• Qui veut l'Eveil ?Je ressens que cette question permet d'ôter certains voiles. J'ai lu récemment une contribution sur CaféEveil  que je ne partage pas sur de nombreux points. Je vais essayer de m'en expliquer. Pour l'auteur, prendre conscience de la nature de l'Eveil peut créer une peur profonde qui proviendrait d'une protestation virulente de l'Ego, pressentant sa fin proche ou programmée dans cette recherche. L'auteur voit aussi la possibilité de l'Ego de se fragmenter en deux, l'un désigné Moi-peureux, l'autre Moi-aspirant au Soi, engageant ainsi une lutte fratricide car étant tout deux de la même essence. Dans ces tensions duelles, une troisième instance du Moi appelé Moi-Lucide, arriverait à prendre conscience du conflit à le relativiser et à le mettre à distance en en comprenant les mécanismes.

    Je suppose que ce vécu est celui de l'auteur et j'en comprends bien le mécanisme déductif. Cependant je ressens le piège terrible de cette compréhension. L'Ego et le Soi sont de même essence, l'un est la graine, l'autre est le fruit. Je serai tenté de répondre ainsi à la question : "Personne ne veut l'Eveil". Celui-ci est le fruit du processus d'incarnation du divin dans la matière, cette matière divine sans conscience s'embrase et découvre sa nature originelle par le processus et l'Esprit prit dans cette matière se reconnaît et s'identifie à sa nature essentielle.

    Le combat que j'évoquais dans l'article précédent, est un phénomène du processus dans la dualité. Le processus pousse et fait croître les paires d'opposés dans un premier temps, puis la perception de l'inutilité du combat apparaît, l'apparition du Moi-lucide en est un prémisse, l'Ego se dilate, se détend, se transforme et petit à petit porte, intègre les qualités de l'âme, de l'unité. L'unité se laisse percevoir par fragment, par petit temps d'extases successifs. Certains font le grand saut d'un coup, et ne se réidentifient plus à l'Ego duel, qui reste un second plan en eux. Pour d'autres le passage est progressif, fait d'aller et retour.

    Hier, dans le tramway, j'ouvrai un livre que je dois rendre à la bibliothèque municipale - Tch'an Zen - Textes fondamentaux chinois - édité chez Hermès en 1970.

    Extrait de Wan Ling Lou 

    Comment atteindre l'Esprit de Bodhi ?

    La Bodhi n'est pas une chose à atteindre. Si en ce moment même vous pouviez vous convaincre de cette inaccessibilité, avec la certitude en fait que rien ne peut jamais être atteint, vous auriez déjà l'esprit de Bodhi. La Bodhi n'étant pas un état, ce n'est pas une chose à quoi vous puissiez atteindre ......

    Tout est dit

     


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  • fighter la dualité
    Le titre est provocateur et absurde, mais la question peut se résumer à ce titre paradoxale. Consciemment l'ego a compris qu'il n'avait rien à espérer en tentant de satisfaire ses besoins primaires. Il est vrai aussi que l'ego est une sorte de double bâtard de l'âme. Né de la volonté divine d'évoluer dans la matière, il existe dans un plan de dualité où tout ce qu'il tente de saisir se transforme en plomb. L'unité dont parle les êtres qui ont vécu l'Eveil, ne peut être une volonté de l'Ego, quoique cela pose question. Les bouddhistes disent que dans le Samsara, il n'y a aucun bonheur véritable, dans la dualité tout naît et meurt, il n'y a pas de permanence. Comment être saisi comme Yolande Duran, comme Stephen Jourdain, par ce silence, par ce vide empli à ras bord, par cet amour infini, inconditionnel, par cette transparence qui donne à n'être séparé de rien, unit à tout, d'être dans cette communion éternelle. Parfois je souhaiterais m'endormir profondément, las de cet être déterminé que je suis, et pour qui tout en le respectant, je n'ai ni surprises, ni passion ...las de ces scénarios qu'inlassablement mon mental reconstruit, las des craintes de cette congruence appelée "moi".

