• Les ouvrages de Bernard de Montréal, ont ouvert en moi un champ d’exploration très intéressant.

    Dans les perspectives ainsi ouvertes, il y a cette identité cosmique au-delà du moi historique, je la perçois (il me semble).

    Dans le bouddhisme, on va vers une dissolution et aucune perspective identitaire n’est possible, le moi est toujours perçu comme une empreinte et n’as pas de dimension pure, non conditionné. Le bouddhisme est tellement dans la non-saisie et même si in fine, il doit en être ainsi, c'est un peu comme s'il manquait une marche. Dans ce qu’a canalisé BDM, le plan mental est autant objectif que le plan physique, il donne accès à la connaissance pure, et à toutes créations.

    BDM s’inscrit tout à fait dans l'expérience de Sri Aurobindo et Mère. Au préalable, dans ma cosmogonie personnelle je n’arrivais à leur trouver de place. 

    Je ne peux que recommander la lecture de ces ouvrages :

    De-Montreal-Bernard-La-genese-du-reel

    De-Montreal-Bernard-Par-dela-le-mental

    La mise en pratique de ce que ouvre BDM est relativement simple et j'entame cette expérimentation. Il dit que la pensée est indépendante du cerveau, c'est un outil du plan mental qui par nature est en lien avec la Connaissance.

    Pour l'homme dans son cycle actuel, la pensée est complètement colorée et imprégnée d'astral, c'est en cela que l'homme n'a aucun libre arbitre. Cet astral est une énergie magnétique qui provient du moi-historique de la personne, mais aussi des empreintes de l'âme inconsciente, de l'actuelle production mondiale de pensée et des différents karmas civilisationnels ... Donc dans la méditation il y a un point d'auto-conscience à trouver, ressentir, percevoir, imaginer. Ce point d'auto-conscience est en quelque sorte le témoin. Il apparaît lorsque l'on peut un peu se détacher dans la pensée de la coloration par le moi historique et que l'on a une petite capacité de concentration.

    Un premier stade de méditation correspond à Samatha dans le bouddhisme, c'est l'apaisement des pensées, (les singes qui arrêtent de sauter de branche en branche), une pensée arrive, le point d'auto-conscience le perçoit et fait en sorte de ne pas suivre la pensée, de revenir à la respiration, et à la détente. Il y a plusieurs catégories de pensées, des pensées fonctionnelles, il faut que je fasse ceci ou cela, des pensées issues de petites problématiques personnelles où le moi doit retricoter pour trouver une position acceptable, il y a des pensées qui viennent de nos vieilles blessures ou traumatismes, et des pensées où l'on se raconte ce que l'on est, ou ce que l'on voudrait dire, ou l'on fait des synthèses intérieures. Lorsque l'on prend conscience de ces pensées, la démarche de ne pas les suivre ne correspond pas à vouloir les refouler, se détacher de la pensée c'est aussi se détacher de son contenu et de le laisser se dissoudre. Pour que ce contenu se dissolve, il faut s'en désidentifier, et pour s'en désidentifier, il faut être convaincu que "je" ne se résume pas à cela ....

    Lorsque ce travail se fait, et que les pensées ne sont plus obsédantes, elles sont remplacées par des images, comme dans le rêve, cela m'arrive souvent, en réalité je m'endors en méditant, et je perçois des situations, des personnages, comme dans le rêve souvent abracadabrant. Il m'est impossible de méditer en étant fatigué pour cette raison, je manque de concentration et je suis envahi par les rêves. Parfois je peux les saisir et les décrypter. C'est le moi inconscient qui trouve son exutoire par le rêve.

    Pour moi, le stade suivant est celui où il y a peu de pensée, pas d'image, un bon niveau de concentration. Là, je mets mon appareil mental en réception comme une parabole et j'attends sans rien attendre de précis, dans une forte intention et aspiration à être imprégné énergétiquement par des énergies vibratoirement supérieures. Il se passe souvent des choses, des frissons, ce sont des charges émotionnelles qui se dégagent, et puis des sensations de pleine présence, comme si j'allais entrer dans un espace merveilleux, beaucoup de quiétude, et lorsque cela a un peu de stabilité je vais tendre mon intention vers la "décoloration" de cet espace par les énergies de l'Astral .....

