d’un simple souffle, l’homme va, copier sa vie sur cette image, il va être soufflé, éparpillé par toutes les illusions du monde. Un être extrêmement profane ne dégage aucun rayonnement. Il n’est que cendre, il n’a pas d’amour à donner, pas de feu, parce que justement, son feu n’est pas allumé.

    Après, au fur et à mesure des compréhensions, il va sous l’action de la braise apprendre à déclencher en lui le feu et à n’être que le feu qui brûle, pour l’instant, de façon inconsciente en lui. La braise n’est donc pas quelque chose que Dieu ou les Maîtres auraient mis sur le chemin pour rendre l’initiation possible. Ce n’est pas du tout un piège. Ce n’est pas du tout un test qui tourne mal pour certains, ou que certains n’arrivent jamais à remporter. C’est quelque chose que l’homme porte en lui-même et que l’homme doit apprendre à enflammer. C’est pour cela que sur le chemin initiatique, quelle que soit la souffrance, les douleurs ne sont générées que par l’homme. Et lorsque je dis cela, je ne veux pas faire reposer la responsabilité des souffrances sur l’homme. Je parle seulement de la racine.

    Quels que soient son niveau d’existence et son lieu d’existence, la souffrance est toujours un endroit où l’homme n’a pas compris quelque chose, n’a pas su utiliser quelque chose. Comme l’homme est une gamme d’énergies, une gamme de fréquences, c’est forcément une énergie qu’il n’a pas su utiliser ou aligner, et tout le drame réside dans ce manque d’alignement.


    Quand l’homme sait parfaitement s’aligner avec ses valeurs, quand l’être sait parfaitement vibrer en direction de son âme, toutes les énergies coulent parfaitement et avec vitalité.

     

    La conférence en transcription en deux  parties

    Le destin de l'homme

    Le karma familial

     

    La conférence en audio

    Pastor 23 mai 1988 - La louvière

    Le Karma

     

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  • Yolande - Le silence qui guérit par Christessi


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  • Omnia Pastor - Tout ce que je veux ...

    Tout ce que je veux, c’est déclencher en l’homme une prise de conscience de sa divinité. Je ne veux pas être plus que cela, je ne veux être rien d’autre. Je ne veux pas créer, comme je l’ai dit mille fois, une nouvelle religion, un nouvel enseignement où apporter un enseignement supérieur. Cela ne sert à rien, vous avez déjà tout ce qu’il vous faut, pour l’instant, pour la transition que vous avez à accomplir en ce moment. Mais par contre, pour utiliser tout ce que vous avez comme enseignement, il vous faut un entendement.

    À travers le monde et à travers tous ceux portés de bonne volonté, conscients ou à peu près conscients, nous essayons de répandre cette vibration, cette réalité, ce déclic, cette naissance. Oumanos réveille-toi. Roi, lève-toi, prends ton manteau et sois le Roi, marche. Mais avant que le Roi se lève et qu’Oumanos soit, il faut que chacune de ses particules ait conscience de cette réalité et de cette responsabilité.
    C’est pour cela que l’évolution d’Oumanos, passe par l’évolution individuelle. Ce n’est que lorsque chaque particule, chaque individualité se sera retrouvée en tant que divinité, puis, lorsqu’elles auront fusionné ensemble, que toute l’humanité arrivera au degré d’illumination, au degré de Bouddha comme disent les ésotéristes, que le logos pourra naître, que le logos aura lieu dans le ciel.

    Expérimentez, n’essayez pas de m’admettre, cela ne sert à rien, cela ne peut que créer des conflits. C’est ce qui créa les idéologies, les philosophies, les religions. Il y en a assez de tout cela. On se suspend, on écoute, on intègre et l’on devient. Et lorsqu’on devient, on s’aperçoit que le rôle de la personnalité et de la vie physique étant rempli, tout se dissout, et l’individu se réveille à la vraie vie, il se réveille, en fait, non pas à la divinité, mais la divinité a lieu en lui. Les suppositions, les spéculations de l’intellect humain n’ont plus lieu à l’heure dont je parle.

