• Nouveau Nouveau Nouveau Monde Chapître 2 par LodelaFontaine

    II

     

    L’ambiance au bureau ce matin était joyeuse et tout se présentait pour le mieux, l’audimat était affiché sur un papier rose, signe qu’il avait été bon. Autour d’un café, Emeline se lança :

    - Il faut que je vous raconte une histoire ……Son humeur était joyeuse, elle se surprenait de pouvoir jouer sa partition avec un tel détachement, au-delà des faits, elle évoquait ses sentiments, ses doutes, ses peurs, ses craintes. La seule chose qu’elle omit fut l’empreinte du regard, ça elle ne pouvait en parler, comme si c’était un autre monde, l’empreinte d’un rêve, et paradoxalement le retour à quelque chose d’essentiel, d’originel.

    L’impact était net, elle avait pu capter son auditoire. Nul n’était retourné à ses occupations et d’autres avaient rejoint le groupe. On vérifia le mèl, on visionna la cassette retraçant la fin du tirage, on réfléchissait …

    Claude dit : - il faut que tu le rappelles, invente quelque chose, demande lui de le rencontrer, qu’il te donne une autre preuve, on ne peut pas se lancer dans cette aventure sans avoir une confirmation, si cet homme à ce pouvoir, il doit en avoir bien d’autres, il doit être connu. Les interrogations se multipliaient, et il fallait que quelque chose s’organise. Emeline rassembla son énergie et dit : - Donnons-nous à chacun une tâche et l’on en reparle dans deux jours. L’inventaire du travail à accomplir était fastidieux, visite des sites web ésotérique, récupérer s’il existait l’enregistrement audio ou vidéo de la conférence, recherche dans le milieu des voyants et des médiums, consultation d’informaticiens et de spécialistes des messageries électroniques, vérification de l’adresse de l’inconnu à partir du numéro d’appel, visite du quartier, enquête de voisinage, découverte de son identité … Un vrai travail de détective. Le rendez-vous fut pris pour le mercredi soir chez Emeline. Chacun repris tant bien que mal son travail. Emeline ne passa pas vingt minutes sans que l’on vienne lui demander une précision, lui proposer une hypothèse, lui faire quelques commentaires. Le court repas de midi fut l’objet de débats passionnés sur les éventuelles implications sociales, politiques et mondiales d’une telle découverte. Le présent n’existerait pas, nous vivrions dans une temporalité relative, des mondes parallèles vivant dans un autre tempo pourraient agir sur notre réalité jusqu’ici perçue comme objective.

    Emeline rentra un peu plus tard, son travail avait subi aussi cette nouvelle temporalité et les exigences de l’entreprise de production risquaient de la mettre en difficulté.

    Après avoir effacée la sueur de la journée en laissant longuement l’eau coulée sur son corps, elle appela Sylvie pour lui raconter la pleine réussite de leur mise en scène et l’inviter à la folle soirée de mercredi où une partie et peut-être la totalité du mystère pouvait se dévoiler.

    Sylvie l’écouta attentivement, heureuse de la réussite de leur travail et étonnée du pouvoir de conviction dont avait fait preuve Emeline. Bien sûr elle serait là mercredi, mais quelque chose la tracassait. Elle ne lui en fit pas part car elle aurait dû révéler un pan de sa vie qu’elle ne partageait pas avec son amie.