    BDM permet aussi de comprendre, le devenir de l'homme et que nous ne sommes en rien condamner par Nature, à cette petitesse que socialement, nous vivons actuellement ... Et puis nous ne sommes pas vraiment seul, lorsque on ouvre un œil dans la direction de l'Eveil, beaucoup d'énergies et de mondes parallèles nous soutiennent.

    Il y a un aspect déroutant dans les propos de BDM, c'est l'absence d'affectivité et d'amour au sens habituel du terme. Cela peut laisser un sentiment de manque d'humanité. Un autre aspect aussi que je ne partage pas et qui me semble être une coloration, c'est l'aspect clivé et de lutte entre le monde des morts et des vivants, pour le reste, pour moi c'est de la balle !

     


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  • Qui est Bernard de Montréal ?Bernard de Montréal est l’auteur de trois œuvres fondamentales intitulées, La Genèse du Réel (1988), Dialogue avec L’invisible (1997) et Beyond the Mind (Par-delà le Mental) (1998). Il fut l’initiateur d’un courant de pensée qu’il qualifia de Psychologie Évolutionnaire (à ne pas confondre avec la Psychologie Evolutionniste, extension de la science cognitive relevant des théories sociobiologiques de l’évolution naturelle.) Il donna plus de 1700 conférences enregistrées et accorda de nombreux entretiens filmés (certains sont présents sur Youtube) sur une période de 26 ans (1977-2003), de l’âge de trente-huit ans jusqu’à son dernier souffle, à l’âge de soixante-quatre ans. Les milliers d’entretiens et conférences, dont plusieurs furent filmées, témoignent de la volonté, de la forte personnalité et de l’indéniable charisme de cet homme, qui a su tenir son public en haleine pendant un quart de siècle, avant de s’éteindre prématurément. Son mode d’interaction avec le public ainsi que le rythme et l’intensité de son débit font de lui un personnage étonnant. Son expérience singulière et son œuvre révèlent un esprit créateur et un percipient qui jamais n'entreprit une forme d'ascèse spirituelle. Selon de nombreux témoignages, cet éveilleur de conscience et médecin de l’âme savait assoupir les souffrances d'individus atteints de troubles d’ordre soit psychique, psychologique, émotif, voire paranormal. Sa compréhension et son expérience uniques lui permirent de venir en aide à des milliers d’individus, pour confronter les malheurs de la vie par la transmission d'une compréhension des mécanismes internes du mental et de l'âme, et de leurs composantes psychiques. 

    Bernard de Montréal associa cette source de savoir à une expérience survenue en 1969, à sa résidence d’Albuquerque, à l’âge de 30 ans. Suite à cette expérience, sa vie se transforme, l’auteur se voyant contraint d’abandonner les études en raison d’une mémoire désormais défaillante et d’un nouvel état d’esprit. Au fil du temps, des facultés psychiques s'éveilleront en lui. Il deviendra réceptif à un flux d’informations non sollicitées qu’il trouve difficile à contrôler. Pendant ces années d’adaptation, l’auteur s’insurge contre cet état de profond déséquilibre, de souffrance et d’épuisement, menant une lutte interne acharnée vers une éventuelle maîtrise de soi et le regain d’une vie normale, facilité par le soutien et l'amour de son épouse Pierrette. 

    Sa victoire interne contre les effets de cet irrémédiable revers de conscience, l’incita enfin à ne plus simplement subir cet état. Dès 1977, il décide de mettre cette source de « connaissance infuse » et relativement intégrée à l’épreuve, selon ses termes. Il s’y confronte dans un contexte public, débutant ainsi sa carrière de conférencier et d’auteur, qu’il mènera jusqu’à son décès. Cette perception accrue lui permettra de traiter une multitude de sujets lui étant adressés en interrogeant, par canalisation consciente, la source « pré-personnelle » qui l’animait, sous forme de télépsychie.Cet état l’incitera à s’aventurer fréquemment bien au-delà de sa sphère de connaissance, qu’il s’agisse de métapsychie, de métaphysique, de parapsychologie et de physique quantique. 

    Il qualifiera cette expérience, survenue au Nouveau-Mexique, de processus de « dépersonnalisation » de sa pensée, long et douloureux, d’une pensée devenue pré-personnelle, c’est-à-dire "égoïquement" détachée de sa personne. L’aspect novateur de cette pensée phare et la constance des principes fondamentaux de son enseignement captivèrent l'intérêt de nombreuses personnes. Son expression était invariable et directe, colorée et à la fois distincte du conférencier mais sujette à sa conscience, à son regard critique. L’esprit critique de ce clairaudient est sans doute ce qui le distingue davantage par rapport à de nombreux individus reconnus à titre de « canals ». Or, ce dernier exprimait un détachement singulier par rapport au contenu de ses conférences, fruit, disait-il, de sa « condition », d’où il semblait pouvoir capter une source infinie de savoir et d’information. 

