• La place de l'effort et de l'ascèse en spiritualité

    La place de l'effort et l'ascèse en spiritualité 20 05 90Lorsque l’on parle de spiritualité on invente un terme qui n’a rien à voir avec la réalité. On met d’un côté le monde dit profane ou matérialiste et de l’autre côté on invente et on nomme un monde spirituel. Comme s’il y avait dans l’univers créé par Dieu deux mondes qui se font la guerre. Un monde d’où l’on vient et qui serait ignorant, matière, limite et mort et un monde où l’on va, que l’on appellerait le monde de Dieu où n’y a qu’immortalité, plénitude, régénération, etc.
    En fait, si l’on veut concevoir exactement la spiritualité, il faut lui ôter cette racine matérielle et matérialiste. Il faut lui ôter ce que l’on appelle le monde profane. On ne peut pas être un homme ou une femme de spiritualité si l’on pense qu’il y a un monde profane, un monde aveuglé, un monde sourd et muet, un monde de la matière. Si on pense ainsi, le disciple n’arrivera ni à trouver sa place, ni à faire l’effort correct, ni à le faire depuis le bon endroit.
    Devenir spirituel ne vient pas du fait que l’on va s’intéresser à la spiritualité, que l’on va apprendre tous les mots sanscrits qui existent, que l’on va suivre tous les séminaires, que l’on va prier Dieu, que l’on va faire des méditations, du yoga, ou je ne sais quoi d’autre. Ce sont des activités comme d’autres. Vous pouvez objecter, que si je médite, c’est un acte spirituel et que donc la méditation fait partie du monde spirituel.
    Bien sûr tu peux me rétorquer cela et que donc la pratiquant tu agis en tant qu’élément spirituel, mais je te dirais que c’est le monde vu de ton balcon.
    Les notions vues depuis mon balcon sont complètement différentes. Pour nous, il n’y a ni monde profane ni monde spirituel, il y a tout simplement une intention de réalité. Ce qui fait qu’il y a des hommes qui sont enfoncés dans la spiritualité depuis des années et des années et qui ne sont pas pour autant spirituels.