    Issa, François et Claudine arrivèrent les premiers, chargés de pizzas et de bières, Sami et Grégoire avaient dû attendre Claude et Igor une petite heure, le groupe des filles, Rachel, Bénédicte et Anissa les suivirent de peu, Sylvie arriva peu-après. À 21 heures, tout le monde était là. Claude et Igor lancèrent les infos. Cet homme est un peintre, il habite au 21 faubourg St Antoine, dans un appartement au 3ième étage, apparemment il vit seul. Il signe ses toiles du nom de Vladimir, mais sur sa boîte aux lettres est inscrit le nom de Philippe Brighton. Il expose actuellement dans une galerie de la rue de Dyzan, on n’a pas eu le temps de voir ses toiles. Il n’a pas de relation avec le proche voisinage et il habite à cette adresse depuis un peu plus d’un an. Pour ce qui est de la messagerie électronique Igor affirma qu’il fallait prendre le contrôle du système informatique de la boîte, cela était possible, mais plus difficilement de l’extérieur. Personne n’avait signalé une tentative de forçage du système. Les recherches dans les milieux ésotériques n’avaient rien donné, cependant Claudine avait consultée une voyante, et le récit qu’elle en fit plongea le groupe dans une inquiétante étrangeté. La voyante n’exerçait pas sur la place publique et ne faisait pas commerce de ses dons. Claudine l’avait sollicité quelques fois par le passé et les informations prophétisées avaient toujours été plus que troublantes.

    - Dès que je suis entré dans son salon de consultation, Miska, c’est mise à pleurer, sans sanglot, juste des larmes qui inondaient ses yeux très clairs. Je m’étais assise en face d’elle, nous nous regardions, ni l’une, ni l’autre ne pouvions parler. Plus de 5 minutes s’écoulèrent, une éternité. Puis elle ferma les yeux me sourit et dit : - je ne peux vous raconter grand chose, mais il est sûr que vous ne craigniez rien, la peur n’a pas de place dans l’aventure qui vous est offerte de vivre.

    Claudine précisa qu’elle n’avait pas dit un mot, pas posée une question et devant l’intensité du moment, elle ne put que dire merci, se lever et partir.

    Cette expérience laissa le groupe sans voix, puis Issa déclama :

    - Ma petite Claudine, tu vas tomber amoureuse de moi !!! et il n’y a pas de place pour la peur … .Les exclamations joyeuses détendirent l’atmosphère, car entre la peau noire, le corps musclé, les larges épaules, le langage direct, la sensualité débordante du grand Issa et la frêle silhouette, le teint pâle, l’humeur bovarienne de Claudine il y avait plus qu’un continent !

    Il fut décidé que la seule stratégie possible était de ne pas en avoir et d’être le plus proche de la vérité du groupe. Emeline composa le numéro et attendit, l’amplificateur était ouvert et tout le monde était en alerte.

    Allait-il décrocher ?

    - Allô,

    -Bonjour, je m’appelle Emeline, je travaille pour une émission de télévision et je vous ai téléphoné, il y a quelques jours concernant un mail que vous nous avez envoyé.

    - Oui

    - Je suis avec un groupe d’amis, collègues de travail et nous sommes très intéressés par votre pouvoir, mais nous ne savons comment nous y prendre, pour ne paraître ridicule aux yeux de nos responsables. Nous souhaiterions établir avec vous les conditions de votre passage à l’émission…Si nous pouvons l’obtenir.

    - Oui, que désirez-vous ?

    - Vous connaître, apprécier s’il n’y a pas de supercherie, et comprendre les implications de cette possibilité d’anticiper des événements aussi aléatoire que le loto national.

    - Quand souhaitez-vous me rencontrer ?

    - Nous nous rendrons disponible ;

     

    - Donnez-moi votre adresse, j’arrive.

    - À tout de suite

    Emeline l’avait jouée grandiose, une fois le téléphone déconnecté, les applaudissements fusaient. L’excitation s’emparait du groupe, nous allions enfin le voir, enfin savoir. La consommation de bière s’accéléra et même Emeline ne trouva pas ce breuvage hostile.

     

    L’interphone se manifesta, le silence s’imposa de lui-même. Sylvie se risqua à murmurer.

    • On n’attends quand même pas le Messie.

    La locataire des lieux ouvrit la porte, l’homme entra.

    - Bonjour, je m’appelle Philippe Brighton, je suis peintre et si vous m’accordez votre confiance, je dois vous donner un peu de mon histoire. L’entrée en matière fut directe.

    L’homme était détendu, il avait sûrement dépassé la quarantaine et ses cheveux étaient rares. Claudine était tendue comme un arc de cristal, Issa laissait voir la totalité de sa dentition dans un large sourire, Sylvie avait peur, Emeline fondait dans le personnage, il n’y avait le moindre bruit.