    Dès lors, Bernard de Montréal qualifiera sa condition d’ «état de fusion »  permanent et constant, relié à un « niveau mental d’où émane la pensée libre ». Il ne recouvrera jamais pleinement la mémoire, et accèdera à des niveaux d'information qui, disait-il, en viendraient à caractériser l'«homme nouveau».


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  • Le supramental et le mental de Lumière - Sri AurobindoLA MANIFESTATION SUPRAMENTALE SUR LA TERRE 

     

    Le Supramental se caractérise essentiellement par une Conscience-de-Vérité qui sait du fait même de sa nature et de par sa propre lumière - il n'a pas besoin d'arriver à la connaissance : il la possède. Certes, dans son fonctionnement évolutif surtout, il se peut qu'il garde sa connaissance à l'arrière-plan de sa conscience apparente et qu'il la tire au premier plan comme de derrière un voile mais, même alors, ce voile n'est qu'une apparence et n'existe pas vraiment : la connaissance était toujours là; la conscience la possédait et maintenant la révèle. Et encore ceci n'est-il vrai que dans le jeu évolutif, car, sur le plan supramental lui-même, la conscience vit toujours dans la connaissance immédiate et agit directement par cette connaissance immédiate. Dans le mental tel que nous le voyons ici, le fonctionnement est très différent; il part d'une apparente absence de connaissance, de ce qui semble être une ignorance, une nescience, et même, dans la Nature matérielle, d'une inconscience où nulle sorte de connaissance ne semble pouvoir exister. Il arrive à la connaissance ou au mécanisme de la connaissance par des étapes qui ne sont pas du tout immédiates; au contraire, la connaissance semble tout d'abord tout à fait impossible et étrangère à la substance même de cette matière. Pourtant, même dans l'aveuglement de la matière, il existe des signes d'une conscience cachée qui, fondamentalement, dans son essence secrète, voit et a le pouvoir d'agir selon sa vision et même avec une infaillibilité immédiate inhérente à sa nature. C'est cette même Vérité qui devient visible dans le Supramental, mais qui, ici, est cachée et semble ne pas être. Le Mental de Lumière est un fonctionnement subordonné du Supramental et il dépend de lui, même quand, apparemment, il ne semble pas jaillir directement de lui - c'est avec lui que devient évident et palpable le secret du lien entre les deux.

    La Conscience-de-Vérité n'est pas simplement un pouvoir de connaissance : c'est un être de conscience et de connaissance, un dynamisme aux multiples facettes, une action lumineuse de l'Esprit omniscient; dans cette Conscience, il peut exister des sentiments spirituels, des sensations spirituelles, une substance d'essence spirituelle qui sait et qui révèle, qui agit et manifeste avec une omniscience inséparable de l'omnipotence. Dans le Mental, cette Conscience-de-Vérité et le

    fonctionnement de cette Conscience-de-Vérité peuvent exister, et, bien que là elle se limite et fonctionne d'une façon subordonnée ou indirecte, son action peut être essentiellement la même. On peut même retrouver dans le Mental une sorte d'immédiateté cachée qui suggère la présence d'un absolu et témoigne de la même omnipotence et de la même omniscience. Dans le Mental de Lumière, quand il est parvenu à sa pleine maturité, ces mêmes caractéristiques de Vérité se révèlent, bien qu'à travers un vêtement transparent même quand il semble couvrir, car le Mental de Lumière est aussi une conscience-de-vérité, un pouvoir spontané de connaissance. Il procède aussi du Supramental et dépend de lui, encore qu'il soit limité et subordonné. Ce que nous avons appelé spécifiquement le "Mental de Lumière" est en fait le dernier d'une série de plans de conscience descendants où le Supramental se voile en se limitant volontairement ou en atténuant les activités qui le manifestent, mais son caractère essentiel reste le même : c'est un fonctionnement de lumière, de vérité, de connaissance, dans lequel l'inconscience, l'ignorance et l'erreur ne peuvent prétendre à aucune place. Il va de connaissance en connaissance : nous n'avons pas encore franchi la frontière de la vérité-consciente pour entrer dans l'ignorance. Les méthodes aussi témoignent d'une vision, d'une façon de sentir, d'un savoir spontanément lumineux et d'une action qui s'exécute automatiquement au sein de ses propres frontières; il n'est nul besoin d'aller à la recherche de quelque chose qui manque, nul tâtonnement, nulle hésitation : tout est encore le fonctionnement gnostique d'un pouvoir et d'un principe gnostiques. Certes, il y a eu descente depuis le Supramental pur jusque dans le Mental, mais ce Mental, bien que de conscience limitée, n'est pas encore une conscience "agnostique" et incertaine d'elle-même ou incertaine de son fonctionnement; c'est encore une conscience englobante ou pénétrante qui va droit à son objet sans manquer son but ni avoir besoin d'aller à sa poursuite dans l'obscurité ou dans une lumière insuffisante : elle voit, elle sait, elle pose immédiatement sa main sur ce qui vient de l'être ou de la Nature. Nous sommes passés dans le Mental, mais le Mental n'a pas encore rompu son lien inhérent avec le principe supramental.