    Pour comprendre ce qui est illimité, il ne faut pas utiliser un instrument de mesure. Pour aller mesurer l’espace, est-ce que vous sortez votre décimètre ? Vous essayez de l’estimer avec ce qui se rapproche le plus d’un concept universel. Alors on prend, pour commencer, la lumière, et bientôt, cette notion même sera dépassée, parce que l’homme va enfin comprendre que l’univers, l’espace, n’est pas une distance, mais que l’espace est une conscience.
    Les voyages que vous essayez de faire à l’intérieur de l’espace à ce moment-là n’auront plus besoin de carburant. Il ne sera nécessaire que d’une projection. Fini les grandes énigmes des scientifiques, quel carburant,  quel alliage vais-je trouver pour que l’on puisse se propulser, s’arracher?

    L’espace n’est pas une distance. Si vous considérez l’espace comme une distance, vous n’avez pas fini de courir. Par contre, si vous comprenez que c’est une substance et que c’est une conscience, alors quelle que soit la distance qui sépare la terre de Vénus, la terre du soleil, la terre des pléiades, ou d’un autre univers, cela n’a pas d’importance. Non pas que vous alliez utiliser la projection astrale, mais vous serez exactement sur quelle fréquence vous mettre. Un peu comme un avion sait exactement choisir sa piste selon l’endroit où il veut arriver sur la surface de la terre.

    De la même manière, pour voyager dans l’espace, il suffit de connaître la fréquence du monde, de l’univers, du plan, que vous voulez atteindre. Vous transformez la fréquence moléculaire de tout ce qui compose votre ordinaire dans cette vie, la fréquence moléculaire de votre corps physique et lorsque vous arrivez à jouer avec cette fréquence moléculaire, automatiquement, c’est le faisceau de la fréquence qui vous transporte, comme s’il vous faisait passer à travers un canal, un tunnel, et vous débouchez de l’autre côté, au monde et à la manifestation physique ou éthérique qui correspond à la fréquence que vous avez choisie. C’est simple n’est-ce pas ?

    En vérité cela l’est. Et la science, les scientifiques découvriront cela, et sauront parfaitement mettre la chose au point quand ils comprendront davantage ce qu’est l’énergie. C’est pour cela qu’ils doivent absolument continuer leurs études sur l’atome, sur l’énergie et sur la conscience qu’ils découvriront dans cette énergie. Parce qu’en découvrant la conscience qui réside dans l’énergie, dans l’atome, ils vont comprendre que le monde est un vaste réseau de fréquences et que selon la fréquence, on a à faire à un atome d’une certaine densité, d’une certaine molécule, et que cela débouche sur un univers, et que les univers ne sont plus superposés ou parallèles, mais sont tous les uns dans les autres. 

    Quelle découverte vont-ils faire, lorsqu’ils s’apercevront que sur Vénus il y a la vie, qu’il y a des peuples, une civilisation, des Maîtres et une hiérarchie, alors qu’à l’heure actuelle leur sonde a beau gratter à droite, gratter à gauche, il n’y a que caillou, feu, et froid.

    Quelle découverte  vont-ils faire lorsqu’ils s’apercevront que le soleil est habité et qu’il y a une fabuleuse hiérarchie de Maîtres au mental puissant, et d’initiés au rayonnement fabuleux. Ils vont s’apercevoir que chaque caillou de l’univers est truffé de vie et de forme de vie.

    L’être humain qui vit sur sa fréquence se dit, à la manière de certains faux Maîtres, hors de moi, point de vie. Mais lorsqu’il aura compris que tout est fréquence, que toute vie se manifeste, que chaque fréquence manifeste une forme de vie, alors il pourra aller partout, dans les régions de l’esprit et dans les régions de la matière. Il pourra explorer le minéral, il pourra entrer dans la lave des volcans et y voir toutes les formes de vie qu’il y a, et ainsi la théorie des esprits de la nature sera une réalité. Parce qu’il va les voir presque comme on voit un microbe au microscope, non pas parce que son troisième œil sera développé, mais parce qu’en saisissant la fréquence de l’élément, l’entité de l’élément va apparaître, que ce soit des cristaux, des volcans, de l’eau, de l’air, des fleurs, ou sa propre âme.


    L’élément n’est donc que la forme d’une entité. C’est déjà ce que de grands scientifiques ont soupçonné, que Dieu est dans l’atome, qu’il est l’atome, et que tout est Dieu. Ce n’est pas que la phrase des initiés, c’est aussi la phrase des scientifiques, il faut le savoir.