    Il y a cette forte intuition du domaine de l'âme, du plan de l'unité, du divin, ce n'est pas en "Moi", c'est comme si ce "Moi", percevait, intuitait qu'il existait autre chose que lui-même. Autre chose dont il fait partie, qui est tout autour de lui, et donc qui est lui aussi. L'Eveil, c'est ce changement de plan de conscience. Comment le provoquer ? Prière, méditations, invocations ... tout cela semble bien inutile. Parfois, j'ai le sentiment que la conviction de cette présence tout autour de moi, et en moi, pourrait déclencher le changement. C'est en cela que la phrase de Stephen Jourdain me parle. Il dit, alors que depuis des heures il essayait de percer le mystère, de cette phrase de Descartes, - je pense donc je suis, Dieu est -, "comme si j'avais défoncé le fond de mon intériorité pensante, comme on défoncerait une feuille de papier journal ...je me suis retrouvé dans une dimension de moi-même dont ; je n'avais aucune notion qui était ma véritable dimension ...". Mon unique quête est de trouver cette unité, et je dois me démêler avec cette conscience actuelle qui se saisit de cette quête, et qui pense qu'il faudrait plutôt faire ceci ou faire cela, et ne plus faire ceci ou cela. Alors que tout cela n'a probablement pas beaucoup d'importance.

    Globalement, j'ai conscience d'être dans une volonté de bien pour le plus grand nombre, mais la dimension Amour hors intérêt de l'égo, n'est pas dominante, elle est sous-jacente dans mon regard de la nature et des êtres vivants.

    Et pourtant, parfois, tout me paraît si près.


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  •  

    Giffie


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  • Que doit-il se passer pour toucher l'éveil ?Un nouveau pas a été franchi, il m'est presque impudique d'écrire, tant ce qui s'approche est beau, ce qui s'approche est grand. J'ai compris l'Eveil, et le sujet "je", accepte d'en payer le prix. J'ai quelques fils à couper, quelques pièces à réparer, et je serais là à attendre que cela Soi. Il y a une force à l'intérieur, une force  d'une force omnipotente et universelle qui est là, et qui est "ma" nature essentielle. "Je" veux l'épouser. Je n'ai effectivement plus besoin d'être quelqu'un. Je n'ai jamais senti cela aussi prêt. Il n'y a pas à chercher, car c'est là, il n'y a pas à apprendre. Il y a eu à comprendre. Comprendre ce que nous sommes, ce que nous avons toujours été. Lorsque je retourne mon regard intérieur, que vois-je ? Ces multiples pensées qui vivent leurs courtes vies, et celles-ci sont contenues dans un contenant, contenant qui peux, qui doit s'ouvrir à cet univers, qui doit s'ouvrir à Lui, à la nature essentielle. Qui doit se reconnaître, qui doit se connecter, qui doit dans cette reconnaissance embraser ma conscience, et l'éveiller. 

    Le bois est sec et rangé, j'aperçois la flamme pas très loin, j'ai de quoi la porter et l'emmener, et lorsque la flamme sera au pied du bois sec, j'attendrais, car "je", ne peux embraser la conscience, et dans cette attente vide de toute attente, la nature essentielle se révèlera à elle-même.

    «L’ego ne peut disparaître s’il est vu comme réel. Il est comme votre propre ombre. Il la voit le suivre partout où il va, et il veut s’en défaire. Il s’enfuit, mais elle s’attache à ses pas. Alors il creuse un trou profond et essaye d’enterrer son ombre, remplissant le trou de sable; mais l’ombre reste à la surface et s’attache toujours à lui. Il ne peut s’en défaire que s’il ne se regarde plus, lui, l’origine de son ombre. Alors elle ne sera plus un sujet de souffrance. Les chercheurs de la Délivrance sont comme l’homme de cette parabole. Ils ne voient pas que l’ego n’est que l’ombre du Soi suprême. Tout ce qu’ils doivent faire, c’est se tourner vers le Soi qui est leur ombre véritable.» 
    Ramana Maharshi in Patrick Mandala, Le Son du Silence, Présence de Ramana Maharshi, Ed. L’Originel, 2006, p. 96. 