    Cependant, une auto-limitation grandissante commence dès le Surmental : le Surmental(1) est seulement séparé de la pleine lumière et du pouvoir entier de la Vérité supramentale par une frontière lumineuse et il dispose encore d'un accès direct à tout ce que le Supramental peut lui donner. À chaque degré de la descente - du Surmental à l'Intuition, de l'Intuition au Mental Illuminé, du Mental Illuminé à ce que j'ai appelé le Mental Supérieur -, nous trouvons une limitation de plus ou une altération de plus dans le caractère du fonctionnement : le Mental de Lumière est un passage de transition par lequel nous pouvons passer du supramental et de la surhumanité à une humanité illuminée. Car l'humanité nouvelle sera capable d'une façon de voir et de vivre qui sera pour le moins partiellement divinisée puisqu'elle vivra dans la lumière et dans la connaissance au lieu de vivre dans l'obscurcissement de l'Ignorance.

    Néanmoins, il existera encore une différence entre le surhumain et l'humain, une différence de nature et de pouvoir, mais surtout une différence dans l'accès, dans la manière d'entrer dans la Conscience-de-Vérité et dans ses activités - en fait, il existe deux ordres dans cette vérité l'un direct et l'autre semi-direct, l'un immédiat et l'autre proche ou même recevant seulement à distance. Mais

    nous y reviendrons plus tard; pour le moment, contentons-nous de noter certaines différences dans l'ordre descendant du mental gnostique qui aboutit au Mental de Lumière. Nous pouvons dire qu'il existe un hémisphère supérieur de notre être où le Mental - lumineux et conscient de son fonctionnement - vit encore dans la Lumière et est visiblement un pouvoir subordonné du Supramental : c'est encore un agent de la Conscience-de-Vérité, un pouvoir gnostique qui n'est pas descendu dans l'ignorance mentale; il est capable d'une gnose mentale qui garde son lien avec la lumière supérieure et agit par son pouvoir. Tel est le caractère du Surmental sur son propre plan et de tous les pouvoirs qui dépendent du Surmental : le Supramental agit là, mais à une distance, comme s'il oeuvrait dans quelque chose qu'il avait émané de lui-même mais qui n'était plus entièrement lui-même, bien que cela reste encore un délégué de la Vérité et investi de son autorité. Nous nous approchons d'une frontière de transition après laquelle se trouve la possibilité de l'Ignorance, mais l'Ignorance n'est pas encore là. Dans l'ordre de la descente évolutive, le Mental de Lumière se situe à cette frontière; un pas de plus vers le bas et nous passons dans le commencement d'une ignorance qui porte encore sur son visage un certain reflet de la luminosité qu'elle laisse derrière elle. Vu de l'autre côté, dans l'ordre ascendant de l'évolution, nous arrivons à une transition où nous voyons la lumière, nous sommes tournés vers elle et elle se réfléchit dans notre conscience; un pas de plus vers le haut et nous passons dans le domaine de la Lumière. La Vérité devient visible et audible pour nous, nous sommes en communication immédiate avec ses messages et ses illuminations, nous pouvons devenir ce qu'elle est et faire corps avec sa substance. Ainsi existe-t-il une succession de niveaux de conscience que nous pouvons appeler "le Mental", mais qui, pratiquement, appartiennent à l'hémisphère supérieur, quoique leur position ontologique se situe dans le domaine de l'hémisphère inférieur. Car l'ensemble de l'être forme un tout homogène et il n'existe pas de passage abrupt du principe de Vérité et de lumière au principe contraire. La vérité créatrice des choses oeuvre et peut oeuvrer infailliblement même dans l'Inconscient : l'Esprit est présent dans la matière et il a formé une série d'échelons par lesquels il peut circuler depuis le bas jusqu'à ses propres cimes suivant une série de degrés ininterrompue - les profondeurs sont liées aux hauteurs et la Loi de l'unique Vérité crée et agit partout.

