• Il nous faut faire connaissance avec nous-mêmes, avec notre corps, avec notre psychisme, avec la démarche de notre pensée. Habituellement nous dressons un « opposé » au conditionnement qui nous choque. Coléreux, nous nous efforçons de devenir paisible, nous engageant ainsi dans un autre conditionnement. Ou bien encore nous avons recours à diverses évasions. Avec de tels procédés, nous sommes contraints de parcourir éternellement le même cercle vicieux. Il ne nous reste donc plus qu’une attitude de pure observation qui nous permettra de connaître notre terrain, de saisir sur le vif les activités de notre corps, de notre psychisme, les démarches de notre pensée, nos motivations. Dans une première phase, l’observateur éprouve quelques difficultés à être impersonnel, sans choix, il dynamise l’objet, il s’en rend complice. Puis vient un moment où s’installe entre l’observateur et l’objet une zone neutre, et les deux pôles perdent leur charge. L’observateur est silence et immobilité, l’objet conditionné n’est plus alimenté.

    Jean Klein Être - Approche de la non-dualité

    Jean Klein (19 octobre 1912, Berlin-22 février 1998, Santa Barbara) était un maître spirituel français, originaire d'Europe centrale, s'inscrivant dans la tradition de l'Advaita Vedanta. Musicologue et médecin de formation, il est l'auteur de plusieurs ouvrages en français et en anglais. Il était également professeur de yoga. 

     


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  •  Le mot de sâmkhya apparaît pour la première fois dans la Shvetasvatara-Upanishad au sens "ce qui repose repose sur le nombre", allusion au goût de cette doctrine pour les énumérations et d'une hiérarchie classifiée. Sâmkhya signifie donc "théorie, réflexion" par opposition à yoga "pratique".Le système a été codifié pour la première fois au 4ème s. après JC par Ishvarakrishna dans son ouvrage Sâmkhyakârikâ (versets mnémoniques sur le sâmkhya, traduit en français sous le titre "Les Strophes du Sâmkhya", éd. les Belles Lettres, 1982).Dualisme : Le système sâmkhya postule l'existence de deux entités éternelles: le Purusha et la Prakriti.La prakriti embrasse tout ce qui n'est pas le purusha: c-à-d le monde physique et le monde psychique. Elle est fondamentalement indifférenciée, non développé. Dans ce sens, le terme s'oppose à vikriti. Le sâmkhya est une doctrine évolutionniste. Son but est de montrer comment on est passé de l'indifférencié au différencié, de l'incohérent au cohérent, du chaos au cosmos, du fin au grossier, du subtil au matériel. L'évolution, pour l'Inde, n'est pas un passage du Tout à une partie, mais le passage de quelque chose de relativement moins différencié à quelque chose de plus différencié, c-à-d plus grossier.La prakriti et les gunas. La prakriti est composé d'une infinité d'entités subtiles appelées guna. Les gunas sont à la fois des entités inhérentes à la prakriti et des qualités de cette prakriti. Les gunas sont infinis en nombre, mais peuvent être regroupés en trois catégories:
    1.    sattva
    2.    rajas
    3.    tamas.
    Comme toutes les notions su sâmkhya, les gunas sont à comprendre à deux niveaux: physique, objectif ou macrocosmique, et psychologique, subjectif, microcosmique. Le plus noble d'entre eux est le sattva: objectivement, c'est la légèreté, subjectivement (psychologiquement), c'est la joie et la paix. Le rajas : c'est l'énergie, ce qui met en mouvement dans la nature. Subjectivement, au niveau microcosmique, c'est l'énergie en nous, sous son double aspect : activités et souffrances. Le tamas : c'est la lourdeur, l'obstacle, ce qui maintient en inertie le monde physique ; psychologiquement, c'est ce qui égare et aveugle l'homme. Toute l'activité humaine est déterminée par les gunas. Les gunas déterminent l'ensemble du champ de l'expérience : notamment les tendances mentales, la nourriture, les activités religieuses, les sacrifices, les activités intellectuelles. Par exemple en Bhagavad-Gîtâ 17, la nourriture (vers 8-10), le sacrifice (v. 11-13), l'ascèse (v. 17-19), les dons (v. 20.-22). Mais cependant,, il n' y a jamais pas qu'un seul guna qui est en jeu. Il ne peut y avoir que prédominance de l'un sur l'autre. Dans ce cas, seul le guna prédominant est apparent, et les autres latents. Ils existent néanmoins et peuvent à tout moment reprendre le dessus. Si à un moment donné vous faites un don sattvique, cela veut dire simplement qu'à ce moment là le sattva a dominé en vous. Cela ne veut pas dire que tous vos dons seront automatiquement sattviques. Mais il y a moyen d'obtenir de plus en plus régulièrement une prédominance du sattva sur les autres, notamment par les exercices préconisés par le sâmkya, qui sont en fait déjà du yoga. Par ex., dans un corps en repos, c'est le tamas (force d'inertie, poids, masse) qui est prédominant; mais le rajas est néanmoins présent à l'état de potentialité qui peut devenir prédominant d'un moment à l'autre. Le sattva -qui dans ce cas est la conscience de soi de la personne- est aussi latent et apparaîtra dans la méditation par ex., ou dans le but de l'action. Dans un corps en mouvement, c'est le rajas qui est prédominant, et la force d'inertie provisoirement dominée.Il y a un état du monde où les gunas se neutralisent réciproquement. A ce moment-là le monde est inévolué, c-à-d à l'état neutre. Le monde est en état de résorption.