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  • La dernière pierreJ'aurais pu appeler aussi cet article la prochaine pierre. Je termine un cycle, cycle d'un engagement politique au service d'une collectivité, et plus les semaines avancent, plus je ressens la complexité en moi de poursuivre pour les 6 prochaines années. De toute façon, un nouveau cycle  se présente à moi. Je suis ancré dans cette volonté  de laisser cette dualité s'effacer et vivre cette unité. Le texte de Tony Parsons du précédent article est une inspiration, une intuition, c'est mon futur, j'en suis persuadé. Cela ne change rien à rien cependant. Progressivement, quelque chose en moi de ma personnalité se décale. C'est comme si je quittais une vie, que je quittais progressivement un rôle, que je laisse tomber définitivement au sol des vieux habits, comme si je changeais de pièce. Cela pourrait être effrayant, ou inquiétant, et cela l'est un peu certains soirs. Mon esprit vibre, rayonne plus souvent, et même très souvent sur une nouvelle vibration dont les qualités sont réception, alignement, compréhension, écoute. Je ressens que la dimension amour n'est pas totalement encore en expression, je ressens qu'elle sera issue de la compréhension et de l'alignement, et pas du sentiment. Ce dernier point est une question, énigme que je porte depuis plusieurs mois. N'étant pas branché sur l'émotionnel, j'ai souvent quelques doutes sur mes capacités à ressentir. Plus je me questionne sur ces questions, plus la réponse est claire. Ayant beaucoup travaillé le psycho-émotionnel dans les années 80, je n'ai pas ce côté "ventouse" vis à vis de la souffrance des autres. Ce n'est pas un manque d'empathie à mon avis. C'est une conscience de la nature essentielle de l'autre qui me fait passer au-delà de sa souffrance. Je ne dis pas que je n'ai pas d'émotions, je peux sentir mes larmes proches, mais surtout je vois la souffrance, ses causes et cherche le chemin pour en sortir.

    Dans mon expérience, la connaissance occulte, voilée, de l'homme est un élément important. Mon esprit a besoin de connaissance sur ce que nous sommes. Les conférences d'Omnia Pastor m'ont apportées bien des réponses à mes questions, et bien des informations sur des sujets dont je n'avais même pas l'intuition.

     

    Il m'arrive parfois encore d'avoir quelques doutes certains soirs, où je pourrais penser que je suis simplement sujet d'une névrose extra-dimentionnelle, que je me suis construis un monde pour fuir mes peurs existentielles, et trouver des réponses impossibles à des questions essentielles sur la nature humaine. 

    Il y a eu cependant une bascule, je n'en mesure pas totalement encore les effets, je suis "in", je suis sur le chemin, dans la trajectoire, il n'y a aucun doute, s'il y a de la saisie, elle n'est que momentanée, car vécue immédiatement comme un frein. Ma réponse à la vie est un immense "que ta volonté soit faite" et l'affirmation du disciple n'est plus une espérance mais un vécu 

     

     

     


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  • Servir pour une nouvelle alchimieCe qui me paraît toujours surprenant et intéressant provient qu'il ne se passe jamais ce que j'aurais pu prévoir. Je trouve actuellement un point d'équilibre intérieur qui consiste à garder profondément une attitude d'ouverture. Cela peut paraître banal et pourtant cela ne l'est en aucun point. 

    Je ne suis plus dans une période de méditation formelle régulière. Lors des quatre ou cinq derniers mois, pendant mes pratiques méditatives, je ressentais à l'inspire de très nombreux frissons qui parcouraient une grande partie de mon corps. J'ai eu tendance à les "cultiver" comme s'ils étaient en quelque sorte les prémices d'une ouverture, d'une porte. En effet, l'effet produit coupait le mental et me donnait le sentiment d'entrer dans une expérience directe, pure, et de déployer des antennes.

    J'ai vécu ensuite, une période où j'ai ressenti le besoin de ne plus rien fabriquer mentalement pendant mes pratiques méditatives. Ni mantras, ni rituels. Cela a eu pour effet, de dissoudre les investissements que j'avais pu produire sur le phénomène des frissons. D'ôter des voiles, sur le bouddhisme en général, et de vérifier que malheureusement toute organisation humaine qui se structure hiérarchiquement produit des effets pervers. J'ai vécu une petite période de creux, de dénuement et là, je peux dire qu'une fleur a éclos. 

    Je le dis comme je le sens " ça reste ouvert, en haut, tout là-haut" , la transcription des conférences d'Omnia Pastor m'a beaucoup aidé à comprendre profondément ma place, ici, sur terre. Au fond je ne pouvais me voir que comme "un oublié" ou "un prédestiné", alors que la juste position est d'être "ouvert en situation" sans plus. Cette position étant la seule fertile. Je prends conscience que j'ai vécu tant d'années soit en haut coupé de la terre, et du monde, soit en bas dans la satisfaction de l'ego coupé du ciel. "Ciel" et "Bas" sont symboliques. L'éclosion de la fleur me relie de haut en bas, ce n'est pas sans aucune tension, car l'énergie est super-forte et la garder dans l'axe est pour moi un savoir-faire à acquérir.