    Mais pour cela, il va falloir faire encore une grande progression dans la science actuelle et perfectionner les appareils, pour voir plus loin que le visible, tomber carrément dans l’invisible. Car l’invisible n’est pas invisible en fait. Il est invisible parce que l’individu n’a pas suffisamment la vue perçante pour voir jusqu’au cœur des choses, ni l’appareil nécessaire pour voir.

    On peut mettre au point des appareils pour voir l’esprit de la nature et voir même l’âme de l’individu. Ce n’est pas un appareil tel qu’on peut l’imaginer à l’heure actuelle. Il faut aller encore beaucoup plus loin, mettre au point un appareil qui part captation sera capable de disséquer le spectre du soleil, et lorsque vous aurez cet appareil, vous pourrez contempler l’âme de l’homme, l’âme de toute chose.


    Alors, patience, tout cela doit arriver, mais à son heure, et cela dépend aussi de la bonne volonté des hommes. Il faut que les hommes clés, pour l’avancement général de l’humanité, soient en poste, et il faut pour cela qu’un certain pas soit encore fait, que tous les hommes se soient mis du côté du bien.


    C’est pour cela, qu’avant de parler de science, nous essayons de relier l’homme à la divinité. On pourrait très bien éveiller l’homme à plus de science, et vous pourriez penser que ce serait mieux, parce qu’ainsi, on pourrait amener l’homme à Dieu.

    Mais c’est faux, parce que l’on ne peut donner ces informations, que si la majorité des hommes s’est orientée vers la voie du bien. En captant la molécule du spectre solaire, vous captez la puissance totale du logos solaire, et si l’homme n’est pas orienté dans une voie de bien, s’il ne sait pas déjà maîtriser ses propres énergies très grossières du plan physique, de la société physique, c’est la catastrophe. Non pas parce qu’il devient un apprenti sorcier, mais c’est alchimique, parce qu’à l’instant même où il toucherait la première molécule, l’humanité entière serait désintégrée.

    Il faut donc, pour aller plus loin dans la science comme dans la spiritualité, chaque fois réadapter le niveau vibratoire de l’homme, son niveau vibratoire physique, culturel, psychologique, social, et son niveau vibratoire spirituel. C’est pour cela que pour découvrir la divinité, il faut d’abord avoir réaligné tous les éléments dont nous avons parlé au début. Il n’y a pas de secret. C’est lorsqu’ils sont alignés, que l’énergie descend et que la chose arrive.

    la conférence en entier -----http://www.conscienceuniverselle.eklablog.com

    La conférence en audio  Liège 29 07 87 - un monde imparfait peut-il être issu d'un monde parfait

     


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  • La dernière pierreJ'aurais pu appeler aussi cet article la prochaine pierre. Je termine un cycle, cycle d'un engagement politique au service d'une collectivité, et plus les semaines avancent, plus je ressens la complexité en moi de poursuivre pour les 6 prochaines années. De toute façon, un nouveau cycle  se présente à moi. Je suis ancré dans cette volonté  de laisser cette dualité s'effacer et vivre cette unité. Le texte de Tony Parsons du précédent article est une inspiration, une intuition, c'est mon futur, j'en suis persuadé. Cela ne change rien à rien cependant. Progressivement, quelque chose en moi de ma personnalité se décale. C'est comme si je quittais une vie, que je quittais progressivement un rôle, que je laisse tomber définitivement au sol des vieux habits, comme si je changeais de pièce. Cela pourrait être effrayant, ou inquiétant, et cela l'est un peu certains soirs. Mon esprit vibre, rayonne plus souvent, et même très souvent sur une nouvelle vibration dont les qualités sont réception, alignement, compréhension, écoute. Je ressens que la dimension amour n'est pas totalement encore en expression, je ressens qu'elle sera issue de la compréhension et de l'alignement, et pas du sentiment. Ce dernier point est une question, énigme que je porte depuis plusieurs mois. N'étant pas branché sur l'émotionnel, j'ai souvent quelques doutes sur mes capacités à ressentir. Plus je me questionne sur ces questions, plus la réponse est claire. Ayant beaucoup travaillé le psycho-émotionnel dans les années 80, je n'ai pas ce côté "ventouse" vis à vis de la souffrance des autres. Ce n'est pas un manque d'empathie à mon avis. C'est une conscience de la nature essentielle de l'autre qui me fait passer au-delà de sa souffrance. Je ne dis pas que je n'ai pas d'émotions, je peux sentir mes larmes proches, mais surtout je vois la souffrance, ses causes et cherche le chemin pour en sortir.