    Le Purusha
    Alors que la praktiti est destinée à évoluer, le purusha est pure immuabilité, pure spiritualité, inqualifié et inqualifiable. Il n'agit, nul ne pense, n'a ni vouloir, ni perception, ce n'est donc pas Dieu. Il est identique au Brahman des systèmes monistes. S'il est unique en son essence, il est innombrable en ses manifestations: il y a autant de purushas (= âmes) que de corps, tous semblables. Cependant la plupart du temps, l'accent est mis sur l'unité et on parle donc de purusha au singulier. Cependant tout en étant inactif par nature, c'est le purusha qui met en branle l'évolution de la prakriti. Cette influence n'est cependant pas à considérer comme un impact mécanique, mais comme une influence purement transcendantale. La proximité du purusha par rapport à la prakriti agit sur celle-ci comme un aimant et provoque son évolution. Pourquoi l'évolution ? L'évolution a lieu en vue du purusha, plus exactement afin d'offrir aux purushas un lieu d'incarnation, d'expérimentation de plaisirs et de douleurs, un lieu où vivre leur karman, de façon à les mener à la liberté absolue. La délivrance a lieu quand le sujet se sera rendu compte du caractère illusoire du lien qui lie les purushas à la matière. Dans ce cas le lien sera coupé et la délivrance effective. Tout se passe comme si les purushas avaient besoin de passer par ce lien illusoire pour leur libération définitive.Le contenu de la délivrance, Il est défini négativement: ce n'est ni la félicité, ni un avantage réel (car la délivrance n'est pas un bien), ou encore moins l'accès à un monde plus haut. C'est un état indescriptible marqué par la fin de la souffrance, c-à-d par l'isolement total de l'âme du monde psychosomatique.L'objet du sâmkhya est de montrer à l'homme qui ne veut plus souffrir la voie à suivre, c'est de faire en sorte que l'homme puisse opérer la distinction entre le purusha et la prakriti. Cette connaissance s'acquiert par un lent travail dans lequel le sâmkhya recommande les exercices ascétiques et spirituels.L'évolution (parinâma)Une fois que la Prakriti (sous l'influence transcendantale du Purusha) a mis en branle le processus évolutif du monde, l'évolution se fait du plus fin au plus grossier, de l'inévolué à l'évolué, du suprasensible au physique; du psychique au physique. Le psychique est donc antérieur au physique. Autrement dit, le monde matériel devant nous est le résultat d'une évolution du psychique vers le physique, le premier stade de l'évolution est ainsi la conscience profonde, le dernier la matière dont notre monde est fait: l'eau, la terre, l'air. La prakriti se développe selon un ordre fixe (sarga). L'ordre de l'évolution 

         
           1)   La plus haute forme de l'évolution de la prakriti, c'est la budhi. Elle est encore voisine du Purusha, dont elle reçoit la lumière. C'est en nous la plus haute instance de décision et de jugement, la conscience profonde. Le sattva est bien sûr ici prépondérant.   

          2)    L'ahamkara ("égofaction", "Ich-macher", Ego)) Emane de la budhi. C'est lui qui donne naissance aux idées du moi et du mien, qui font que chaque être se sent un "je". Il provoque aussi l'illusion que nous sommes liés aux choses du monde qui, en fait, ne sont pas nôtres. Quand dans l'ahamkara, le sattva est prépondérant, il donne naissance au manas; quand c'est le tamas qui devient prépondérant sur le sattva qui dominait dans la budhi, on aboutit à un état appelé bhûtâdi. 
      