    J'ai profondément compris que ma contribution dans cette incarnation était de rester constamment en mouvement, et d'alterner mouvement et recueillement. Ainsi, les énergies trouvent raison à descendre. Car si nous sommes comme je le crois, dans une période de profondes transformations sociétales, et que nous ne sommes pas seul, que sur d'autres plans, nous sommes accompagnés, il faut des transmetteurs, des transformateurs, des adaptateurs. Il faut que des personnes fassent "le pont" entre l'ancien et le nouveau monde. Actuellement, il y en a peu, car pour faire cela il faut partir du réel et être acteur dans le réel. J'avais tendance à m'économiser sur ce plan-là.

    Pour conclure, lorsque je dis "ça reste ouvert ...", c'est une perception physique, le constat d'une attitude mentale, qui n'est pas une attitude de dévotion ou de prière. C'est une attitude intérieure qui pourrait correspondre à la fusion des mots conviction-perception-intuition. Je ne vois pas encore la lumière, (la verrais-je, un jour d'ailleurs !), mais je ressens la chaleur. Et je reçois l'énergie, jusqu'au plan physique.

    Mes antennes se sont bel et bien déployées !!!   

     

    Servir pour une nouvelle alchimie


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  • Le fait d'écrire est une manière d'essayer d'objectiver ce que je vis, et de donner sens à des perceptions intérieures. La poursuite de ma recherche intérieure prend un chemin différent. La découverte du texte, "Dzogchen, Mahamudra au-delà de la pratique" que j'ai publié dans "bouddhas et déités" est une belle synchronicité et peut peut-être m'indiquer une certaine direction. 

    Pour aller au coeur de la question, la nature essentielle de l'esprit est au-delà de toute fabrication mentale. Rituels, mantras, pratiques sont des fabrications. Pour toucher cette nature essentielle n'est-il pas nécessaire d'arrêter toutes formes de fabrication mentale à intention spirituelle ?

    Lors de mes méditations l'observateur en moi attend, au repos parfois. Ce temps est généralement agréable particulièrement lorsque je pratique seul. Parfois, l'observateur tend à se dissoudre, et soit je pars dans une rêverie, soit je m'endors. J'avais pris comme habitude de générer de profonds frissons de détente, ce qui me donnait le sentiment, la perception d'entrer au coeur de moi-même. Cette expérience des sens, coupait le fonctionnement mental habituel, une forme de petite extase. J'ai pas mal investi, à mon insu, sur cela, pensant probablement que c'était une porte. Je perçois aujourd'hui, que ce sont des frissons de circulation de l'énergie qui dans leurs mouvements, modifient et captent l'attention. Ce que je peux projeter sur cela, appartient à mon désir. Cette petite prise de conscience est un petit dépouillement de l'égo. 

    Je poursuis les transcriptions des conférences d'Omnia Pastor, j'ai le sentiment que si j'ai un guide intérieur, il est de cette nature. L'intérêt des transcriptions est de part la répétition de l'écoute que nécessite ce travail, je capte pour ainsi dire au-delà des mots, les pensées-semences à l'origine de la transmission. Pour la dernière conférence dont je termine les corrections et qui sera publiée sur le site http://www.conscienceuniverselle.fr/ probablement cet été, je retiendrais quelques pensées-semences essentielles :

    La première [mouvement, recueillement], l'expérience de l'incarnation n'existe que dans la confrontation, dans l'expérience de vie auprès de nos semblables. Fuir cela, est une erreur et un gaspillage.

    Ce qui nous sépare de notre propre divinité est la peur, peur qui est le fruit d'une représentation de nous-même construite et limitée. 

    Pour se dépouiller de soi-même la conscience en mouvement va chercher des points de crise.

    Dépassant ces crises tu entres en résonnance avec l'abondance de l'univers. Ta vie est entre tes mains et tu grandis....


     

     

     

     