    Dans mon expérience, la connaissance occulte, voilée, de l'homme est un élément important. Mon esprit a besoin de connaissance sur ce que nous sommes. Les conférences d'Omnia Pastor m'ont apportées bien des réponses à mes questions, et bien des informations sur des sujets dont je n'avais même pas l'intuition.

     

    Il m'arrive parfois encore d'avoir quelques doutes certains soirs, où je pourrais penser que je suis simplement sujet d'une névrose extra-dimentionnelle, que je me suis construis un monde pour fuir mes peurs existentielles, et trouver des réponses impossibles à des questions essentielles sur la nature humaine. 

    Il y a eu cependant une bascule, je n'en mesure pas totalement encore les effets, je suis "in", je suis sur le chemin, dans la trajectoire, il n'y a aucun doute, s'il y a de la saisie, elle n'est que momentanée, car vécue immédiatement comme un frein. Ma réponse à la vie est un immense "que ta volonté soit faite" et l'affirmation du disciple n'est plus une espérance mais un vécu 

     

     

     


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  • Lorsque l'éveil - Tony ParsonsNous semblons ne pas voir, tandis que nous nous hâtons vers la prochaine apogée spirituelle escomptée, que le trésor que nous cherchons est à découvrir non là où nous allons, mais dans la simple nature des pas que nous faisons. Dans notre ruée vers une meilleure situation dans le temps, nous foulons la fleur de l'être qui s'offre en chaque instant.
    Il me semble que notre attachement aux buts est né du besoin de nous prouver quelque chose à nous-mêmes. Mais la vie est simplement la vie et elle n'essaie pas de prouver quoi que ce soit. Ce printemps-ci ne tentera pas d'être mieux que le printemps dernier, ni le frêne de devenir un chêne.
    En abandonnant notre fascination pour l'extraordinaire et le spectaculaire, nous nous autorisons à reconnaître la merveille simple qui repose dans l'ordinaire. Car la vie est à elle-même son propre but et n'a pas besoin de raison d'être. C'est là sa beauté.
    Quand il n'y a pas de moi illusoire, séparé, le fond omniprésent de l'amour inconditionnel est pleinement perçu. C'est ce qui est toujours ouvert et à notre disposition. Il n'y a rien qui existe en dehors du fond de cette unité naturelle. Le "secret" c'est qu'il n'y a pas de séparation, mais cela demeure un secret aussi longtemps que nous croyons être quelqu'un.
    Que vous soyez unique ici et maintenant, c'est le secret. Cet instant-ci ne s'est jamais produit auparavant, le voyez-vous ? Il est unique, surgissant et retournant ensuite dans l'infini, pour ne jamais être revu. C'est ce que vous êtes. Vous êtes l'expression infinie qui se déploie et se rétracte sans cesse. Vous ne pouvez arrêter ce qui est ; c'est une danse incessante et éternelle - aussi lâchez prise et permettez à cela d'être. Il ne peut y avoir de processus pour devenir ce qui déjà est, et ainsi il n'y a bien sûr, nulle part où aller et rien à faire. Aucune condition n'a besoin d'être remplie. L'infini n'est pas quelque part attendant que nous nous en rendions dignes.
    Quand le moi n'est plus, il y a simplement un abandon en l'aimé. Le jeu se poursuit et il y a une réponse à ce jeu. Et le jeu et la réponse sont l'expression du divin. Tout et chaque chose est vu, entendu, senti, comme étant le bien-aimé.
    Si vous êtes complètement submergé par la peur ou la souffrance et avez le sentiment de ne rien pouvoir faire, alors c'est "ce qui est" et il n'y a rien à faire que d'être submergé. C'est aussi une expression de l'infini. Mais il faut dire qu'à l'aube d'une nouvelle lumière, d'une perception différente, il peut très souvent y avoir exacerbation de nos peurs les plus profondes.
    Vous vous agrippez à votre existence apparente. Toute votre vie vous avez été conditionné à survivre, à proroger l'espèce, à prolonger une apparente lignée. Voyez le grand message des médias qui vous enjoint de travailler à réussir votre vie... Hypnotisé par la croyance que vous êtes un individu séparé, vous imaginez de ce fait devoir négocier avec l'existence. Ce qui est tout à fait effrayant.
