• Lorsque nous parlons d'amour,nous utilisons le même terme pour j'aime les cerises, j'aime mes parents ,ou j'aime mon chien ,j'aime mon travail , l'art , la justice....Dieu. ..le même mot pour des nuances multiples. Cependant nous ne parlons pas du même amour , ni de la même expérience , même si un fil ténu relie  et tient ensemble ces différentes façons d'aimer.

    Les anciens utilisaient des "échelles" pour essayer de symboliser les différents niveaux d'être et de conscience ...Jean Yves-Leloup , dans son ouvrage "Qui  aime quand je t'aime" nous propose d'imaginer une échelle de l'amour ; que si vivre c'est apprendre à aimer ,alors c'est expérimenter tout les barreaux de cette échelle de l'amour!

    Il nous dit que l'amour est un arc-en ciel qu'on ne peut pas réduire à une seule couleur. Chaque barreau de l'échelle , comme chaque couleur de l'arc-en -ciel est une expérience particulière et irremplaçable de l'Un innombrable de l'amour.

     

    L'Echelle de l'Amour


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  • La reconnaissance de la noblesse et de la liberté innées du cœurIl y a quelques années, j'ai entendu parler d'une femme professeur d'histoire. Au cours d'un après-midi où sa classe était particulièrement agitée et distraite, elle demanda à tout le monde de cesser toute activité et de se reposer pendant qu'elle écrivait au tableau les prénoms de tous les élèves. Puis elle leur dit de recopier cette liste, et de profiter du temps qui leur restait jusqu'à la fin de l'heure pour écrire à côté de chaque prénom une chose qu'ils aimaient ou admiraient chez cette personne. À la fin du cours, elle ramassa les feuilles. Plusieurs semaines s'écoulèrent et, juste avant les vacances d'hiver, lors d'une autre journée difficile, elle arrêta à nouveau son cours et tendit à chaque élève une feuille avec son prénom écrit dessus. Sur cette feuille, elle avait collé les vingt-six bonnes choses que les autres avaient inscrites le concernant. Tous sourirent et soupirèrent de plaisir en constatant qu'on avait remarqué chez eux tant de belles qualités. Trois ans plus tard, cette enseignante reçut un appel téléphonique de la mère de l'un d'eux, prénommé Robert et qui, même s'il faisait le pitre en classe, était l'un de ses étudiants favoris. Elle lui annonça la terrible nouvelle : il avait été tué dans la guerre du Golfe. L'enseignante assista aux obsèques, où s'exprimèrent bon nombre d'anciens amis et camarades de classe de Robert. À la fin de la cérémonie, la mère de celui-ci s'approcha d'elle, sortit de son sac un morceau de papier froissé que l'on avait visiblement plié et déplié maintes et maintes fois, et lui dit: «C'est une des rares choses qui étaient dans les poches de Robert quand les militaires ont ramené son corps.» C'était la feuille sur laquelle son interlocutrice avait si soigneusement collé les vingt-six choses que ses camarades de classe avaient admirées chez le jeune homme. En voyant cela, les yeux du professeur s'emplirent de larmes. Une autre ancienne élève qui se tenait près d'elle ouvrit son sac à main et en sortit sa propre feuille soigneuse- ment pliée, avouant qu'elle l'avait toujours conservée depuis. Un troisième élève expliqua alors qu'il avait encadré et accroché la sienne dans sa cuisine; une autre raconta comment sa propre page avait fait partie de ses vœux de mariage. Suscitée par cette femme, la perception de la bonté avait transformé le cœur de ses élèves à un point tel qu'elle aurait pu seulement en rêver.

    Chacun de nous peut se souvenir d'un moment où quelqu'un a vu cette bonté en nous et nous a bénis. Lors d'une retraite, une femme d'âge mûr s'est ainsi souvenue d'une personne, une nonne, qui avait été bonne avec elle lorsque, adolescente, seule et effrayée, elle avait accouché sans être mariée. Son nom était resté gravé en elle durant toutes ces années. Un jeune homme rencontré dans un centre pour jeunes délinquants garde en mémoire le vieux jardinier qui était son voisin et qui l'aimait et l' estimait. Tout au long de sa vie problématique, le respect de ce jardinier ne l'a jamais quitté. Nelson Mandela, Prix Nobel de la paix, formule cette possibilité ainsi: « Cela ne fait jamais de mal de penser trop de bien d'une personne; souvent, grâce à cela, elle s'ennoblit et agit mieux. » Voir avec une perception du sacré ne veut pas dire que nous ignorons la nécessité de développement et de changement d'un individu. La perception sacrée est la moitié d'un paradoxe. Le maître zen Shunryu Suzuki faisait remarquer à un disciple: « Tu es parfait tel que tu es. Et... il y a encore lieu de t'améliorer ! » La psychologie bouddhiste propose des méditations, des stratégies cognitives, des entraînements éthiques, soit un puissant ensemble de pratiques qui stimulent la transformation intérieure. Mais cela commence par une vision très radicale, une vision qui transforme tous ceux qu'elle touche: une reconnaissance de la noblesse et de la liberté innées du cœur, qui sont accessibles à tous.

    Jack Kornfield "Bouddha mode d'emploi pour une révolution intérieure"


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