• Arroser les bonnes graines Cette image est très inspirante pour mon propos. Parfois je me demande si je ne me raconte pas des histoires, si je ne suis pas dans une forme de déni de la réalité et que je m'invente ainsi un monde des possibles pour fuir la désespérance. Et puis je me ravise, non ce n'est pas cela, cette quête n'est pas vaine, bien d'autres et de plus fort, de plus puissant m'ont précédé, et je les reconnais. La difficulté est dans l'approche, dans la pratique. J'avais depuis quelques temps trouvé un confort et un bonheur dans mes méditations. J'avais conscience, que cette satisfaction était une forme de saisie, mais je n'étais pas pressé de rompre le charme. Et puis, tout ce qui enjolive mes pratiques, les rituels, les mantras, les prières, étaient aussi tels que je les vivais une sorte de véhicule pour me conduire dans cet état. Il m'a semblé que cela était un artifice. Depuis une dizaine de jours, la plupart de mes méditations sont "strong", sans rien, nues. Je m'assois, je vois et j'essaie de ne pas suivre l'agitation mentale, sans toujours y arriver. C'est comme si je cherchais une ouverture, et que je reste à rebondir sur la sphère de mon esprit, sans possibilité d'entrer réellement et durablement dans ce sanctuaire intérieur. Parfois, un inspir m'en approche, des frissons parcourent mon corps et ma tête et puis probablement quelque chose de l'ordre de la saisie, me fait rebondir à la surface, et je réessaie. Cela, mais peut-être pas que cela, a entraîné une forme de perte d'enthousiasme, et une réactivation de formes de projections sur des sujets conflictuels. 

    Je lis actuellement "Pour une métamorphose de l'esprit" de Thich Nhat Hanh, l'auteur nous propose à travers cinquante stances, extraites des courants formateurs du bouddhisme, le dévoilement des mécanismes de la conscience. Une façon de revisiter la psychanalyse, à la mode Bouddha, qui n'est pas sans intérêt même si dans la vie réelle nous n'avons pas toujours "la main", et qu'il ne suffit pas de vouloir pour pouvoir, car les forces à l'oeuvre, force d'habitude mais surtout de noeuds énergétiques inconscients ne se défont pas sous la seule lumière d'un bref aperçu mental d'un possible suite à une lecture.

    Les textes bouddhistes s'appuient sur notre nature fondamentale pour réveiller en chacun sa propre nature, et c'est en cela, qu'il est dit que dans dans la conscience du tréfond, il y a toutes les graines, et si nous arrosons les bonnes graines, nous cueillerons de bons fruits. Je vais remplir mes arrosoirs !!!


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  • Au-delà du personnelPar ce court récit, je veux juste laisser une trace d'une perception indicible. Au fond de ma méditation j'ai perçu une identité en moi qui m'est étrangère. Pour être plus explicite et que l'on ne me prenne pas pour un schizophrène, dans le processus de méditation, lorsque le mental est à peu près calme, il apparaît et dans ce cas précis,  m'apparaît, des pensées, ou perceptions singulières qui ne sont celles du mental impliqué dans les interactions de la vie sociale habituelle. J'ai perçu, une identité qui ne possède pas mes attributs. C'est étrange, mais au fond assez logique et prévisible car je cherche vaillamment depuis de nombreux mois, à ouvrir mes perceptions. C'était comme si, je voyais quelque chose au loin avec une lunette de longue vue, je ne distinguais pas les traits du visage, encore moins le caractère, la nature de cette personne. J'ai vécu cet instant fugace, au fond de ma méditation. Ce qui pose question, c'est la nature de cette perception. Difficile de dire JE en l'évoquant, difficile de dire, que c'est un Autre. J'ai l'intuition que c'est Moi dépouillé de tout. Donc moi, très différent de ce que je suis. Je vais essayer de m'en approcher. Qu'en serait ses qualités ? Une référence à une connaissance qui m'est inconnue, cette connaissance faisant loi. Que me sépare de cela ? Les imprégnations dûes à mon histoire personnelle donc ce que je suis. Il est une grande difficulté pour moi, de creuser cette direction. Se laisser adombrer, en restant ce que je suis est à mon avis pure illusion, fantasme imaginaire. Incarner les qualités qui rendent compatibles l'adombrement, tel est le chemin. 