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  • Marc Bosche - Expérience de mort imminenteMarc Bosche avait une maladie cardiaque. La maladie était responsable de deux expériences de mort imminente (EMI) que l’auteur relate dans son thriller " Nirvana " :
    Je me suis sentis en quelques instant m’élever à plus de deux mètres au-dessus de mon corps. Il ne subsistait presque plus de lien avec la Terre. Me voilà flottant comme un nuage d’or invisible dans ce hall…
    Le 30 mars 2008, une autre crise cardiaque projeta une nouvelle fois Marc Bosche dans le tunnel lumineux de l’au-delà qu’il avait décrit après son expérience de mort imminente de 1998 :
    Ce à quoi j'allais aboutir assurément était la pénétration dans un nouvel espace incandescent et inconnu signifiant ma mort, je ressentis alors une vague nostalgie pour mes projets et mon amie, lointains souvenirs. Mais je compris plus clairement qu'il s'agissait avant tout de mourir à moi-même et d'abandonner tout autre préoccupation pour répondre à un appel d'amour. Je savais que cette ultime étape serait irrémédiable sans pour autant signifier implicitement ma fin, plutôt une transformation radicale nécessitant un nouveau "oui" encore plus inconditionnel que le premier. J'avais donc mon libre arbitre face à cette puissance qui ne me demandait qu'une adhésion à une dissolution fusionnelle plutôt qu'une crémation sacrificielle. Cependant cette nouvelle étape me semblait infinie et l'amorce d'une autre histoire pour laquelle mes ressources étaient vraisemblablement épuisées pour ce soir-là! J'hésitais et renouais avec ma culpabilité en me remémorant brièvement tout le processus qui avait précédé, je tentais de tergiverser en cherchant à comprendre le sens de ce rêve. "Si c'est cela que l'on appelle Mort qu'elle est donc belle à vivre!" pensais-je vaguement incrédule, puis immédiatement après comme pour me rassurer : "non, ceci n'est qu'un rêve de mort ou d'autre chose…"Je m'aperçus que cette course folle dans le rayonnement avait considérablement ralenti depuis que j'avais réintégré ce corps lumineux. Car en fait plus je tentais de réfléchir plus je freinais mon approche de la lumière et il me semblait qu'avec elle une nouvelle dualité s'instaurait. Trouvant son éclat trop puissant, celui-ci décrut comme à l'écoute de ma doléance et je pus comprendre très nettement qu'il était la source originelle du rayonnement formant le tunnel dans lequel j'avais pu cheminer jusqu'à elle. La distance pouvait s'amenuiser sans la crainte de pénétrer cet espace lumineux faiblissant et d'ailleurs il commençait à se dissocier de son rayonnement. L'extrémité du tunnel de lumière me semblait maintenant obturée par un mince voile de lumière pâle se présentant comme convexe en ma direction. Je réalisais soudainement que ce chemin suivi n'était que le mien, un parmi tant d'autres, et que compte tenu du peu de courbure qui se présentait à moi je ne faisais qu'entrevoir la faible section d'une sphère immense. Cette déduction rationnelle me fit sourire sur le coup mais à cette conclusion tout le rayonnement environnant disparu soudainement, me laissant sidéré, seul, face à cette sphère spéculée dont l'échelle était quasiment d'ordre solaire!La même puissance d'amour se dégageait toujours de cette immensité en veilleuse que de son éclat primitif saisi lors de son premier aperçu partiel. Un dialogue immédiat s'établit avec elle afin de trouver un point d'équilibre dans un ratio luminosité/distance. C'était mon désir qui guidait cette danse et mes déplacements en étaient instantanés, parfois lointains : je fis même une circonvolution complète comme satellisé par cette sphère de lumière. En expérimentant ces éloignements à des "échelles planétaires", je pus percevoir d'autres luminosités plus lointaines et différentes dont le souvenir reste imprécis mais je revins inexorablement jusqu'à toucher la sphère initiale. Je savais que je ne faisais que jouer les prolongations après avoir répondu par un "peut-être" à la demande qui m'avait été faite précédemment. Une question s'imposa alors très clairement à moi avec une bienveillance amusée : "stop ou encore?" Je dus convenir de mon incapacité à pénétrer cet espace de lumière tant je m'en sentais indigne et me jugeais intrus. A regrets, il me fallait choisir de me réveiller ne pouvant plus poursuivre ce rêve, l'alternative du mystère de cet amour avait eu raison de ma curiosité, cette essentielle et ultime étape était différée pour cause d'immaturité, dans le souci d'une longévité à préserver !
    Le 30 mars 2008, Marc Bosche a poursuivi son élévation dans la lumière sans envisager cette fois de retour dans notre monde.
    L’expérience de la mort décerne une sorte de qualification à la personne qui la connaît et revient parmi les vivants. Autrefois, l’authentique initié devait expérimenter l’agonie et la sortie du corps. Il en résultait une réceptivité particulière. La réceptivité de Marc Bosche était au service de la vérité. Il dénonçait les dérives du néo-bouddhisme.