        3)  Le manas est l'instance mentale directement en contact avec les sens. Du manas relève le désir, les réflexions, le doute, la décision…Il centralise les informations fournies par les sens. C'est le stade le plus primaire de la conscience. Les sens (indriya-s) sont classés ci-après par ordre d'exposition et non d'évolution:   les 5 sens d'aperception (budhîndriya): vue, ouïe, odorat, goût, toucher , les 5 sens d'action (karmendriya) qui s'expriment par les fonctions de parler, de saisir, de marcher, d'évacuer et par les relations sexuelles, et qui ont pour siège la voix, les mains, les pieds, l'anus et les organes génitaux.
    Ces sens sont suprasensibles et distincts des organes visibles dans lesquels ils résident. Attention: en sanskrit le terme "les sens" (indriya-s) ne suggère pas des récepteurs passifs, mais des forces, des énergies qui vont chercher les objets extérieurs, pour les ramener au manas qui les centralise et les analyse...   Du bhûtâdi avec l'aide du rajas les 5 tanmatra-s sont libérés, qui sont, eux-même la cause des 5 éléments grossiers. Avec les tanmatras on entre dans la sphère proprement physique, bien qu'il s'agisse du physique subtil. Ils représentent la matière subtile, vibratoire, radiante et énergétique. Ce sont des potentialités énergétiques. Mais ils possèdent quelque chose de plus que la masse et l'énergie: une énérgie de pénétration, de pression, d'irradiation (chaleur…).

      En relation avec ces caractéristiques physiques, ils possèdent aussi des potentialités énergétiques représentées par le son, le toucher, la couleur, le goût et l'odorat. Mais étant des matières subtiles, ils sont dépourvus de formes particulières que ces potentialités assument dans des particules de matière grossière tels que les atomes et leurs agrégats.


    Du Bhûtâdi émanent:


    1.    la potentialité énergétique (générée en premier)
    2.    la potentialité tactile
    3.    la potentialité visuelle
    4.    la potentialité gustative
    5.    la potentialité de l'odorat


    De ces 5 tanmatras, éléments subtils, dérivent les grossiers (la liste est progressive, plus on avance dans la liste, plus les éléments sont "grossiers")
    1.    l'éther (dérivé de la potentialité sonore), parce qu'il transporte les sons
    2.    le vent (dérivé des potentialités sonore et tactile, car le vent touche !)
    3.    le feu (dérivés des potentialités sonore, tactile et visuelle, car le feu se voit !)
    4.    l'eau dérivée des potentialités sonore,tactile, visuelle et gustative, car elle se goûte !)
    5.    la terre dérivée des 4 potentialités pré-citées + l'odorat: car la terre se sent !) .
    De ces éléments grossiers naît le monde visible, qui se repliera à la fin de chaque période, avant de se redéployer à nouveau.
    L'ensemble budhi-ahamkara-manas constitue l'organe interne (antahkarana), qui lié à l'âtman va migrer de vie en vie.
    L'antahkarana ajouté aux indriya-s (sens) et aux tanmatra-s forme le corps subtil.
    Athéisme du sâmkhya
    Le sâmkhya est athée (nirîçvara). Il n' y a pas de Créateur. L'évolution du monde est un effet spontané de la prakriti.
    L'athéisme du sâmkhya n'a bien entendu jamais supprimé les croyances populaires, les dieux du culte étant considérés comme des délivrés vivants.

    copyright Ralph Stehly. Reproduction autorisée uniquement à des fins non commerciales


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  • Unité et DualiéLes diverses énergies qui agissent sur l'être humain produisant son développement constituent son champ d'expérience. Ces deux mots, développement et expérience, devraient toujours être liés, car l'un réagit sur l'autre et inversement.

    Le fait d'être soumis à l'expérience dans le monde de la forme détermine parallèlement le développement de la conscience.

    Ce développement, qui produit des changements constants dans la réalisation et, par conséquent une réorientation constante vers un nouvel état de conscience, conduit nécessairement à de nouvelles expériences, à l'expérience de nouveaux phénomènes, de nouveaux états d'être et de conditions dimensionnelles jusqu'alors inconnues. D'où la réaction fréquente du disciple au fait que, pour lui, il n'y a pas de paix. La paix était l'objectif de l'aspirant de l'époque de l'Atlantide. La réalisation est l'objectif du disciple actuel. Il ne peut demeurer statique, ni s'arrêter ; constamment, il s'adapte à de nouvelles conditions, apprend à fonctionner en elles puis à les voir disparaître pour être remplacées par de nouvelles conditions. Tout cela continue jusqu'à [4@375] ce que la conscience soit stabilisée dans le Soi, l'Un. L'initié sait alors qu'il est l'Unité, observant la fantasmagorie phénoménale de la vie dans la forme. 