    Je sens cette puissance, mais cette sensation est erreur, car c'est ma personne qui se projette porteuse des attributs du grand Être, ainsi c'est un film. Je dois renouveller l'expérience de cette profonde méditation et absorber les qualités nécessaires à cette "identité".


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  • Tonglën - Semaine Retraite Enseignement Lödjong à KarmalingSemaine fort agréable à Karmaling, de belles rencontres, un Rinpoché toujours aussi précis, présent et disponible. De belles pratiques méditatives, et un enseignement au fond très simple, que je pourrais résumé ainsi : L'échange de soi et d'autrui - Qui veut promptement sauver Et soi et les autres, Doit pratiquer le grand secret : L'échange de soi et  d'autrui - Shantidéva - Une fois compris, nous rentrons dans la pratique, celle-ci ne peut pour moi être que très progressive, car il ne m'est pas possible d'entrer au coeur de cet enseignement sans qu'il se passe de multiples petits ajustements. N'étant pas centré sur le plan émotionnel, cette rencontre avec l'autre dans sa souffrance, avec moi-même dans mes frontières est exigeant. Les premiers effets n'ont pas du tout été dans le sens que j'envisageais. Sans l'avoir anticiper, je pensais au fond, que l'approche d'ouverture était une approche de compassion, mais en réalité, ouvrir mes frontières, lever mes barrières, première étape à la pratique, m'a pollué. J'ai bien pris l'énergie mais je l'ai en rien transcendée, purifiée. Je me suis retrouvé en pleine pulsionnalité, prêt à en découdre, à invectiver, à élaborer des scénarios paranoïdes ... surprise, surprise. Pris dans ces énergies basses, et ayant compris ce qui se passait, je mets en place depuis deux jours, un vrai travail de purification dans mes méditations. Je ressens toujours la lourdeur de ces énergies que je prends, mais j'arrive, il me semble, à les retourner un peu purifiées. Ce travail méditatif à pour finalité d'être constant.Tonglën - Semaine Retraite Enseignement Lödjong à Karmaling Il nécessite une présence à l'autre et une empathie totale, et que nos petites frontières moïques soient levées. C'est un travail sans fin et qui nécessitera pour moi, un ajustement personnel important. Mon auto-suffissance énergétique et narcissique se basait sur une régulation de mes propres frontières. Là, l'ouverture modifie l'équilibre, et cela va devoir se faire très progressivement. J'ai compris le sens des frissons qui m'habite pendant mes méditations. Ces frissons sont des antennes que je déploie. Je sors peut-être de cet isolement existentiel propre à l'homme commun. J'en frissonne !!!


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  • Qu'est ce qui médite dans l'homme ? Eh bien, on s’aperçoit que tout le phénomène de la méditation n’est en fait qu’un geste par lequel la conscience essaie de retourner à sa source. Ce qui veut dire que la méditation pour un incarné n’est pas un acte naturel du tout. Quand je suis incarné, je suis dans le manifesté dans l’extériorisation. Lorsque je médite, je m’intériorise, je me retire du monde, je retire mes sens, ma préoccupation, ma lecture, ce qui n’est pas là le rôle d’un incarné.

    C’est là toute la difficulté de la méditation. Puisque dans le manifesté il s’agit de s’extérioriser et que lorsque je médite, il s’agit de mourir, de redevenir la divinité et cela est un mouvement complètement inverse par rapport aux forces qui m’ont précipité dans la manifestation. D’où pour moi, une certaine difficulté à comprendre qui médite, avec quoi on médite, comment on médite et qu’est-ce que la méditation tout simplement ?