    Il poursuivit : - J’ai deux histoires, ce qui rend parfois les choses un peu complexe, la première est celle d’un être humain comme chacun qui vit sa vie à tenter d’Etre. Entre espoirs et désillusions, entre désir de posséder et conscience du dérisoire, entre bonheur simple d’un repas partagé entre amis ou d’une promenade en montagne et sensation d’incomplétude de ma personne. J’ai toujours été en recherche par cycle plus ou moins long. J’ai expérimenté ce que l’on appelle aujourd’hui le développement personnel, différentes formes de méditations. Je n’ai jamais adhéré à une religion, mais j’ai toujours eu le sentiment qu’il y avait autre chose. J’ai poursuivi une psychanalyse pendant onze années, ce qui a stabilisé mes souffrances et qui m’a fait mieux accepter ma condition d’être humain. J’ai rendu à César ce qui était à César et alors que ma vie devait en toute logique me conduire jusqu’à la vieillesse, je me suis réveillé un matin en étant autre. Quelque chose en moi avait disparu, j’ai compris quelques mois plus tard que c’était la peur. Pendant longtemps, j’ai cru que je vivais une forme de régression, que je revenais au sentiment de toute puissance de l’enfance, et à la volonté d’un pouvoir mégalomaniaque. J’ai repris mes pinceaux que j’avais abandonnés depuis de longues années. Les toiles que je réalisais me sont apparues comme extraordinaires. Très vite j’ai trouvé un agent qui m’a permis de vivre de ma peinture. J’ai toujours été un grand rêveur, et mes nuits sont pour moi une deuxième vie…

     

    Il y avait quelque chose dans son récit de surprenant, il paraissait complètement authentique, le groupe était attentif et s’était détendu, comme si l’histoire des boules du loto était subitement loin et dépassée. Claudine se sentait respirer, Sylvie était rassurée, Rachel se risqua même à reprendre de la pizza aux anchois. Il poursuivit :

    Et puis voilà …Sa tête se pencha sur sa propre épaule, il ferma les yeux, respira, entrouvrit ses paupières, des larmes coulaient le long de ses joues, la lumière du salon paru plus jaune et plus chaude, le champ de vision de chacun des membres du groupe se rétrécit. Il ouvrit la paume de sa main droite, une boule de lumière blanche flottait à sa surface. Il referma la main, ouvrit grandement les yeux, sourit l’air un peu coquin comme un jeune enfant qui aurait joué un drôle de tour à ses parents.

    Il reprit : - je ne prémédite pas ce qu’il se passe, je ne savais pas ce qu’il allait se produire avant que j’ouvre la main, et d’ailleurs s’est-il passé quelque chose ? S’adressant à Emeline : - Je ne savais pas avant votre second appel les numéros du tirage du Loto. Ces choses me sont données, sans explication préalable.

    Le groupe sembla d’un coup épuisé, Issa avait la sensation d’avoir couru un marathon, Anissa luttait contre le sommeil, Rachel voulait rentrer chez elle et Emeline était encore imprégnée de cette douce lumière blanche qui lui rappelait ses rêves d’enfants, et la douceur de sa mère depuis longtemps disparue. Quelque chose d’indicible était encore présent, en chacun il s’était produit un « break », comme lorsque la coquille de l’œuf se brise, un changement d’état, l’avenir était tout d’un coup imprévisible, car chaque humain présent ne possédait que les mots du passé pour exprimer le présent et ceux-ci en quelques minutes n’avaient plus cours. Devant ce vide collectif, Philippe se leva et dit : - Je vous emmène dans une drôle d’histoire, vous pouvez encore m’oublier et je ne me manifesterais pas, mais si vous voulez que nous poursuivions l’aventure, vous savez comment me joindre, j’ai plus besoin de vous que vous de moi, depuis que ces manifestations se produisent, j’ai le sentiment que quelque chose doit s’accomplir, je ne sais pas quoi, mais je crois que nous le saurons bientôt.

