• Il y a une formSi doux, si prochee de convergence vers ce but ultime auquel je consacre mon énergie. Mon environnement extérieur va évoluer, vers quoi ? je ne sais pas dans la forme, cependant j'ai la perception que ce ne peut être que vers une plus grande disponibilité à la vie. Cette vie si pleine, si riche, que je perçois. Cette recherche de l'unité, et cette personne, Philippe, qui poursuit encore d'être ce qu'il est, et dont la fin est escomptée. Ce qui est impressionnant, c'est ce rapport à soi-même. De plus en plus je perçois, ces mécanismes du mental comme nés de nulle part et n'allant nulle part, et cette identité comme étrangère. J'ai relu les derniers articles que j'ai écrits et je vois lorsque cette identité est à l'oeuvre, elle analyse, compare, étudie, prospecte, postule, imagine ... Et puis il y a "Frida qui est belle comme un soleil", et puis il y a "autre", que je ne peux nommer, tant il est pur, tant il est amour, tant il est proche, tant il est doux, il anime en profondeur mon être, et je me recueille en son sein. Plus l'identité ancienne se tait, plus il apparaît, c'est à lui que je m'adresse aujourd'hui, pour le remercier de ce lien si fort qui emplit ma vie d'une présence qui fait que je ne suis jamais seul. Il est d'une grande discrétion, il porte une poche d'amour pur, il est en moi, il est moi. Je ne veux le quitter, je m'en approche, je suis si près. C'est comme si cette poche d'amour pur, je devais m'y fondre, et rire, d'un rire qui efface toutes les erreurs passées.

    J'entre, il me semble, dans une nouvelle ère, qui mettra définitivement à l'épreuve Philippe l'ancien, que je comprends et que j'aime, il n'avait pas vu, il n'avait pas senti qu'il y avait "autre". "Autre" est là, aujourd'hui, il prend place dès que les mécanismes de la dualité s'effacent. Philippe l'ancien porte un discours infini sur le monde et les gens, "Autre" se laisse évoquer par quelques mots rares et choisis, son espace est le recueillement, son jardin est le silence. 


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  •  De ses 2389 m, le sommet du Monte d’Oro « étincelait la fenêtre » de ma chambre malgré la nuit… je songeais avec nostalgie à l’éDavid Ciussiveil, à cet inaccessible sommet de « la plus haute conscience d’Etre »… Depuis ma tendre enfance, j’étais aimanté par le « religieux » ; j’y consacrais tant d’attention ! Mais ce soir-là, j’étais tranquille…, je contemplais la puissance et le mystère de la voûte céleste, je me sentais vulnérable mais amusé par l’obstination de ma quête. Comme tous les soirs, je remerciais la vie, mon existence et la création tout entière. Puis, plongeant comme à l’accoutumée dans les profondeurs de mon intimité, je me suis endormi dans une qualité de présence mystérieuse témoignant d’insondables et inouïes beautés célestes. J’étais spectateur du spectacle de mon esprit, étoiles filantes, lunes, soleils, galaxies se donnaient en spectacle puis… sans que je fasse le moindre effort…, mystérieusement, la vie m’a pris dans ses bras, d’une étreinte fervente, affectueuse, intime et pacifiante. Depuis, enlacés l’un à l’autre, cette union n’a jamais cessé. 

    Cela faisait trente ans que j’étais sur le chemin. Chacune des “expériences de conscience” qui m’était donnée de vivre me faisait “monter au ciel” mais quelques jours après, c’était “l’enfer”... je n’avais pas le mode d’emploi pour redescendre… et le retour au quotidien était difficile. Pendant quinze ans, j’ai été l’élève d’une tradition indienne, je reconnaissais mes expériences intérieures en lisant les Vedas. Je “méditais” trois heures par jour... J’étais déterminé, passionné, ardant et sincère dans ma recherche mais il n’y avait pas de contact, de vérification, de friction, de validation, d’encouragements avec un Maître que je pouvais consulter simplement. Ce jeu des montagnes russes m’obligeait, me structurait, s‘incarnait dans ma chair et densifiait ma présence ; mais à cette époque, je ne le savais pas. J’ai du explorer toutes les impasses de la naïveté spirituelle et des croyances aux pouvoirs extériorisés. 