    Lorsque je comprends que ce n’est pas moi qui médite, je cesse cet effort vain, inutile. Beaucoup d’individus dépensent leur énergie consacrée à la méditation, dans un grand effort de relaxation, un grand effort pour calmer les pensées, calmer le mental, calmer le harcèlement, calmer une émotion qui arrive, une préoccupation que l’on ne peut pas chasser etc. Toute leur énergie va être dépensée pour cela et lorsque finalement ils vont arriver à un certain calme, il ne reste plus d’énergie pour se maintenir en méditation et hop en 3 minutes, l’état disparaît, c’est agaçant, je reconnais.

    Alors pour éviter que cela ne se répète, il faut savoir que ce n’est pas le « moi » qui médite, et que donc lorsque vous allez vous asseoir en méditation, il va falloir asseoir le « moi » comme on assoit un vêtement. Lorsque cette intention est profonde, sincère, bien pensée, vous vous apercevez que les sens se retirent de vos préoccupations, même de l’activité de la pensée et que vous avez une capacité très grande à vous intérioriser. Capacité qui ne semblait pas présente en vous tant que vous essayiez de vous calmer, tant que vous essayiez de vous discipliner, tant que vous vous aspergiez d’encens de ceci ou de cela pour arriver à méditer.

    On peut utiliser une multitude d’artifices, c’est certain, on peut se donner des coups de marteau, si l’on est prêt à cela, tout marche. Simplement il faut savoir qu’avant tout, la méditation est une intention, une décision. Et quand je me pousse à méditer, parce que je sais que c’est ce qui va sauver mon âme, parce que je sais que c’est ce qui va lever la Kundalini qui ensuite me rendra illuminé ou clairvoyant, parce que je sais que c’est ce qu’il faut faire aujourd’hui, parce que tout le monde est à la mode avec le nouvel âge. Toutes ses raisons sont des raisons mais ce n’est pas une intention.

    Donc toute la difficulté aujourd’hui va être de te trouver l’intention de méditer, car tu peux t’y pousser, tu peux t’y efforcer, tu peux te trouver des raisons, mais tu n’en as pas toujours l’intention, pourquoi ?

    Pourquoi est-ce si dur d’obtenir cette intention qui fait qu’en trois secondes, paf ! Tu es assis, calme, tout intériorisé ?

    Tout simplement parce que tu es un phénomène de vie extraverti, un phénomène de vie manifesté, tu es un incarné, qui doit marcher dans le monde. Toutes tes énergies sont pour le monde extérieur, pour la vie, pour l’apprentissage, pour la démonstration, pour la manifestation.

    Donc, d’un seul coup, voilà que sous des prétextes spirituels, on te demande de faire tout le mouvement inverse, et c’est difficile. Alors petit à petit, approchons-nous de la raison qui fait que la méditation est bonne et belle et pas simplement pour des raisons spirituelles. Si tu te découvres une bonne et belle raison et pas simplement spirituelle, pour ce joug pesant, je voudrais tellement évoluer alors il faut que je médite, si tu arrives à te débarrasser de ça, et bien tu vas pouvoir méditer à tout instant et n’importe où.

    Parce que c’est une liberté que tu vas te donner, ce n’est plus une discipline à laquelle tu dois t’obliger. Ce n’est plus un rendez-vous que tu acceptes chaque jour pour que la hiérarchie ne te montre pas du doigt et t’oublie dans le livre de la vie. C’est avant tout une liberté que tu te donnes et que tu es tout content de trouver.

    Sitôt que tu enlèves le concept d’obligation qui s’accroche à la méditation, le concept de discipline, tu découvres que c’est pour toi un champ de liberté et c’est en grande joie que tu entres dans le silence. Car ce silence pour l’apprécier, il faut qu’il soit aimable, il faut qu’il ait de belles couleurs, il faut qu’il promette un paradis sympathique. Car s’il n’a que le nom de la discipline et de l’obligation ce silence fait peur, on est en colère contre lui et on le refuse tout en étant obligé de l’accepter.

    Pourquoi l’homme est-il piégé dans cette position ?