    Il passe du sens de l'unité à celui de la dualité et, de là, à une unité supérieure. D'abord, le Soi s'identifie à l'aspect forme à un point tel que la dualité disparaît dans l'illusion que le Soi est la forme, ce qui constitue apparemment tout ce qui est. Puis vient le stade où le Soi intérieur commence à devenir conscient de Lui-même aussi bien que de la forme ; nous parlons du soi et de ses enveloppes, du soi et du non-soi. Ce stade de dualité est celui de l'aspirant ou du disciple jusqu'au moment de sa préparation pour la troisième initiation. Il commence par savoir qu'il est une entité spirituelle confinée dans la forme. Le changement de la conscience, qui s'identifie d'abord avec la forme et qui, ensuite, se reconnaît entité spirituelle, est lent et graduel, et l'aspirant apprend la leçon de l'endurance (au point d'endurer le non-soi) jusqu'à arriver à un point d'équilibre où ni l'un ni l'autre ne prédomine. Cela produit un état d'apparente négativité et d'inertie qui peut durer une vie ou même deux et il semble que peu de chose soit accompli dans l'une ou l'autre direction. C'est une indication précieuse pour ceux qui travaillent dans le champ spirituel quant à leurs relations avec autrui. Puis le point d'équilibre change et l'âme commence à élargir son influence et, graduellement, l'aspect de la conscience affirme sa domination. Toutefois, la dualité persiste, car l'homme s'identifie parfois à son âme, parfois à la forme. C'est le stade où se trouvent maintenant beaucoup de disciples très sérieux. Peu à peu, l'homme est "absorbé" par l'âme et, ainsi, se met en rapport avec tous les aspects de l'âme dans toutes les formes jusqu'au jour où il se rend compte qu'il n'est rien d'autre que l'âme ; alors, l'état d'unité supérieure l'emporte. 

    Ces points sont importants et demandent toute notre attention, [4@376] car certaines écoles de pensée, comme le Védanta et d'autres écoles de mystiques, mettent l'accent sur l'aspect vie et semblent nier la dualité. D'autres écoles comme celle des théosophes enseignent le fait du soi et du non-soi, ce qui peut être interprété comme dualité. Toutes ont raison et toutes sont utiles les unes aux autres. Il faut se rappeler qu'au cours de la manifestation, nous travaillons d'une unité relative, par la dualité, à une autre unité, de la manière suivante : 

    1. Unité de la forme, où le soi apparemment s'identifie à la forme et est absorbé par la vie de la forme. 

    2. Dualité fluctuant entre le soi et la forme, la conscience se polarisant tantôt dans l'un, tantôt dans l'autre. 

    3. Unité de l'âme où l'âme existe seule et où seulement le fait d'être est enregistré dans la conscience. 

    On voit ainsi que les deux écoles ont raison et que le concept de dualité n'est qu'un pas sur la voie qui conduit à l'union essentielle avec la Vie Une. 

    Alice Bailey Traité sur  la Magie Blanche - Règle X - [4@374]

     

     


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  • Mais pourquoi la libération est-elle si difficile à obtenir ? Pourquoi ce combat ? Qui s'accroche à quoi ? 

    Mais pourquoi la libération est-elle si difficile à obtenir ? Pourquoi ce combat ? Qui s'accroche à quoi ?

    Vous vous agrippez à votre existence apparente. Toute votre vie vous avez été conditionné à survivre, à proroger l'espèce, à prolonger une apparente lignée. Personne ne veut mourir. Voyez le grand message des médias, qui vous enjoint de travailler à réussir votre vie.