    Pourquoi ?
    Tout simplement parce que toutes leurs attitudes et surtout leurs attitudes morales, mentales, toutes leurs conceptions sont en fait dans le monde profane. Même lorsqu’ils essaient d’imaginer Dieu, ils l’imaginent avec la lunette du monde profane. C’est un peu comme un homme qui est sur le quai et qui voit passer des bateaux qui vont vers des pays fantastiques et d’ailleurs ils n’en reviennent pas.
    Il s’imagine déjà acheter un ticket et c’est ce qu’il va faire. Il va au guichet et il fait comme tout le monde, il va à la messe ou aux rituels ou a des séminaires. Mais il n’empêche qu’il ne construit jamais son bateau et qu’il reste sur le quai et que ce sont bien les autres qui partent et jamais lui.
    Alors pour se donner l’illusion du déplacement, du voyage, il trotte sur la rive. Il suit les bateaux et il pense qu’en les suivant en parallèle sur la rive, il arrivera au même endroit que les bateaux. Mais très vite, les bateaux filent droit vers l’horizon et il ne peut plus les suivre. Ce qui fait que le marcheur reste sur la rive, ce n’est pas parce qu’il a été stupide ou aveugle c’est tout simplement le poids de ses conceptions qui l’ont retenu sur la rive.
    Un homme ou disons un esprit en lui-même n’a aucun poids. Il n’a pas plus le poids de la matière, le poids de l’aveuglement, aveuglement dont on parle tant lorsque l’on imagine l’âme descendue dans la matière. L’esprit ne connaît pas le poids. Par contre, ce qui va lui donner un poids immense, c’est la conception qu’il va avoir du monde qui va s’ouvrir à lui et du ciel qu’il va essayer d’imaginer une fois qu’il sera tombé dans le monde. Car c’est tout ce qui lui restera, s’imaginer ce qu’est le ciel.
    De ce fait, le disciple entame une pensée dualiste, il contemple le monde dans lequel il est, il l’analyse, il essaie de se défendre et par poussée, inspiration ou intuition, il essaie d’imaginer un monde spirituel, un monde divin. Et pris entre deux chaises, comme vous dites, il ne sait pas toujours doser la part d’effort qui doit être fait sur le monde de la matière ou sur le monde de l’esprit, de même que la part de discernement ou de défense, la part de force qui doit être appliquée sur le monde de la matière ou sur le monde de l’esprit.
    Pour l’individu qui entretient une pensée dualiste, tout l’univers de la spiritualité lui semble un mystère, un mystère si immense qu’il ne pourra pas le résoudre de sitôt. Alors il se trouve le besoin d’avoir un Maître et il s’invente comme cela une dépendance, et en haut des Maîtres il place Dieu, le suprême initiateur, celui qui va libérer toutes les âmes. En partant d’une pensée dualiste, on voit un homme qui s’achemine vers une dépendance vis-à-vis d’un système, qu’il soit social, religieux ou philosophique, puis vis-à-vis d’un homme parce qu’il cherche un initiateur et qu’il se l’invente, puis vis-à-vis d’un Maître, d’un Dieu. Ceci fait que ce disciple ne peut pas bouger le petit doigt sans se poser la question : Est-ce que je fais l’effort correct, est-ce que je dois faire cet effort-là ou celui-là, ce choix-là ou tel autre ? Sa vie devient un véritable casse-tête et la spiritualité lui apparaît comme une véritable jungle, où se cachent plein d’énigmes qu’il lui faudra beaucoup de temps à résoudre. Rien n’est plus faux. Le Maître n’invente rien, Dieu n’invente rien. Il n’a pas posé des pièges à un moment du chemin de la vie du disciple. Par contre dans la sphère intérieure du disciple, chaque émotion, chaque attitude morale, mentale, chaque débordement vient s’inscrire comme une leçon à apprendre. Ainsi c’est le disciple lui-même qui engendre dans sa sphère intérieure le besoin d’être éprouvé, et il le démontre par l’erreur commise. Autrement dit, l’homme est celui qui engendre ses propres épreuves. C’est lui qui plante le germe de l’épreuve. Ce n’est pas Dieu qui envoie qu’à tel endroit il y aura une épreuve sur le plan sentimental, sur le plan physique ou sur le plan philosophique. Absolument pas, tout simplement parce que les degrés spirituels n’ont pas été établis comme l’homme l’imagine.

    Du point de vue cosmique un homme commence à exister lorsqu’il a quitté la matrice de la terre. Avant ce départ, on ne peut pas dire qu’il existe. Il n’est donc pas question de l’éprouver en quoi que ce soit. Par contre, dans sa poche, dans son œuf, œuf que créent son aura et son esprit replié sur lui-même, l’homme va générer des ombres, des trous, des failles et automatiquement il va devoir en boire tout le jus. C’est cela que l’on appelle le karma. Ce n’est pas le fait qu’il existe un seigneur quelconque qui active une loi X pour que l’élève Y soit purifié. Ce n’est pas une loi qui vient d’en haut, c’est une loi qui vient d’en bas. Je dirais même que c’est une loi qui vient de l’intérieur de l’individu. En fait, même si Dieu n’existait pas, ou plus, cela n’aurait aucune importance car il y a à l’intérieur de l’homme suffisamment de principes pour que l’évolution continue, pour que l’homme aille toujours vers une purification et un meilleur.