    Il n’était plus là, Claude marmonna : - Que va-t’t-on faire de cela ? S’adressant à Igor et Sami : qu’en pensez-vous les mecs ? L’heure n’est plus à la déconne, qu’en pensez-vous ?

    Grégoire, ne pensait à rien, Igor avait une chanson de son enfance en tête, et il se la répétait inlassablement comme si c’était une bouée vitale pour sa survie. L’événement ne permettait en cet instant l’expression, le groupe décida sans que rien de formel ne soit dit qu’il valait mieux aller se coucher, et que demain ils y verraient plus clair.

    Sylvie dormit chez Emeline, dans le même lit, être seule aurait été pour elle insupportable, le sommeil fut profond sans le moindre rêve.

    Philippe assis sur son lit regarda sa main. Tu m’as encore joué un tour, pensa-t-il en souriant, il pressentait le jour où tout son être serait dominé par cette énergie, le redoutait-il ? Sûrement, car quitter cette vieille peau d’hominidé pour je ne sais quoi, n’était pas sans souffrance, c’était un dépouillement, une déchirure, un abandon du connu, une certaine mort. Parfois la peur de la folie le frôlait, il repensait à Kafka et ses métamorphoses, paradoxalement, ce qui lui arrivait, il l’avait toujours profondément désiré, ce saut vers l’inconnu, il allait le franchir, il n’en doutait pas, et tout cela à l’insu de son plein gré. Que resterait’ il de lui-même après ce pas ? N’allait-il pas réellement mourir car ce qu’il devenait paraissait tellement incompatible avec le monde qui l’entourait ? Allait-il en quelque sorte être crucifié ? La police serait peut-être là demain pour lui demander des comptes. L’ancien monde pouvait aisément trouver mille motifs de le condamner, de l’enfermer, de le faire passer pour fou. Allongé nu sur son lit ses pensées s’éteignirent comme le feu décroit après avoir consumé l’essentiel des bûches dans la cheminée. Une douce quiétude l’enveloppait, Philippe était parti pour le pays des songes et Dieu sait que cette contrée était vaste, riche et présente dans sa vie.

     

    Le café au bureau avait un drôle de goût ce matin pour certain, les regards avaient du mal à se croiser, Emeline fit passer un mot aux membres de l’aventure de la veille pour qu’il se retrouve à nouveau chez elle ce soir. Elle était gaie ce matin, elle était légère, son désir très conscient était de retrouver cette lumière, et de l’absorber, s’en hydrater comme une eau de jouvence. Aujourd’hui, Emeline aimait le monde et cela se voyait, pour Rachel, l’expérience n’avait pu percer un certain mur en elle, mais derrière le mur, quelque chose avait senti la vibration et désirait se manifester,. Anissa n’avait pu fermer l’œil de la nuit, sa peau était cadavérique et les couleurs dont elle avait fait usage en guise de maquillage, la rendait étrangère au regard des autres. Pour Issa, Philippe était un magicien, et les contes de son enfance en étaient peuplés. Il n’était guère étonné et bien désireux de poursuivre l’aventure. Claude et Igor avaient cherché une bonne partie de la nuit où il y avait pu avoir erreur, comment auraient-ils pu être groupalement bernés ? Sylvie était rentrée au petit jour, en laissant un mot à Emeline – Soit prudente, chaque pièce à deux faces ne l’oublie pas. Grégoire doutait de la réalité de ce qu’il avait vu, et en avait convaincu Sami, quant à Claudine une certaine vibration ne l’avait pas quitté, elle n’en n’avait parlé à personne et souhaitait la conserver en l’état le plus longtemps possible. A huit heures, tout le monde était là, sauf Sylvie qui n’avait pas donné de réponse au message laissé par Emeline sur sa boîte vocale. Alors que les échanges débutaient, l’on frappa à la porte, Emeline fut étonné que l’interphone n’est pas jouer son rôle de prévention de la possible arrivée inopportune de descendant des pithécanthropes. Claude qui avait compris dans la plissure du front d’Emeline la situation la suivait du regard alors qu’elle se dirigeait vers la porte.