    C'est ça le grand jeu : l'infini se manifeste à travers vous en tant que personnage onirique dans un grand drame appelé vie ; hypnotisé dans la croyance que vous êtes un individu séparé, vous imaginez de ce fait devoir négocier avec l'existence. Ce qui entre autres choses est tout à fait effrayant. Dès l'enfance, vous pouvez vous sentir menacé par l'existence. Il s'installe ce sentiment que vous êtes mortel et vulnérable et, à partir de là, vous êtes puissamment motivé pour maintenir le statu quo, pour vouloir que tout cela continue et en faire le meilleur chemin dans ce qui semble être une existence séparée et à en tirer le meilleur parti possible. Quand cela ne semble pas marcher, certaines personnes commencent à poser la question “Qui suis-je ?”, et c'est alors qu'une grande difficulté surgit, parce que la réponse cette question semble être en opposition directe avec tout ce que vous avez toujours cru. Vous, en tant qu'entité séparé, n'avez aucune faculté de choix et aucun libre arbitre. Vous êtes simplement en train d'être vécu par l'infini, pour découvrir que vous êtes l'infini. Ce sont là des concepts si menaçants et si déroutants que la plupart des gens les rejettent.

     

    Tony Parsons – Ce qui est – Editions Accarias – L'Originel p. 103-104

     


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  • Wei Wu WeiL'éveil est un rajustement. Cet état d'Eveil est toujours présent et constitue notre nature normale, permanente et véritable --ainsi que ne cessent de nous le dire les maîtres de toutes les doctrines -- mais l'expérience consciente nous en est refusée de par une déviation de la subjectivité vers un concept qui, en tant que tel, n'existe pas, et qui est notre objet apparaissant dans la conscience comme son propre sujet. Jusqu'à ce que ce spectre soit exorcisé en étant mis à nu, la subjectivité se trouve entravée, et nous ne pouvons la connaître telle qu'elle est en fait.

    "La Voie Négative" Ed. "La Différence" 1977. (Extraits)

     


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  • Yolande - Le silence qui guérit par Christessi