    Chaque fois donc que l’homme dit, fait, pense quelque chose, il ne doit pas imaginer que cela est sans importance, que Dieu lui pardonnera, ou qu’il pourra racheter son débordement en faisant ceci ou cela.
    Chaque fois que tu fais un geste, tu plantes une graine dans ton œuf, l’œuf de ton esprit replié sur lui-même pour le temps de ton incarnation. Et chaque fois que tu plantes une graine, la graine va germer et elle va donner un fruit et tu vas vivre avec. Et lorsque tu t’apercevras que son goût est amer, tu ne seras pas heureux de ta vie.
    Cependant, il ne faut pas croire que tous les germes ont des mauvais goûts. Il y a aussi ce que l’on appelle le bon karma, une bonne pensée, un bon geste, une bonne attitude. Ces choses vont engendrer de bonnes graines et vont donner de bons fruits. Tout le travail du jardinier, du guide en fait, sera d’apprendre à l’homme, dans un premier temps, à ne plus engendrer de mauvais fruits. Donc arrêter la catastrophe, la création négative, et ensuite à arracher les fruits mauvais, sans qu’il ait besoin de les manger, comme le karma vécu inconsciemment conduit le disciple à manger toutes ses négativités.
    C’est là, que se posent l’effort et l’ascèse, c’est là qu’entre en jeu le véritable engagement spirituel, l’effort sur soi-même, la prise en charge, la prise en main, la volonté spirituelle.

    Il y aura toujours une part de karma que l’homme devra expérimenter, vivre. Donc une part de karma qui le conduira vers des situations inévitables, c’est certain. Mais il y a aussi une autre part de karma qui est là comme une somme d’erreurs sans trop d’importance, qui sont de mauvaises herbes plantées sur le chemin. Là, il faut simplement être bon jardinier et savoir désherber, il n’est pas nécessaire de manger toutes ces mauvaises herbes. Il suffit de savoir se prendre en main et de changer les choses.
    L’homme a suffisamment à faire avec le karma inévitable sans qu’il s’oblige à manger toutes les mauvaises herbes du jardin de sa vie, ce n’est pas utile et ce n’est pas la loi. Par contre, prenez un être qui ne veut ni se regarder, ni s’analyser, ni se prendre en main, alors celui-là devra manger toutes les herbes, bien sûr et il aura une vie très difficile.

    Alors à quoi sert la spiritualité ?
    Dans un premier temps elle sert à savoir ne plus créer de mauvais fruits. C’est vers cette attitude que tendent toutes les églises, tous les rituels, et c’est pour cela qu’elles paraissent si intransigeantes et qu’elles élaborent de grands livres d’interdictions, tu ne feras pas ceci, tu ne feras pas cela, tu ne penseras pas à ceci ou à cela.
    L’homme vit cela comme une grande domination, il se révolte même contre la chose. Mais s’il se révolte, c’est parce qu’il a déspiritualisé le conseil qui était donné soit par les églises ou certains frères ou certains Sages.
    Lorsque la société change, lorsque la vie change, automatiquement on déspiritualise le conseil qui avait fabriqué et tenu debout une société, celle qui était avant. C’est pour cela qu’un monde qui avait poussé droit semble éclater dans tous les coins et s’éparpiller. Mais en fait, ce n’est pas par décadence ou par chute, du moins pas toujours et pas forcément, c’est uniquement par déspiritualisation des conseils qui avaient élaboré la société qui était avant.
    Avant que la majorité des hommes accepte de respiritualiser certains conseils des Sages, il y a toujours un petit moment d’égarement où chacun ne sait plus ce qui doit être fait, ou comment le faire, si Dieu existe et de quelle manière, si ce sont les scientifiques qui ont raison. Ce qui fait tous les égarements que tout le monde connaît aujourd’hui en occident.

    Ce n’est pas de l’égarement, les choses n’ont pas changé, les lois n’ont pas changé. Les lois ne meurent pas, la spiritualité ne change pas parce que l’on passe dans un nouveau monde. Les grands principes restent les mêmes. L’homme qui se veut disciple n’a pas le droit de se sentir abandonné, déstabilisé ou sans référence. Ce sont simplement les appréciations morales et mentales qui sont extirpées du concept, du conseil qu’avait donné l’église ou des Frères de Lumière. Ce n’est que le conseil extirpé qui est en train de tomber ou de changer, ce n’est pas le principe. Il faut donc avoir l’œil qui regarde un peu plus loin que le concept actuel. Il faut donc passer au delà des idées qui ont mené le monde, le monde social jusqu’à aujourd’hui. L’homme doit ainsi faire un effort de philosophie. Il ne s’agit pas spécialement d’une époque comme le passage dans le nouveau monde. Rien n’est spécial dans le ciel.
    Par contre sur la terre, oui, il y a des changements. D’un seul coup on ne pratique plus une telle chose, on ne croit plus à telle autre chose, et le monde paraît changer. Mais en fait, celui qui croit que le monde change et autant dans l’illusion que celui éparpillé qui est victime de ce changement. La spiritualité est ce qui ne bouge pas à travers les âges.