    Les trois dernières années, les “initiations diurnes et nocturnes” se succédaient à un rythme soutenu sans que cela fasse la moindre vague au niveau de ma “personnalité journalière” : pourtant les épreuves du quotidien n'épargnaient pas ma situation professionnelle, sociale et financière. Les défis de la perte et du détachement allaient bon train... C’est alors que j’ai eu la surprise de découvrir qu’il y avait des Sages en Occident. J’ai donc côtoyé : Yvan Amar, Stephen Jourdain et Jean Klein.
    Les rencontres avec ces phares m’ont éclairé, permis un dialogue parfois décapant mais toujours authentique ; tout devenait lumineux, évident, 
    J’intégrais des qualités lumineuses du diamant, mais « je » n’étais pas pur, ni transparent... l’éveil était toujours un concept. Puis vint cette nuit chez un Ami très précieux.... (Je précise que le monte d’Oro est en Corse) 

    "Je suis devenu le mystère, conscience au cœur du pur diamant de mon esprit, présence telle que l’on ne peut ni la perdre, ni s’en absenter, ni douter, ni s’illusionner ”. Dans ce bing bang de mon esprit, je me suis senti aimé infiniment, depuis toujours, témoin innocent du dévoilement du secret de l’éveil. Tout était dénoué, réconcilié, apaisé, simplifié, immaculé. Je suis la continuité consciente des expériences naturelles de la veille, du rêve et du sommeil profond."

    "Je suis conscience pure, pure présence sans pensée, je suis infiniment cela, omniprésent éternel et, en même temps, je ne suis pas cela … sublime présence qui ne laisse pas de trace ; elle se renouvelle totalement, incluant le passé, le présent, le futur, dans la totalité de sa gloire, maintenant. Maintenant renouvelé et renaissant, maintenant effacé et présent, maintenant, maintenant, maintenant … »
    La splendeur et la beauté de cet instant englobent ma présence d’une aurore diaphane, des milliers de lever et de coucher de soleil ne seraient que pâle parure devant la splendeur et la magnificence de cet embrasement. Au centre de mon être coule discrètement le mouvement du retour des océans vers la source…, les nectars et les parfums s’exhalent et se fleurent du printemps de l’Eden juste ensemencé par le geste créateur… Je me sens béni et baptisé par l’esprit du silence qui parle de l’origine de toutes les langues humaines… ; je suis le temple et la lumineuse clarté qui ensoleillent l’univers et les galaxies... ; je suis l’architecture et la chorégraphie ; je vois le geste sublime du sculpteur qui modèle, cisèle et incruste de pierres précieuses chaque particule de sa création… je rends grâce…. et ma joie pleure..A ce moment, j’éprouve une douce et glorieuse gratitude envers la tradition de tous les maîtres qui ont initié ce chemin de la plus haute vigilance.

    L’évidence de l’éveil, que j’avais tant espéré, prenait enfin racine dans mon esprit émerveillé baignant dans la grâce d’être baptisé par les mains divines.
    La conséquence immédiate a été de me laver de toutes mes illusions et croyances pour accéder à la valeur la plus intime de notre humanité. 
    Je me suis expérimenté comme l’Hologramme du mystère, unifiant le microcosme au macrocosme, les oppositions, la diversité, l’indifférencié, l’intérieur et l’extérieur. Je suis ici et maintenant, tout cela simultanément, conscience individuelle, universelle et indifférenciée.
    Toute la valeur de “je sais, je ne sais pas”, que j’ai expérimenté au début de ma quête spirituelle prend alors tout son sens. 
    Vivre “je ne sais pas” étant le mystère, ne rend pas ignorant ni niais, mais donne l’omniscience intérieure et déconditionne radicalement la personnalité connue, la personnalité duelle, identifiée à un rôle personnel. 
    Assister à ce sublime jaillissement de la source de notre origine offre aussi la vision du « tout ici - tout en soi », auto connaissance sublime, intelligible, ludique et innocente des lois de la nature et des lois de l’âme humaine. Cela apporte une joie ineffaçable et un sentiment de paix cosmique qui révèlent la nature divine de toute chose.

    Au cœur de mon individualité, le mécanisme du « magicien-ego » est vu, l’illusion a perdu son pouvoir de fascination, elle ne surimpose plus un objet mental dans mon esprit immaculé. 