    Tout simplement parce qu’il est encore un enfant et qu’il se souvient d’être allé à l’école. Il se souvient que le professeur est celui qui l’oblige à étudier et qui lui dit que l’étude est une bonne chose, que c’est ce qui fera de lui un homme, que cela fera plaisir à papa et à maman, et qu’en plus cela rapporte des bons points et qu’avec ces bons points il aura un vélo à la fin de l’année...


    Mais l’initiation ce n’est pas le prix qui est remis à la fin de l’année lorsque les méditations auront été réussies, absolument pas. Ce genre de méditation ne rapporte aucun fruit, c’est la désespérance, pourquoi ?

     

    ...Pour obéir à un principe, la seule force qu’il va te falloir trouver, qu’il va te falloir comprendre, c’est une force qui va exorciser le pouvoir qu’a sur toi l’illusion contraire à ce principe. Tu ne peux pas devenir un disciple parce que tu t’efforces, parce que tu t’efforces à ressembler à un initié, à agir comme lui, à penser comme lui. Tu vas devenir un disciple parce que tu vas apercevoir ce qui te maintient dans les illusions de l’enfance. Sitôt que tu comprends ces fantômes, ces champs d’énergie qui t’oppriment et qui te font rester enfantin, tu les défais, tu élèves ta conscience et immédiatement les feux du mental s’activent.

    C’est comme un immense souffle apporté à la Kundalini pour qu’elle circule encore plus fort et allume les feux du mental. Le feu du mental va donner au disciple la disposition à dire je veux et la disposition de faire. C’est un pouvoir créateur, je ne parle pas de pensées créatrices. Non. Mais prenant conscience de l’aspect de volonté qui est en lui, le disciple va pouvoir exécuter et faire.

    En même temps qu’il prend connaissance et conscience de l’aspect volonté qui est en lui, cette volonté va lui démontrer, le plan, le but de sa vie, le but de la vie en général, le but d’une planète, d’un système solaire, ce qui fait qu’en quelques secondes, il va devenir un exécutant capable de faire.

    Lorsque s’éveille cette grande volonté, le disciple voit. Il ne s’agit pas simplement d’une vision spirituelle comme on peut voir les auras. Il s’agit d’une perception du cœur qui est initiée à la raison du monde, à la raison de l’existence, et à sa petite raison privée personnelle qui fera son destin particulier dans
     la grande destinée du monde. C'est ça l’initié.

    L’initié est celui qui est capable de dire, j’ai vu, j’ai contemplé le dessein de Dieu, ce qui veut dire le dessein du système solaire, autrement dit, le plan d’évolution et le but de la vie du système solaire. Il voit en même temps sa propre place en tant que disciple et il reçoit immédiatement sa part de travail à exécuter. Ainsi il comprend la tâche des plus grands que lui, comme les maîtres, le Christ, Bouddha, ou les Anges. Tout devient clair, non pas parce qu’il aura lu des livres à ce propos, ou qu’on lui aura parlé de ces choses, mais par le cœur il aura vu, il aura approché le dessein.

    La raison de la vie, de la manifestation et particulièrement la raison de la manifestation du système solaire, est une raison qui gît dans le fond du cœur de chaque homme. Vous cherchez tous la raison de la vie, et sans arrêt vous me posez cette question : Pourquoi j’existe, pourquoi l’homme existe, pourquoi la vie existe, que nous veut Dieu ?

    Il nous envoie dans la matière, après il nous propose l’évolution, et puis entre les deux, il nous faut passer par des initiations. Sans arrêt, tu m’interroges sur le sens de la vie. Eh bien ! le sens de la vie, tu le portes. C’est une petite information.

     

    La conférence du 14 06 1992 en 4 parties 

     

    Qu’est-ce que le mental ? Qu’est-ce qui médite dans l’homme ?

    L’infantilisme, une attitude à l’obéissance

    Qu’est-ce que le silence, le mental permet de rejoindre l’âme

    Exercices de méditation

     

    Conférence en audio 

    Lucinges 14 06 1992

     

     Le Karma

     

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