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  • Arroser les bonnes graines Cette image est très inspirante pour mon propos. Parfois je me demande si je ne me raconte pas des histoires, si je ne suis pas dans une forme de déni de la réalité et que je m'invente ainsi un monde des possibles pour fuir la désespérance. Et puis je me ravise, non ce n'est pas cela, cette quête n'est pas vaine, bien d'autres et de plus fort, de plus puissant m'ont précédé, et je les reconnais. La difficulté est dans l'approche, dans la pratique. J'avais depuis quelques temps trouvé un confort et un bonheur dans mes méditations. J'avais conscience, que cette satisfaction était une forme de saisie, mais je n'étais pas pressé de rompre le charme. Et puis, tout ce qui enjolive mes pratiques, les rituels, les mantras, les prières, étaient aussi tels que je les vivais une sorte de véhicule pour me conduire dans cet état. Il m'a semblé que cela était un artifice. Depuis une dizaine de jours, la plupart de mes méditations sont "strong", sans rien, nues. Je m'assois, je vois et j'essaie de ne pas suivre l'agitation mentale, sans toujours y arriver. C'est comme si je cherchais une ouverture, et que je reste à rebondir sur la sphère de mon esprit, sans possibilité d'entrer réellement et durablement dans ce sanctuaire intérieur. Parfois, un inspir m'en approche, des frissons parcourent mon corps et ma tête et puis probablement quelque chose de l'ordre de la saisie, me fait rebondir à la surface, et je réessaie. Cela, mais peut-être pas que cela, a entraîné une forme de perte d'enthousiasme, et une réactivation de formes de projections sur des sujets conflictuels. 

    Je lis actuellement "Pour une métamorphose de l'esprit" de Thich Nhat Hanh, l'auteur nous propose à travers cinquante stances, extraites des courants formateurs du bouddhisme, le dévoilement des mécanismes de la conscience. Une façon de revisiter la psychanalyse, à la mode Bouddha, qui n'est pas sans intérêt même si dans la vie réelle nous n'avons pas toujours "la main", et qu'il ne suffit pas de vouloir pour pouvoir, car les forces à l'oeuvre, force d'habitude mais surtout de noeuds énergétiques inconscients ne se défont pas sous la seule lumière d'un bref aperçu mental d'un possible suite à une lecture.

    Les textes bouddhistes s'appuient sur notre nature fondamentale pour réveiller en chacun sa propre nature, et c'est en cela, qu'il est dit que dans dans la conscience du tréfond, il y a toutes les graines, et si nous arrosons les bonnes graines, nous cueillerons de bons fruits. Je vais remplir mes arrosoirs !!!


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  • Au-delà du personnelPar ce court récit, je veux juste laisser une trace d'une perception indicible. Au fond de ma méditation j'ai perçu une identité en moi qui m'est étrangère. Pour être plus explicite et que l'on ne me prenne pas pour un schizophrène, dans le processus de méditation, lorsque le mental est à peu près calme, il apparaît et dans ce cas précis,  m'apparaît, des pensées, ou perceptions singulières qui ne sont celles du mental impliqué dans les interactions de la vie sociale habituelle. J'ai perçu, une identité qui ne possède pas mes attributs. C'est étrange, mais au fond assez logique et prévisible car je cherche vaillamment depuis de nombreux mois, à ouvrir mes perceptions. C'était comme si, je voyais quelque chose au loin avec une lunette de longue vue, je ne distinguais pas les traits du visage, encore moins le caractère, la nature de cette personne. J'ai vécu cet instant fugace, au fond de ma méditation. Ce qui pose question, c'est la nature de cette perception. Difficile de dire JE en l'évoquant, difficile de dire, que c'est un Autre. J'ai l'intuition que c'est Moi dépouillé de tout. Donc moi, très différent de ce que je suis. Je vais essayer de m'en approcher. Qu'en serait ses qualités ? Une référence à une connaissance qui m'est inconnue, cette connaissance faisant loi. Que me sépare de cela ? Les imprégnations dûes à mon histoire personnelle donc ce que je suis. Il est une grande difficulté pour moi, de creuser cette direction. Se laisser adombrer, en restant ce que je suis est à mon avis pure illusion, fantasme imaginaire. Incarner les qualités qui rendent compatibles l'adombrement, tel est le chemin. 

    Je sens cette puissance, mais cette sensation est erreur, car c'est ma personne qui se projette porteuse des attributs du grand Être, ainsi c'est un film. Je dois renouveller l'expérience de cette profonde méditation et absorber les qualités nécessaires à cette "identité".


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