    Ce que vous êtes est au-delà de ce que vous avez jamais cru. Vous êtes simplement en train d'être vécu par l'infini pour découvrir que vous êtes l'infini.... Vous êtes la vie et c'est tout ce que vous êtes. Laissez tomber les pourquoi et soyez simplement, totalement immergés dans le miracle merveilleux de la vie juste telle qu'elle est, ici même, en l'instant même...
    Quand l'éveil se produit, il est vu que tout est unité. Tout et chaque chose émane du silence et de l'amour inconditionnel. Il y a donc une transformation de la perception. D'un coup, il n'y a plus de personne séparée ici, rien qu'unité. Dès que cela est vu, le fond de l'être, l'amour inconditionnel, est reconnu en tout ce qui est. C'est comme si, instantanément, tout recelait une présence d'amour, de bienveillance universelle.
    Il y a aussi, bien sûr, la vision constante que tout est l'aimé. Ainsi il n'y a jamais le sentiment d'être perdu. Il n'y a plus de questions, nulle part où se rendre, rien de plus à devenir. C'est chez soi.
    La vie est le seul gourou. Tout ce qui est arrivé jusqu'ici est votre enseignement et est absolument approprié à votre éveil. Vous n'avez besoin de rien sauf de ce que vous avez. N'est-ce-pas merveilleux ? Donc ne vous tracassez pas à propos de ce dont vous avez besoin ou pas. Tout est fourni. Lâchez prise et reposez-vous en ce qui est et vous ferez certainement la rencontre de l'aimé et redécouvrirez votre nature originelle.
    Tout mène à l'éveil. Même ce que votre esprit peut considérer comme nuisible vous rappelle l'existence d'une autre possibilité. Abandonnez simplement votre attachement et votre fascination envers l'histoire personnelle et laissez la vie voir lieu. 
    Laissez à ce que vous êtes le loisir d'émerger. Chaque fois que vous laissez tomber la pensée et êtes avec ce qui est, vous arrosez le sol, et la graine continue à croître. Chaque fois que vous prenez conscience de la nature illusoire de votre conditionnement, il se crée un espace où peut fleurir la compréhension. 
    L'éveil à notre nature véritable nous place face à la merveille de l'immédiat qui est la seule vraie sécurité. Il est possible alors que vos yeux s'ouvrent et qu'un vaste sentiment de gratitude vous emplisse.
    Dans l'éveil on ne voit rien de différent, mais ce qui est vu est désencombré. C'est simplement "ce qui est". Cependant dans ce qui est vu il y a aussi l'essence de l'amour inconditionnel, le fondement de l'être. C'est vu en toute choses que ce soit un coucher de soleil ou une poubelle pleine d'ordures. Chaque chose existe dans la lumière et émane du silence de la source. Il n'y a absolument rien que ne génère ce fond de l'être. Tout est sacré, et nous marchons, parlons et passons notre temps dans ce qui n'est rien moins que le paradis. 
    Ici, ici même est le siège de tout ce que vous désirerez jamais. C'est simple, ordinaire et magnifique. Voyez-vous, vous êtes déjà chez vous.
    Ce qui est (;">Éd. Accarias). 
     

    APERÇU BIOGRAPHIQUE

    Tony Parsons est anglais. Il est né à Londres en 1933 et a fait à vingt ans une expérience d'éveil qu'il a alors partagé avec quelques amis. Ce n'est pourtant qu'en 1996 qu'il a commencé à communiquer plus largement son expérience au travers d'écrits qui ont suscité de nombreux échos dans l'Europe entière. Son langage est simple et parfaitement adapté à des esprits occidentaux. Il fait partie, selon nous, d'une génération de mystiques contemporains qui vivent et rendent accessible les intuitions les plus profondes des mystiques orientales. 
    Tony Parsons organise actuellement des causeries et des ateliers en Angleterre. Voir son site : ;">www.theopensecret.com

    ŒUVRES

    A notre connaissance, le seul ouvrage de lui actuellement traduit en français est Ce qui est (titre original : As it is) publié aux éditions. Accarias/L'Originel en 2002 
     


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