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Jean-Michel Jutge
« L’année de mes 21 ans, je devais vivre une expérience qui changea radicalement et de manière irréversible la perception que j’avais du monde. Après une séance de Hatha Yoga bien menée, au cours d’une méditation, mon regard plongea à l’intérieur de la colonne vertébrale. Ma vision se concentra sur une sorte de tunnel avec, au fond, une lumière qui fut immédiatement projetée vers moi. Je sentis un picotement très fin s’élever du bas du dos et atteindre la tête en quelques instants. Plus le temps passait, plus le picotement devint intense, avec pour effet d’augmenter considérablement ma sensibilité. Au-dessus de ma tête, une petite colonne faite d’énergie et de conscience prit forme. Le monde me parut soudain d’une netteté jamais vue et un grand nombre de phénomènes eurent lieu ce jour-là. En présence d’autres personnes, ou lorsque mon regard se posait sur elles, l’environnement se transformait littéralement sous mes yeux, dans sa forme, ses couleurs, son intensité, dans sa consistance. Il apparaissait alors tel que l’autre le voyait. Pendant plusieurs heures d’affilée l’énergie devint de plus en plus forte jusqu’à ce que je sois pris dans un océan de lumière et d’énergie, le corps littéralement en feu. Puis ce fut l’embrasement total et je perdis toute conscience du corps ; je crus que j’étais en train de mourir. Puis, je n’eus plus conscience que de lumière, une sensation de dilatation infinie, suivie d’une sensation de rapetissement jusqu’à n’être plus rien sinon un point. Au bout d’un certain temps, je repris lentement conscience du corps. Il se dessina alors devant mes yeux des volutes lumineuses de grande intensité, de couleur bleue et blanche, animées d’un mouvement de fuite. J’eus soudain comme une révélation sur mon état, je sus quelle était ma destinée et ce que je devais faire.Le flot continua d’augmenter, sans cesse, et tout se mit à vibrer, autour de moi et en moi, d’une intensité inimaginable. Au niveau de chaque chakra, et entre eux, se développa une sensation de chaleur, de plus en plus intense. On aurait dit qu’un liquide bouillant les traversait… Devant la violence du phénomène je me mis à prier Dieu, alors que j’étais athée. Je poussais alors un gros soupir. Dès cet instant, toute la situation changea. Immédiatement, un jet de feu bouillant jaillit par le sommet du crâne, retombant de chaque côté de mon corps pour l’envelopper d’une " aura " et d’une lumière d’or merveilleuse pendant que, simultanément, coulait dans la colonne vertébrale toute cette énergie.Le monde me paraissait alors merveilleux, le nectar qui coulait dans mon dos était d’une délicieuse jouissance. Mon corps s’était mis à rire et à pleurer de joie, alternativement, à trembler dans une crise qui, de l’extérieur pouvait ressembler à de l’hystérie. Je me découvrais d’une essence divine, le sentiment d’être réalisé. La suite est trop riche en événements pour être décrite en quelques mots, mais depuis ce jour, ma vie n’a rien de comparable à ce qu’elle était auparavant Si le phénomène en tant que tel, dès l’instant du soupir, est rentré dans un état d’équilibre complet, plus difficile a été son intégration au monde. Je me confrontais à mes proches qui ne comprenaient pas ce qui m’arrivait. Le nouvel être que j’étais se sentait porteur d’une véritable mission à accomplir, sentiment alimenté par les révélations multiples qui ne cessaient d’apparaître. Je venais de naître au monde, et j’ai vraiment eu l’impression de devoir tout réapprendre avec un nouveau regard.La manière dont j’abordais l’existence se faisait avec une conscience inversée, comme si j’avais toujours vécu dans le miroir, et que tout s’était remis à l’endroit. Pendant un peu plus d’une année, je vivais une succession d’expériences et d’états de conscience que je ne contrôlais pas toujours mais qui rendirent difficile la vie dans laquelle je m’étais engagé jusque là. Une année d’étude où j’étais ballotté entre la découverte d’un monde et d’un univers fascinant et la nécessité d’accomplir un retour vers les tâches qu’exigeaient mes études, les travaux à l’hôpital la matinée, les cours dans les amphithéâtres l’après-midi, les travaux d’étude dans ma petite chambre d’université le soir, ce qui m’occupait à peu près 12 heures par jour, et des états de Samadhi qui saisissaient chaque occasion pour se manifester.Même si un éveil de Kundalini est maîtrisé et pris en charge par le Divin comme ce fut mon cas, il ne demeure pas sans conséquence sur la vie d’un individu et peut le rendre " atypique " et inadapté à la vie telle que la société veut nous l’imposer. La recherche de cet éveil ne peut se faire de manière anodine, et le chercheur qui s’engage sur cette voie doit pouvoir en peser à l’avance toutes les conséquences.Par ailleurs, les formes de Kundalini sont multiples, leur développement et leur résultat pouvant varier d’une forme à l’autre. Certaines sont peu recommandables car plus orientées vers le pouvoir de l’esprit, de par leur nature, plutôt que vers le développement de l’être ; mais pour un chercheur sincère, développant une qualité pure, les dangers sont peu importants, pas plus que ce qui peut nous arriver quotidiennement. Toutefois, un apprentissage préalable et le respect de certaines règles sont nécessaires.Il est difficile de présenter mon cas comme une généralité car ce ne fut pas un accident, cet éveil a été sollicité par un pouvoir supérieur. C’est pour cela qu’il fut soudain, puissant, complet, et qu’il atteignit son point d’équilibre au bout de huit heures. Toute personne qui le vit ainsi, même si cela déclenche au préalable une grosse frayeur, ne court aucun danger. De même, lorsque je transmets l’énergie pendant un cours de yoga, par exemple, se transmet en même temps la composante divine qui fera en sorte que l’énergie se développera de manière équilibrée. Pas de danger non plus. En revanche, un risque de perturbation importante réside dans une approche forcée par une technique particulière. Tous les désordres physiques, énergétiques ou psychologiques sont alors amplifiés de même que les états positifs, pouvant entraîner exaltation et dépression importante. Le développement de l’énergie est alors sauvage car sans intelligence. »
eveilimpersonnel.blogspot.fr/2007/08/un-ocan-dnergie-jean-michel-jutge.html
Tags : conscience, corps
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