    La métamorphose initiée, l’esprit devient immédiatement le témoin et le serviteur du Mystère Vivant, s’écrivant maintenant de toute éternité.
    Ici s’actualise et se découvre l’élève. Le mystère de la pédagogie de la joie devient progressivement visible. Son mode d’emploi se révèle et s’actualise chemin faisant. Pour illustrer mon propos, souvenez-vous d’un film de Spielberg où Indiana Jones doit traverser un précipice pour trouver l’arche d’Alliance. Il doit enjamber le vide et faire confiance à son intuition. Au moment où il pose le pied dans le vide, le pont apparaît sous ses pas. C’est de cette façon que je réapprends à fonctionner dans un nouveau rapport au réel et à témoigner que vous êtes tous libres, en paix, et que vous êtes tous aimés infiniment.

    Vivre la joie d’être le paradoxe "je suis cela, je sais et je ne sais pas" en même temps, est une prise de risque ludique qui donne tout le parfum et la saveur à l’esprit de la découverte, montrant tout le potentiel de créativité et d’intelligence dont l’être humain est capable. La création a une confiance inébranlable envers sa créature.
    Oui, l’éveil fait table rase de toute identification à un ego spirituel en manque d’admiration. L’éveil offre tout, mais ne donne aucun pouvoir extérieur. Il donne la pédagogie du mouvement du retour à toutes choses, passage amoureux si intime et si infime qu’aucune extériorité ne peut s’y faufiler. Finie la frénésie de la recherche et du chercheur perdu, le monde présent glorieux et sacré devient le terrain de jeu de l’explorateur ravi.

    Toutes les innombrables expériences d’unité vécues pendant la journée ainsi qu’au cœur des rêves lucides trouvent enfin un sens et la continuité pédagogique, comme un fil qui relie les perles d’un collier. Ce fil si fin et discret est le support des différents états de conscience. Ce fil est constamment présent dans tous les phénomènes du monde des apparences. Il est la conscience naturelle donnée à chacun même si le sujet l’ignore. Ce fil porte le principe de l’apparition, du maintien et de la disparition du monde phénoménal. Tout cela, en même temps, simultanément, dans chaque être ou chose.
    Dans le champ individuel, l’éveil donne la clef de la vérité, du réel et du glorieux instant terrestre.

     

    http://www.davidciussi.net/accueil.html

     


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    Irina TweedieNée en Russie en 1907 (-1999), Irina fut élevée à Vienne et à Paris, puis elle s'établit en Angleterre. Troublée par le décès prématuré de son mari en 1954, elle cherche à donner un sens à sa vie. Sa quête l'amène en Inde où, en octobre 1961 à Kanpur, dans la plaine du Gange, elle rencontre un maître soufi dont elle devient immédiatement disciple. Ce maître lui demande de tenir un journal de ses observations. C'est de ce journal que fut tiré ce livre dix ans plus tard. Cette rencontre fut un bouleversement. Alors commence une longue aventure : elle restera un an et demi auprès de son gourou, dont, selon la tradition, on tait le nom. Elle revient trois ans plus tard. Après le décès de son maître en juillet 1965, elle va s'installer dans une retraite de l'Himalaya. (...)


    Question – Pouvez-vous en dire plus sur ce que la mort de votre guru signifia pour vous ?

    Irina Tweedie – La vie spirituelle de chacun d’entre nous est le drame de l’âme. C’est la crucifixion et la résurrection. Ce qui est crucifié, bien sûr, c’est l’ego. La résurrection c’est – j’hésite à le dire – l’Eveil, peut-être. Mais l’Eveil de quoi ou de qui ? Une fois que vous êtes devenu Un, il n’existe pas de « je ». Donc qui est là pour être Eveillé ?

    Nous, soufis, sommes des mystiques. Le mysticisme ne peut être expliqué. Nous parlons de Dieu comme du Grand Bien-Aimé. Nous sommes des amants, et Il est le Bien-Aimé, ou Cela est le Bien-Aimé. Quelqu’un m’a demandé l’autre jour : « Pourquoi disons-nous « Il » en parlant de Dieu ? » Pour moi c’est psychologiquement plus parlant de penser à Dieu en tant que « Il », en raison de l’union avec le Bien-Aimé en méditation profonde. Pour vous, ce sera peut-être « Elle ». Cela n’a pas d’importance.