    Même en ce monde matériel, qui nous semble un monde d'ignorance, un monde où travaille une Force aveugle, inconsciente, qui part de l'inconscience et chemine dans l'Ignorance pour parvenir péniblement à une Lumière et à une Connaissance imparfaites, il existe cependant une Vérité cachée au fond des choses, qui arrange tout, qui guide d'innombrables pouvoirs d'être contradictoires vers le Moi et s'élève vers ses propres hauteurs où elle manifeste sa vérité suprême et accomplit le dessein secret de l'univers. Même ce monde d'existence matérielle est bâti suivant un plan de vérité dans les choses - que nous appelons les "Lois de la Nature" - et de cette vérité, nous grimpons vers une vérité plus haute, jusqu'au moment où nous émergeons dans la Lumière du Suprême. Ce monde n'est pas vraiment construit par une force aveugle de la Nature : même dans l'Inconscient, la présence de la Vérité suprême est à l'oeuvre; derrière l'Inconscient existe un Pouvoir qui voit et qui agit infailliblement, et les pas de l'Ignorance sont guidés même quand ils semblent trébucher; car, ce que nous appelons l'"ignorance'' est une Connaissance déguisée, une

    Connaissance qui oeuvre dans un corps qui n'est pas le sien mais qui s'avance à sa propre découverte suprême. Cette Connaissance, c'est le Supramental caché, le Supramental qui est le support de la création et qui conduit tout vers lui-même, qui guide par derrière cette multitude de mentalités et de créatures et d'objets dont chacun semble suivre sa propre loi naturelle; dans cette énorme masse d'existence apparemment confuse, il existe une loi, une unique vérité d'être, un dessein qui guide et accomplit l'existence du monde. Le Supramental est voilé ici-bas et n'agit pas selon la loi caractéristique de son être et de sa connaissance, mais, sans lui, rien ne saurait arriver à son but. Un monde gouverné par un mental ignorant se perdrait bientôt dans le chaos; en fait, il ne pourrait ni naître ni continuer d'exister s'il n'était soutenu par la secrète Omniscience dont il est un masque; un monde gouverné par une force aveugle et inconsciente pourrait, peut-être, répéter sans fin les mêmes activités mécaniques, mais il n'aurait aucun sens et n'arriverait nulle part. Une force inconsciente ne peut pas être la cause d'une évolution qui crée la Vie à partir de la Matière, le Mental à partir de la Vie, et la gradation des plans de la Matière, de la Vie et du Mental aboutissant à l'émergence du Supramental. La vérité cachée qui émerge dans le Supramental était là, tout le temps, mais maintenant elle se manifeste, et elle manifeste en même temps la vérité au fond des choses et le sens de notre existence.

    C'est dans cette série d'ordres d'existence et comme le dernier mot de l'hémisphère inférieur de l'être, comme le premier mot de l'hémisphère supérieur, que nous devons envisager le Mental de Lumière et voir sa nature, les pouvoirs qui le caractérisent et qu'il utilise pour se manifester et agir, son lien avec le Supramental et ses conséquences, ses possibilités pour la vie d'une humanité nouvelle.

     

    Novembre 1950

    Le supramental et le mental de Lumière - Sri Aurobindo

     

    (1) Selon Sri Aurobindo, le Surmental (à ne pas confondre avec le Supramental) est le sommet de l'échelle mentale. C'est le monde des dieux, celui qui a inspiré tous les génies et les prophètes de l'humanité et, en fait, a gouverné le monde jusqu'à cette nouvelle ère supramentale, surhumaine, annoncée par Sri Aurobindo.

     

    Source: SHRI AUROBINDO, La manifestation supramentale sur la Terre, traduit de l'anglais par LA MÈRE, Éditions Sri Aurobindo Ashram, Pondichéry, 1974, 2e édition, pp. 147-156.


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