    Pour entrer en contact avec ce qui ne bouge pas, il faut avoir la sagesse à un moment donné de se mettre au-dessus de ce qui bouge, abandonner donc les concepts traditionnels, les concepts de la masse, qui ont pourtant, par leurs bienfaits, alimenté toute une civilisation. L’homme est plus qu’une civilisation. Même s’il est bon qu’une civilisation existe, même si son creuset est indispensable et que des évolutions ont eu lieu à travers ces creusets, l’homme est au delà et au-dessus de la civilisation. Il ne doit pas en être esclave, il doit s’amuser d’elle au contraire. Celui qui est aveugle va être moulé par la civilisation, il pensera comme la civilisation, il parlera, mangera et mourra comme la civilisation. Donc, tant que je n’existe pas, je vais exister selon les modèles et les critères d’une civilisation, d’un groupe, d’une famille, d’une nation, d’une idéologie ou d’une église. Mais cela n’est pas de la spiritualité, même si je prends le cas d’exister selon une idéologie, selon une église, cela n’est pas de la spiritualité. Même si l’on se veut méditant, dans la prière, cela ne veut pas dire que cette prière-là est spirituelle. Puisqu’elle est toujours prisonnière d’une dualité et d’une conception dualiste, automatiquement elle reste dans le monde profane, elle ne peut pas emmener l’individu vers la contemplation, c’est impossible.

    Où doit donc se poser plus particulièrement l’effort spirituel, quand le disciple veut véritablement en faire un ?

    Il doit poser son effort au niveau des conceptions, pas du tout au niveau de ses intestins et faire des lavements pour avoir le côlon propre afin de méditer avec l’esprit plus clair. Il ne doit pas avoir non plus l’effort posé au niveau de son mental pour surveiller ses pensées et répéter des mantras plutôt que de dire des bêtises. Il ne doit plus poser son effort au niveau de son sexe. Tous ces centres-là sont des illusions. Il n’y a plus de problème mental, il n’y a plus de problème sexuel, il n’y a plus aucun problème lorsque l’individu arrive à la conception juste.
    Mais tant que la véritable idée n’est pas apparue dans le monde mental du disciple, de nombreux fantômes vont pouvoir l’assaillir et lui mener une vie infernale. Le disciple va enregistrer toutes les pulsions de son corps et s’y identifier. Ce qui fait que la faim va devenir l’occasion d’une jouissance ; la soif, le sexe une occasion de plaisir ; la parole, tout le monde est content de faire de beaux discours et d’être écouté. Tout devient sujet à plaisir ou à déplaisir selon que l’on va pouvoir réussir à se satisfaire ou pas.

    En résumé on pourrait dire de ma pensée générale, que l’homme n’est rien d’autre qu’une idée qui traverse le temps et l’espace, les formes et les règnes et qu’il doit retrouver l’idée juste.

    Tant qu’il n’est pas capable de cette conception juste, il va être entraîné dans des rêves plus bizarres les uns que les autres. Et l’homme va croire à ces rêves et lorsqu’il sera dans le moment de souffrir, il va croire à sa souffrance. Lorsqu’il sera dans un moment d’être heureux, il va croire à son bonheur. Dans un moment il doit être riche, il va croire à sa richesse et à la pauvreté lorsque la pauvreté viendra dans le rêve.....

    la suite de la conférence exemplifie ce dernier propos, en évoquant la question de la maternité, du rôle de parents et des enfants ....

     

    La conférence du 20 05 90  en 4 parties  

     

    L'homme engendre ses propres épreuves

    Comment être un être authentique

    On ne peut aller vers la spiritualité que si l’on s’arrête de penser à propos de la spiritualité.

    N'oublie jamais qui tu es

     

    Conférence audio indisponible

     

     Le Karma

     

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