    A une époque, j’essayais beaucoup d’éviter d’utiliser le mot Dieu , parce que cela limite beaucoup. Dans l’une de mes conférences, je parlai ainsi de l’Absolu », et au moment des questions, une petite femme âgée s’est levée à l’arrière et a demandé : « Madame, qu’est ce que l’Absolu ? ». Depuis, j’hésite à dire ce que Dieu est. Il est préférable de ne pas le nommer…

    Mais il y a des moments de méditation profonde dans lesquels vous et Cela êtes l’amour, Cela vous aime. Cela vous répond. Cela nous apporte une satisfaction absolue. Mais qu’est-ce qui vous apporte cette satisfaction ? Qu’est-ce qui vous répond ? Dieu est le Néant. Mais ce Néant vous aime. Vous êtes aimé et il y a une béatitude incroyable et absolue. Le mental ne peut le connaître. Ces choses ne peuvent être véritablement expliquées. On doit en faire l’expérience. C’est pour cela que nous essayons de méditer – pour atteindre ce moment, ce contact avec cette part éternelle en nous. Cela est la seule vérité. Mais en parler est impossible.

    Question – Pouvez-vous parler de l’éthique spirituelle ?

    Irina Tweedie – Selon l’éthique des soufis, ce que vous faites peut être vu par tout le monde. C’est comme si vous viviez dans une maison de verre. Il n’y a pas de secrets. Cela n’est pas facile, tout ce que vous faites, vous ne le faites pas pour vous-mêmes, mais pour les autres. Si j’aide un être humain, en ce sens que si je suis inquiet à propos de quelqu’un, je vais rester debout toute la nuit pour prier. Il se peut que je souffre d’inconfort si je dois visiter quelqu’un qui ne peut pas venir me voir. Il se peut que je ressente de l’inconfort et parfois du désarroi. Mais tout cela n’est pas que physique. Donc mon corps leur appartient.

    C’est très simple. On n’est pas spécial. On n’est pas magnifique. On comprend mieux, c’est tout. Mais chacun d’entre nous est capable de cela. Et je vous souhaite tous de pouvoir au moins toucher avec des doigts délicats l’ourlet du vêtement de la vérité. J’espère que vous le ferez, parce que la vie devient alors une telle symphonie, une telle musique.

     

    Bibliographie :
    - L'abime de feu, Ed. Charles Antoni-L'Originel, 2002.

    Entretien avec Irina Tweedie.

    Revue Terre du Ciel, no 42, Février-Mars 2003.

     

    Présenté par Charles Antoni, directeur des Editions L'Originel
    Source (et suite) du texte : Eveil impersonnel

     


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  • propos recueillis par Bruno Solt


    Marigal, chercheur en physique nucléaire, c’est un esprit rationnel. Elle n’était pas prédisposée à vivre une expérience spirituelle. Pourtant, telle une grâce, « cela » lui est arrivé.

    Il est des voix claires, voix de femmes qui sont autant d’invitations au voyage intérieur. Voyage sans itinéraire au cours duquel se révèle la véritable nature humaine. Parmi ces témoignages on pense au journal d’Etty Hillsum, à celui d’Irina Tweedi. Pour Marigal, quelques heures dans un « état de grâce » inattendu furent le point de départ d’une quête personnelle qui, restée jusque-là à l’arrière plan, a pris soudain une forme concrète. Elle raconte son itinéraire intérieur dans un livre, Voyage vers l’insaisissable, témoignage d’une incroyable beauté dans sa simplicité.

    Nouvelles Clés : Au cours de votre vie, rien ne semblait vous destiner à vivre tout ce que vous racontez dans votre livre.

    Marigal : Enfant, j’avais vécu à plusieurs reprises des expériences de modification d’état de conscience. Je ressentais ce processus comme normal. C’était dans l’ordre des choses.
    Le jour où cela s’est à nouveau imposé en moi, je disposais de temps pour m’y consacrer pleinement.
    Un dimanche d’automne à la campagne, quelques amis sont à la maison et, le repas terminé, certains se préparent à faire une promenade dans les bois, d’autres à passer l’après-midi à bavarder devant le feu de cheminée. Je suis dans la cuisine pour effectuer quelques rangements avant de les rejoindre lorsque, soudain, je prends conscience que quelque chose est changé, différent. Tout est net, clair, limpide, immédiat, comme si un voile avait été enlevé, comme si une vitre avait disparu. Je n’ai plus l’impression de regarder autour de moi, le centre du regard a disparu, « je » ne suis plus dans le regard.