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  • Lorsque l'éveil - Tony ParsonsNous semblons ne pas voir, tandis que nous nous hâtons vers la prochaine apogée spirituelle escomptée, que le trésor que nous cherchons est à découvrir non là où nous allons, mais dans la simple nature des pas que nous faisons. Dans notre ruée vers une meilleure situation dans le temps, nous foulons la fleur de l'être qui s'offre en chaque instant.
    Il me semble que notre attachement aux buts est né du besoin de nous prouver quelque chose à nous-mêmes. Mais la vie est simplement la vie et elle n'essaie pas de prouver quoi que ce soit. Ce printemps-ci ne tentera pas d'être mieux que le printemps dernier, ni le frêne de devenir un chêne.
    En abandonnant notre fascination pour l'extraordinaire et le spectaculaire, nous nous autorisons à reconnaître la merveille simple qui repose dans l'ordinaire. Car la vie est à elle-même son propre but et n'a pas besoin de raison d'être. C'est là sa beauté.
    Quand il n'y a pas de moi illusoire, séparé, le fond omniprésent de l'amour inconditionnel est pleinement perçu. C'est ce qui est toujours ouvert et à notre disposition. Il n'y a rien qui existe en dehors du fond de cette unité naturelle. Le "secret" c'est qu'il n'y a pas de séparation, mais cela demeure un secret aussi longtemps que nous croyons être quelqu'un.
    Que vous soyez unique ici et maintenant, c'est le secret. Cet instant-ci ne s'est jamais produit auparavant, le voyez-vous ? Il est unique, surgissant et retournant ensuite dans l'infini, pour ne jamais être revu. C'est ce que vous êtes. Vous êtes l'expression infinie qui se déploie et se rétracte sans cesse. Vous ne pouvez arrêter ce qui est ; c'est une danse incessante et éternelle - aussi lâchez prise et permettez à cela d'être. Il ne peut y avoir de processus pour devenir ce qui déjà est, et ainsi il n'y a bien sûr, nulle part où aller et rien à faire. Aucune condition n'a besoin d'être remplie. L'infini n'est pas quelque part attendant que nous nous en rendions dignes.
    Quand le moi n'est plus, il y a simplement un abandon en l'aimé. Le jeu se poursuit et il y a une réponse à ce jeu. Et le jeu et la réponse sont l'expression du divin. Tout et chaque chose est vu, entendu, senti, comme étant le bien-aimé.
    Si vous êtes complètement submergé par la peur ou la souffrance et avez le sentiment de ne rien pouvoir faire, alors c'est "ce qui est" et il n'y a rien à faire que d'être submergé. C'est aussi une expression de l'infini. Mais il faut dire qu'à l'aube d'une nouvelle lumière, d'une perception différente, il peut très souvent y avoir exacerbation de nos peurs les plus profondes.
    Vous vous agrippez à votre existence apparente. Toute votre vie vous avez été conditionné à survivre, à proroger l'espèce, à prolonger une apparente lignée. Voyez le grand message des médias qui vous enjoint de travailler à réussir votre vie... Hypnotisé par la croyance que vous êtes un individu séparé, vous imaginez de ce fait devoir négocier avec l'existence. Ce qui est tout à fait effrayant.
    Ce que vous êtes est au-delà de ce que vous avez jamais cru. Vous êtes simplement en train d'être vécu par l'infini pour découvrir que vous êtes l'infini.... Vous êtes la vie et c'est tout ce que vous êtes. Laissez tomber les pourquoi et soyez simplement, totalement immergés dans le miracle merveilleux de la vie juste telle qu'elle est, ici même, en l'instant même...
    Quand l'éveil se produit, il est vu que tout est unité. Tout et chaque chose émane du silence et de l'amour inconditionnel. Il y a donc une transformation de la perception. D'un coup, il n'y a plus de personne séparée ici, rien qu'unité. Dès que cela est vu, le fond de l'être, l'amour inconditionnel, est reconnu en tout ce qui est. C'est comme si, instantanément, tout recelait une présence d'amour, de bienveillance universelle.
    Il y a aussi, bien sûr, la vision constante que tout est l'aimé. Ainsi il n'y a jamais le sentiment d'être perdu. Il n'y a plus de questions, nulle part où se rendre, rien de plus à devenir. C'est chez soi.
    La vie est le seul gourou. Tout ce qui est arrivé jusqu'ici est votre enseignement et est absolument approprié à votre éveil. Vous n'avez besoin de rien sauf de ce que vous avez. N'est-ce-pas merveilleux ? Donc ne vous tracassez pas à propos de ce dont vous avez besoin ou pas. Tout est fourni. Lâchez prise et reposez-vous en ce qui est et vous ferez certainement la rencontre de l'aimé et redécouvrirez votre nature originelle.
    Tout mène à l'éveil. Même ce que votre esprit peut considérer comme nuisible vous rappelle l'existence d'une autre possibilité. Abandonnez simplement votre attachement et votre fascination envers l'histoire personnelle et laissez la vie voir lieu. 
    Laissez à ce que vous êtes le loisir d'émerger. Chaque fois que vous laissez tomber la pensée et êtes avec ce qui est, vous arrosez le sol, et la graine continue à croître. Chaque fois que vous prenez conscience de la nature illusoire de votre conditionnement, il se crée un espace où peut fleurir la compréhension. 
    L'éveil à notre nature véritable nous place face à la merveille de l'immédiat qui est la seule vraie sécurité. Il est possible alors que vos yeux s'ouvrent et qu'un vaste sentiment de gratitude vous emplisse.
    Dans l'éveil on ne voit rien de différent, mais ce qui est vu est désencombré. C'est simplement "ce qui est". Cependant dans ce qui est vu il y a aussi l'essence de l'amour inconditionnel, le fondement de l'être. C'est vu en toute choses que ce soit un coucher de soleil ou une poubelle pleine d'ordures. Chaque chose existe dans la lumière et émane du silence de la source. Il n'y a absolument rien que ne génère ce fond de l'être. Tout est sacré, et nous marchons, parlons et passons notre temps dans ce qui n'est rien moins que le paradis. 
    Ici, ici même est le siège de tout ce que vous désirerez jamais. C'est simple, ordinaire et magnifique. Voyez-vous, vous êtes déjà chez vous.
    Ce qui est (;">Éd. Accarias). 
     

    APERÇU BIOGRAPHIQUE

    Tony Parsons est anglais. Il est né à Londres en 1933 et a fait à vingt ans une expérience d'éveil qu'il a alors partagé avec quelques amis. Ce n'est pourtant qu'en 1996 qu'il a commencé à communiquer plus largement son expérience au travers d'écrits qui ont suscité de nombreux échos dans l'Europe entière. Son langage est simple et parfaitement adapté à des esprits occidentaux. Il fait partie, selon nous, d'une génération de mystiques contemporains qui vivent et rendent accessible les intuitions les plus profondes des mystiques orientales. 
    Tony Parsons organise actuellement des causeries et des ateliers en Angleterre. Voir son site : ;">www.theopensecret.com

    ŒUVRES

    A notre connaissance, le seul ouvrage de lui actuellement traduit en français est Ce qui est (titre original : As it is) publié aux éditions. Accarias/L'Originel en 2002 
     


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