    • Je souhaitais vous retrouver dit Philippe en guise d’introduction.

    • Je ne suis pas seule rétorqua surprise, la jeune femme

    • Je sais, je voulais tous vous retrouver, puis-je entrer ?

    Emeline ne répondit pas mais ouvrit largement la porte.

    Le groupe en un instant était de nouveau déstabilisé, Rachel en était fatigué d’avance, Grégoire ne croyait pas un instant qu’il allait résister à un nouvel assaut contre sa raison. Claudine était heureuse.

    L’homme s’assit dans le salon à la place d’Issa qui spontanément c’était lever pour l’accueillir. Alors Magicien, tu nous remontres la boule de lumière, s’exclama-t-il en riant. Philippe sourit et son regard remercia le grand black de son chaleureux accueil.

    A sa demande chacun exprima ses sentiments et sensations ainsi que ses questions sur la situation de la veille. Leur expression était sans retenue ce qui aurait pu étonner un regard extérieur. En eux, ne se sentaient-ils pas déjà condamné ? Condamné à quelque chose d’inéluctable qui par de nombreux aspects pouvaient être effrayant. 

    • La première fois, il n’est pas facile de s’accommoder de cette énergie vivante, je crois qu’elle est consciente et qu’elle donne conscience, si je suis venu ici ce soir c’est pour vous proposer une deuxième rencontre, la souhaitez-vous ? Je vous laisse réfléchir, je vais dans la cuisine voir s’il reste un peu de pizza dit-il en plaisantant.

    Rachel s’exprima en premier : « Et voilà, ça recommence, finissons-en, qu’il nous disent ce qu’il attend réellement de nous, il veut nous la faire bouffer sa boule de lumière. »

    Le ton était sarcastique et dénué de toutes nuances, Issa en avait laissé sa bouche ouverte. Claudine ressentait que cette proposition mettait en alerte leur système de défense, la raison luttait pour maintenir sa place.

    Sami n’envisageait nullement ce qu’ils pouvaient craindre. Après dix bonnes minutes de débat, il fut décidé de mettre le choix au vote, ceux qui étaient contre pouvait partir ou aller dans une autre pièce. 6 pour et 2 abstentions …

     

    - On observe, on se laisse pas avoir murmura Claude juste avant l’arrivée de Philippe.

    - Le 34 puis le 11 pour le 1ertirage, le 6 et le 41 pour le second, je viens de vous donner les deux premiers numéros des deux prochains tirages du Loto National, il ne vous reste que les 4 autres à trouver pour gagner le gros lot.

    L’homme les avait salué et était parti, Claude plongea sur le tableur du micro d’Emeline, le calcul fut rapide. Il nous reste 178365 combinaisons à écrire d’ici demain 19heures, pour être sûr d’avoir les 6 numéros. Nul n’accrochère à cette approche, même Claude la trouvait finalement bien dérisoire. Si cet homme pouvait effectivement deviner ou connaître le futur, l’enrichissement personnel serait bien la dernière chose à faire pour approcher dans son essence cette nouvelle dimension.

    - Je crois que je vais vous inviter tous les jours dit Emeline, rendez-vous demain à vingt heures cinquante pour le tirage ?

    Claudine était déçu, terriblement déçu, la petite vibration avait disparu, on lui avait pris quelque chose qu’elle souhaitait protéger comme son enfant, ses dents étaient serrées, elle ne dit pas un mot et parti seule la première, des larmes de rage étaient proche, il tombait une pluie fine, froide et pénétrante, elle marchait d’un pas court et pressé, une profonde amertume remontait, un sentiment d’abandon tentait de l’envahir, elle avait horreur de ces moments, elle s’en foutait des boules du loto.

    Voulez-vous venir avec moi ?

    Noyées dans ses sentiments, elle n’avait pas prêté attention à la silhouette qu’elle venait de croiser. Elle ne dit mot, le prit par le bras et le suivi …

    Ils montèrent dans sa haute voiture.