    Soudain un voile s'est ouvert, comme si une vitre avait disparu... Je ne suis plus dans le regard... Tous les sens sont clairs, éveillés, sensitifs, l'action a lieu "au bout des doigts" ; la main perçoit les sensations. L'oeil voit, l'oreille entend, mais le mental est silencieux ; il enregistre sans commentaire, sans interprétation, sans prolongement, et la perfection du geste va de pair avec cette absence de raisonnement... Silence profond intensément présent... amour infini qui émane de sa propre nature, irradie de lui-même, de toute chose et de toute vie.

    Les autres, le monde qui m’entoure, le personnage que je suis participent d’une même vie, d’une même substance, sans séparation, sans rupture, dans un même mouvement fluide et harmonieux. Les gestes coutumiers se déroulent d’eux-mêmes, simples, faciles, portés par le silence intérieur intensément présent. Silence et amour infini qui émane de sa propre nature, irradie de lui-même et de toute chose. L’apparence du monde n’a pas changé, mais le monde vit autrement, habité par ce silence et cet amour qui sont le cœur de toute chose et de toute vie. Le personnage (que je suis) n’a pas changé, mais « je » n’est plus dans le personnage, remplacé par ce silence et cet amour qui rayonne et chante à l’infini. J’en suis totalement abasourdie. Je ne comprends pas ce qui a pu se passer : comment l’esprit, sans se diviser, peut-il aller dans deux directions différentes, se rejoindre lui-même et se retrouver UN, Infini à l’infini, béatitude dans la lumière ?
    Et pourtant, c’est tout à fait clair, aussi simple et évident que d’ouvrir et fermer les yeux.
    Cela dure quelques minutes ou quelques heures, et j’essaie de comprendre ce qui se passe, de sentir la manière dont je fonctionne dans ces moments-là.
    Au début, dès que je regarde le processus, il disparaît ; mais en essayant de l’observer d’une façon plus légère - du coin de l’œil - j’arrive à l’apprivoiser. Et, avec un peu d’habitude et de persévérance, cette ouverture est là pour de longs moments : moments de perfection, d’harmonie totale, de félicité qui m’aideront à reprendre pied quand tout, y compris moi-même, semblera se disloquer, voler en éclats ; garde-fou précieux et efficace face aux paradis les plus merveilleux et les enfers les plus abominables. Car si l’on est gratifié des plus grandes béatitudes, on rencontre aussi d’innombrables forces obscures, agressives et terrifiantes, sans formes définies, sans images mais pourtant très concrètes, qui pourraient rivaliser avec tous les démons, dragons et monstres racontés ici ou là, qui cherchent à vous écraser, vous rompre, vous anéantir. Ce serait la terreur absolue si, alors que le corps, le cerveau et la sensibilité passent par toutes sortes d’horreurs, l’esprit en éveil ne restait immobile, intouché.
    Lorsque cet état de conscience s’est imposé en moi, j’ai simplement ressenti un besoin extrême de l’approfondir en me disant qu’un être humain normal doit vivre ainsi. Vivre cet état béatifique où rien ne manque. Tout est à sa place ! Il n’y a rien à ajouter, ni à enlever. Tout prend du relief. C’est une façon différente de se situer dans la vie. À l’époque, j’étais entourée de personnes qui s’intéressaient au bouddhisme, à l’hindouisme, mais aussi à la mystique chrétienne.
    Bien souvent elles parlaient de réalisation, de transcendance, d’effacement de l’ego... autant de concepts qui me paraissaient étranges et ne m’interpellaient guère. Enfant, il me fallait peu de choses pour être émerveillée et je pense que l’on naît avec cette faculté plus ou moins développée. À ceci s’ajoutait une hypersensibilité qui aurait pu être jugée presque maladive. Ce sont ces capacités d’émerveillement et de sensibilité à la vie qui expliqueraient le mieux la préparation à ce bouleversement intérieur...
    .
    http://eveilimpersonnel.blogspot.fr/2007/08/voyage-vers-linsaisissable-mari…


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